Brésil: Bolsonaro grimpe dans les sondages, les marchés euphoriques

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Les milieux d'affaires ont clairement choisi leur camp au Brésil: à cinq jours du premier tour d'une présidentielle aussi imprévisible que polarisée, la Bourse a salué mardi par une nette hausse la publication d'un sondage très favorable au candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro.

L'indice Ibovespa a enregistré une hausse de 3,78% à la clôture, après avoir reculé deux jours de suite. Le réal reprenait également des couleurs par rapport au dollar, la monnaie brésilienne étant cotée à 3,93 pour un dollar, soit une hausse de 2,09% par rapport à lundi.

Pour les analystes, les marchés ont ainsi salué le résultat d'un sondage de l'institut Ibope, publié lundi soir, qui a crédité Jair Bolsonaro, 63 ans, de 31% des intentions de vote pour le premier tour de dimanche, soit quatre points supplémentaires par rapport à jeudi.

Le président du Parti social libéral (PSL), privé de campagne sur le terrain après avoir été poignardé le 6 septembre pendant un bain de foule, creuse ainsi son avance, désormais de 10 points, sur son principal adversaire, le candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche) Fernando Haddad, qui plafonne à 21%.

Une tendance confirmée après la clôture de la bourse par le résultat d'un autre sondage publié mardi soir par l'institut Datafolha, avec un avantage encore plus important, de 11 points (32% contre 21% pour M. Haddad).

"Les marchés sont optimistes avec Bolsonaro", a commenté auprès de l'AFP André Perfeito, du cabinet de conseil Spinelli. Cette euphorie "va faire décoller les marchés dans les prochains jours", a-t-il prédit avant même la parution du sondage de mardi soir et la confirmation de l'avance du candidat d'extrême droite.

Mardi, des hausses importantes étaient notamment constatées sur les cours des entreprises publiques que le principal conseiller économique de M. Bolsonaro, Paulo Guedes, prévoit de privatiser partiellement ou en totalité en cas de victoire.

L'action ordinaire de la compagnie pétrolière nationale Petrobras a bondi de 6,74% et celle de la compagnie d'électricité Electrobras de 9,02%.

Le secteur bancaire, sur lequel Fernando Haddad souhaite faire pression pour qu'il baisse les taux d'intérêt, a également réagi positivement à son mauvais score dans le dernier sondage, avec des hausses de 3,37% pour la banque Itau Unibanco, de 5,93% pour Santander.

La dépréciation du réal a été freinée, après un plus bas historique à la mi-septembre où le dollar s'échangeait à 4,19 réais.

- "Chicago Boy" -

Les investisseurs avaient d'abord misé sur les candidats du centre. Mais ni l'ancien gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckim (8%) du PSDB (centre droit), ni Henrique Meirelles, (2%), le candidat du MDB, le parti du président sortant Michel Temer, n'ont réussi à percer.

Même s'il admet ouvertement son incompétence en matière économique, Jair Bolsonaro est parvenu à séduire les milieux d'affaires grâce à Paulo Guedes, un "Chicago Boy" ultra-libéral.

Le conseiller économique préconise de nombreuses privatisations pour réduire une dette très importante (77,3% du PIB) et la mise en place d'un régime de retraites par capitalisation.

"Dans mon esprit, cela est très clair: accélérer la privatisation pour réduire la dette. Est-ce que ce sera Petrobras, la Caisse économique fédérale, la Poste ? Celui qui aura le plus d'impact pour réduire la dette et dégager des ressources pour l'éducation, la santé, l'accès à l'eau et à l'assainissement, la sécurité", exposait Paulo Guedes en février dans un entretien au quotidien brésilien Valor.

Selon Andrés Perfeito, les marchés ont mis leur poids dans la balance pour une défaite de Fernando Haddad, qui a remplacé l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva comme candidat de gauche, mais "ils n'ont pas encore évalué le prix d'une victoire de Bolsonaro".

Le Front parlementaire du secteur agropastoral (FPA), le plus important lobby au Parlement, qui soutenait jusque-là Geraldo Alckim, a laissé entendre qu'il pourrait adouber le favori du premier tour.

Le fondateur de la puissante église évangélique l'Eglise universelle du royaume de dieu (IURD), Emir Macedo, s'est déjà déclaré en sa faveur, tout comme plusieurs médias brésiliens.

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"Une partie significative de l'élite brésilienne a renoncé à la social-démocratie pour le fascisme", a regretté mardi Fernando Haddad à Rio de Janeiro. "Plus on alimente la haine, plus le fascisme se développe", a-t-il dénoncé.

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