Lofoten Masters: Gil Ferreira, l'extrême surfeur brésilien

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Sur les eaux de l'Arctique, la star c'est lui: Gil Ferreira, fringant surfeur brésilien de 32 ans, qui après avoir vécu pieds nus dans le sable chaud en vendant des noix de coco, a craqué pour la rudesse et l'extrême froideur du cercle polaire.

Dimanche à Unstad, au nord de l'archipel norvégien des Iles Lofoten, il a remporté pour la 5e fois le Lofoten Masters, seule compétition de surf au monde située à l'extrême nord du globe (68,9° de latitude), où il faut être couvert de la tête aux pieds pour survivre à une eau à 5 degrés.

"La première fois que je suis venu, je n'imaginais pas qu'il pouvait faire si froid dans l'eau, tout était si vert, ça ressemblait à Hawaii", se souvient Ferreira. "J'étais venu sans gants, sans boots, j'ai eu si froid que je n'ai pas réussi à me tenir debout sur la planche. Le jour suivant, j'ai mis une combinaison plus épaisse et le jour d'après la compétition commençait. Et j'ai gagné. J'ai adoré et je me suis dit qu'il fallait que je vive ici".

Gil Ferreira est né et a grandi à Natal, une ville situé au nord du Brésil. Très tôt, il s'est mis à travailler en vendant des noix de coco sur les plages. Dans la mer, nombreux étaient les surfeurs à jouer sur les vagues. De quoi attiser sa curiosité.

- Vendeur de noix de coco -

Comme il avait peu d'argent, il s'est d'abord initié à la discipline en utilisant la planche de bois sur laquelle il portait ses noix de coco. La planche a fini par se briser, le blessant au ventre. Sa mère lui a alors mis un marché en main: +Je t'achète une vraie planche de surf mais tu devras travailler plus pour me rembourser+".

Le jeune homme a trimé toute la journée pendant des semaines, passant de 20 à 50 cocos vendues par jour pour payer sa dette et surfer comme un pro.

"Depuis, je n'ai plus jamais arrêté de surfer. Le surf, c'est ma vie et même quand j'aurais 60 ans je continuerai à surfer", assure le Sud-Américain qui avait réussi à décrocher quelques sponsors au Brésil.

Sa rencontre avec une Norvégienne a changé le cours de son histoire avec le surf. Il s'est décidé à la rejoindre mais pas question pour lui d'abandonner le surf. C'est comme ça qu'il a atterri à Unstad, un spot qui commençait à faire un peu de buzz avec la création d'une compétition.

"J'ai vu des phoques dans l'eau, c'était la première fois de ma vie que j'en voyais. Je suis sorti de l'eau en courant! Avec ma combinaison intégrale toute noire, je leur ressemblais tellement que je me suis dit qu'ils allaient m'attaquer", raconte-t-il dans un grand éclat de rire.

- En paix -

Trapu et robuste, l'homme au teint basané s'est fait un nom en Scandinavie, attirant quelques sponsors et suscitant l'intérêt médiatique. Une journaliste locale est venue le rencontrer à Unstad.

"Je lui ai dit: +tu es magnifique+. Ca fait 3 ans qu'on vit ensemble maintenant", dit-il tout naturellement.

Aujourd'hui, Gil Ferreira ne connait pas de meilleur endroit au monde pour surfer. Même s'il doit enfiler tant bien que mal, sous une pluie battante ou un vent glacial, une combinaison de 6 mm d'épaisseur, une cagoule, des gants et des chaussons.

"Quand tu as fini ta session, tu te dis: +Waouh ! C'est la meilleure chose qui soit au monde+. Quelques soient les problèmes que tu as à la maison, quand tu vas dans l'eau et que tu regardes au loin l'horizon, tu te sens en paix. C'est ce sentiment qui fait de nous des surfers", explique le cadet de 3 enfants, qui vit désormais à Oslo.

Même si le Brésil lui manque - surtout en hiver, long et sombre en Norvège - Ferreira adore sa vie près du cercle polaire. Bien loin de "la criminalité qui au Brésil te ramène en permanence à une dure réalité".

"J'habite en Norvège et moi aussi j'ai des grandes vagues", se targue ce personnage hors du commun.

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