Nobel de la paix: beaucoup de noms, peu de certitudes

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Par AFP
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Donald Trump? Inapproprié. Le rapprochement sur la péninsule coréenne? Sans doute prématuré. Celui entre l'Éthiopie et l'Érythrée? Probablement trop récent. À l'approche du prix Nobel de la paix, il est plus aisé de rayer des noms que prédire celui du gagnant.

Cette année, pas moins de 331 individus et organisations ont été proposés pour la prestigieuse récompense, attribuée vendredi à Oslo. Autant dire que le champ des possibles est considérable pour les cinq membres du comité norvégien chargé de désigner le lauréat.

Même si l'exercice relève de la gageure, avec une liste des candidats qui reste secrète, les pronostics vont bon train.

À en croire les sites de paris en ligne, les dirigeants sud-coréen Moon Jae-in et nord-coréen Kim Jong Un ont la cote grâce au début de rapprochement entre les deux pays.

Les experts Nobel --qui se trompent plus souvent qu'à leur tour-- restent perplexes face à cette éventualité.

"D'un côté, la percée inter-coréenne est, je pense, la chose la plus spectaculaire dans ce domaine cette année. De l'autre, je me demande si ce ne serait pas prématuré de donner le prix pour ça", commente le directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), Dan Smith.

Le passif de Kim Jong Un en matière de droits de l'Homme ne plaide pas non plus en sa faveur.

Un prix au seul Moon Jae-in? Il "a fait du bon travail pour promouvoir la paix aux jeux Olympiques" d'hiver de Pyeongchang, note le professeur suédois Peter Wallensteen, spécialiste des questions internationales.

- Trump devant Macron -

Quid de Donald Trump, que certains responsables internationaux comme l'ex-chef de la diplomatie britannique Boris Johnson et Moon Jae-in lui-même verraient bien auréolé pour ses initiatives sur cette même péninsule coréenne?

À 7 contre 1, le président américain est dans le trio de tête chez le bookmaker Betsson, loin devant les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Theresa May et russe Vladimir Poutine, tous trois donnés à 75 contre 1.

Mais un tel prix serait "inapproprié", rétorque Dan Smith du Sipri. Il pointe ses décisions, "très négatives pour la paix", de retirer les États-Unis des accords internationaux sur le climat et sur le nucléaire iranien.

D'ailleurs, la seule initiative rendue publique pour proposer le nom de Donald Trump au Comité Nobel norvégien a été invalidée, car elle émanait d'une personne coupable d'usurpation d'identité.

La réconciliation naissante entre Éthiopie et Érythrée alimente aussi les espoirs qu'une paix durable s'installe entre les deux frères ennemis africains.

Pour M. Wallensteen, le prix pourrait ainsi aller au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Mais il est arrivé au pouvoir en avril, et le rapprochement a eu lieu cet été. Un peu tard pour tomber sur les écrans radar du comité Nobel qui reçoit les nominations en tout début d'année.

- Un gynéco, une ex-esclave -

Faute de certitudes sur les timides progrès réalisés sur la planète, certains observateurs se tournent vers des "classiques" pour succéder au lauréat 2017, la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN).

Alors que le hashtag #MeToo contribue à éveiller les consciences, le prix pourrait récompenser des champions de la lutte contre les violences sexuelles, tels que le gynécologue congolais Denis Mukwege, maintes fois nominé dans le passé, et la jeune Yazidie Nadia Murad, ex-esclave sexuelle du groupe État islamique.

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Directeur de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio), Henrik Urdal donne quant à lui sa préférence au Programme alimentaire mondial (PAM), agence de l'Onu qui s'emploie chaque année à remplir les ventres de dizaines de millions d'affamés. Des champs de bataille au Yémen aux camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh, "on voit que la faim est en train de redevenir un des principaux défis humanitaires de notre temps", souligne-t-il.

Parmi les nobélisables sont aussi cités le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), le blogueur saoudien Raif Badawi, des associations de défense des médias comme Reporters sans frontières (RSF), et des défenseurs des droits de l'Homme en Russie comme l'ONG Memorial et le journal Novaïa Gazeta.

Le verdict tombe vendredi à 11H00 (9H00 GMT).

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