Vietnam : le chef du PC, tenant de la ligne dure, devrait devenir président

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Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong, un tenant de la ligne dure, devrait prochainement devenir le président de son pays et ainsi être le premier à cumuler ces deux postes depuis Ho Chi Minh, père de l'indépendance.

Nguyen Phu Trong, 74 ans, connu pour être un conservateur ayant orchestré une lutte à la fois contre la corruption qui a conduit en prison des dizaines d'anciens responsables politiques, banquiers et autres cadres, et contre les dissidents, a en effet été investi mercredi par la direction du PCV, le parti unique, seul candidat pour les fonctions de chef de l'Etat.

"Le Comité central du Parti a à l'unanimité désigné Nguyen Phu Trong pour le poste de président du Vietnam, en attendant l'approbation de l'Assemblée nationale", a fait savoir mercredi sur son site internet le Parti communiste.

Le parlement doit en effet entériner sa nomination au cours de la session qui s'ouvre le 22 octobre.

Cette décision fait suite à la mort à 61 ans le 21 septembre, des suites d'une longue maladie, de Tran Dai Quang qui occupait depuis 2016 les fonctions, largement honorifiques, de chef de l'Etat, tout en étant membre du puissant bureau politique du PCV. Un mandat marqué par la répression de toute voix dissonante dans un pays qui compte des dizaines de prisonniers politiques.

Nguyen Phu Trong "sera l'homme le plus puissant de l'histoire du Vietnam après Ho Chi Minh (mort en 1969) et l'ancien chef du parti (de 1960 à son décès en 1986) Le Duan", a dit à l'AFP Tran Vu Hai, un expert en sciences politiques.

"Avec un tel pouvoir, il pourra accélérer (la mise en oeuvre) de ce qu'il veut et de ce que veut le parti", a-t-il ajouté.

S'il aura sans doute peu d'impact dans la population, qui, dans sa grande majorité, considère avoir peu à voir avec le Parti communiste, certains estiment que ce cumul de postes pourrait rendre le gouvernement plus efficace.

- Se débarrasser de ses ennemis -

Toutefois, en faire l'unique candidat est "davantage un reflet du pouvoir qu'il a déjà accumulé qu'un tournant", a expliqué à l'AFP Jonathan London, un expert du Vietnam.

Mais elle permet aussi d'éliminer la potentielle opposition à laquelle Nguyen Phu Trong aurait dû sinon faire face, a-t-il relevé.

Des observateurs notent à cet égard que sa bataille contre la corruption jusqu'aux plus hautes sphères n'a pas eu seulement pour but d'améliorer la situation dans un des pays d'Asie souffrant le plus de ce mal, mais lui a aussi servi à se débarrasser d'ennemis politiques.

Cheveux blancs, Nguyen Phu Trong a été élu en 2011, puis reconduit en 2016, à la tête du Parti communiste -dont il est membre depuis 1967-, ce qui en faisait déjà le numéro un du régime.

Celui qui avait commencé sa carrière lorsqu'il avait à peine une vingtaine d'années en travaillant dans une des publications officielles du parti a également été le premier chef du PCV à se rendre aux Etats-Unis, où il a été reçu en 2015 à la Maison Blanche par Barack Obama.

Le défunt Tran Dai Quang faisait quant à lui partie du quatuor de conservateurs au sommet du pouvoir, avec le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale et surtout le secrétaire général du Parti communiste.

Son élection avait confirmé la domination de cette ligne politique, après un congrès du PCV en janvier 2016 qui avait donné lieu de vives luttes avec les réformateurs.

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