Syrie: l'armée met en garde les habitants d'Idleb à l'approche d'une échéance clé

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L'armée syrienne a appelé vendredi les habitants d'Idleb, dernier grand fief insurgé de Syrie, à rester éloignés des jihadistes, qui n'ont montré aucun signe de retrait à deux jours d'une date butoir qui prévoit pourtant leur départ d'une future zone "démilitarisée" dans cette région.

Le 17 septembre, la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée du président Bachar al-Assad, ont conclu un accord pour éviter un assaut du régime syrien contre Idleb (nord-ouest), sept ans après le début du conflit en Syrie.

L'accord prévoit le retrait avant mercredi 10 octobre par les insurgés et les jihadistes de leurs armes lourdes des secteurs qui feront partie d'une future "zone démilitarisée" dans la province. Cette première échéance a été respectée.

D'ici lundi 15 octobre, tous les jihadistes de la future zone tampon, doivent avoir quitté la zone, notamment ceux de l'organisation Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

HTS, qui n'a pas réagi à l'accord russo-turc, contrôle plus des deux tiers de la future zone tampon, avec les jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) et de Houras al-Din.

Mais ces jihadistes n'ont jusqu'à présent montré aucun signe de retrait.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, des habitants de la future zone tampon ont reçu vendredi des SMS de l'armée syrienne sur leurs téléphones portables.

"Éloignez-vous des combattants. Leur sort est scellé", affirme l'un de ces messages. "Ne permettez pas aux terroristes de vous utiliser comme boucliers humains", dit un autre.

- "Spirale de violences" -

"Aucun membre des factions jihadistes ne s'est encore retiré" des secteurs qui doivent former la future zone tampon, a affirmé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

"Nous n'avons observé aucun retrait de combattants", a aussi rapporté à l'AFP une source rebelle dans la future zone.

Plus tôt cette semaine, les rebelles et les jihadistes ont respecté le délai imposé par l'accord russo-turc sur le retrait des armes lourdes de ce secteur mais les experts estiment que la deuxième échéance du 15 octobre est plus difficile à exécuter.

Vendredi, l'ONG Amnesty International a appelé la Russie, la Turquie et l'Iran --qui soutient comme la Russie le régime syrien-- à "empêcher une autre catastrophe humanitaire à Idleb".

Les ONG CARE International, l'International Rescue Committee (IRC), Mercy Corps et Save the Children, qui opèrent dans cette région, ont averti que la non-application de l'accord pourrait provoquer de nouveaux affrontements et un exode massif de la population.

Les partenaires locaux de ces ONG et les "civils recevant de l'aide ont dit craindre une résurgence d'une spirale de violences dans les prochains jours si l'accord échoue", ont-elles écrit dans un communiqué.

"Même une offensive militaire limitée pourrait déplacer des centaines de milliers de personnes", ont estimé les ONG.

- Déplacements de population -

Près de la moitié des trois millions d'habitants de la province d'Idleb a déjà été déplacée d'ex-fiefs rebelles, selon l'ONU, et beaucoup dépendent de l'aide humanitaire.

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"Si l'accord échoue et si les opérations militaires sont lancées, des centaines de milliers de personnes vont peiner à obtenir l'aide dont elles ont tant besoin", a mis en garde Lorraine Bramwell, à la tête de l'IRC-Syrie.

Depuis l'intervention militaire russe dans le conflit en septembre 2015, les forces du régime ont enchaîné les victoires et contrôlent désormais la majeure partie du territoire. Elles s'apprêtaient à une ultime offensive contre Idleb avant la conclusion de l'accord russo-turc.

Malgré les efforts entrepris pour le faire respecter, le président Bachar al-Assad l'a qualifié dimanche de "temporaire" et assuré qu'Idleb et les régions voisines reviendraient à terme au régime.

Déclenchée en mars 2011 par la répression brutale de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a tué plus de 360.000 personnes et poussé à la fuite des millions d'autres.

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