Brexit: l'UE demande à Londres d'être "créatif" pour sortir de l'impasse

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Par AFP
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L'Union européenne a réclamé mardi des "propositions concrètes" et "créatives" à Londres, afin de "sortir de l'impasse" des négociations sur le Brexit, à la veille d'un sommet entre les dirigeants européens et à moins de six mois du divorce.

"La Première ministre (britannique Theresa May) est impatiente d'avoir une discussion en face à face avec (Donald Tusk) à Bruxelles demain", a déclaré son porte-parole en réponse aux déclarations du responsable polonais.

Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, la situation n'incite pas à l'optimisme, malgré "la détermination" observée dans les deux camps.

"Pour qu'une percée ait lieu, en plus de la bonne volonté, il faut des faits nouveaux. Demain, je vais demander à la Première ministre Theresa May si elle a des propositions concrètes pour pouvoir sortir de l'impasse", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Theresa May devra se montrer "créative", a souhaité M. Tusk. Elle est attendue avant le dîner des 27 mercredi soir, pour une courte intervention, avant que ses collègues ne se retrouvent entre eux.

"Nous avons besoin de quelque chose de frais", "une nouvelle méthode de penser", a asséné Donald Tusk. Une solution qui protègera les "valeurs" de l'UE et le marché unique d'un côté, et "le Royaume-Uni et sa souveraineté" de l'autre.

Mme May aura l'opportunité, face aux 27, d'affirmer l'engagement britannique pour arriver à un accord "aussi rapidement que possible", selon le porte-parole de Downing Street.

Dimanche, malgré une visite surprise du ministre du Brexit Dominic Raab à Bruxelles, les discussions se sont heurtées à un mur. Principal écueil: la question d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, dont les deux camps veulent éviter le retour pour sauvegarder les Accords de paix de 1998.

A Londres, la réunion mardi du conseil des ministres britannique, annoncée comme explosive par les médias qui pronostiquaient des démissions, s'est achevée sans drame. Face aux divisions sur le Brexit, la Première ministre Theresa May, a de nouveau appelé son équipe à faire bloc, a déclaré son porte-parole.

"Je suis convaincue qu'en tant que gouvernement, si nous sommes solidaires et fermes, nous pouvons y arriver", a-t-elle déclaré, selon cette même source.

A Bruxelles, l'espoir d'un dénouement lors du sommet, initialement présenté comme un "moment de vérité" à moins de six mois de la sortie du Royaume-Uni prévue le 29 mars 2019, s'est évanoui.

- "Pause" -

Dans son invitation aux chefs d'Etat et de gouvernement publiée lundi soir, Donald Tusk estimait le scénario d'une absence d'accord "plus probable que jamais". Il appelait à accélérer les préparatifs pour faire face à cette éventualité, tout en exhortant à ne pas se laisser distraire dans les efforts pour obtenir un accord.

"Il faut plus de temps pour trouver un accord global (...) Nous allons prendre ce temps calmement, sérieusement, pour trouver cet accord global dans les prochaines semaines", a expliqué le négociateur en chef européen Michel Barnier.

Pour résoudre la question irlandaise, le Royaume-Uni propose de rester aligné sur les règles douanières de l'Union jusqu'à la signature d'un accord de libre-échange plus large, afin d'éviter le contrôle de marchandises aux frontières.

Mais le parti conservateur de Theresa May exige que cet arrangement soit limité dans le temps, ce que l'UE ne peut accepter sans qu'il soit accompagné d'une solution permanente.

La tenue d'un sommet extraordinaire en novembre, plusieurs fois évoquée, n'est pas confirmée à ce stade, selon un haut responsable européen.

"Nous n'allons pas avoir un sommet pour le plaisir. Si nous avons un sommet en novembre, ce sera pour conclure un accord de retrait, qui inclut un filet de sécurité sur l'Irlande", a affirmé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.

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Pour un diplomate européen s'exprimant sous couvert d'anonymat, le début de la semaine marquait davantage "une pause" dans les négociations qu'une vraie rupture. La France a réclamé d'urgence la reprise des discussions entre Londres et l'UE "dès le lendemain du sommet".

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell s'est pour sa part inquiété d'un "Brexit désordonné" qui pourrait avoir un impact négatif sur l'économie américaine, mardi lors d'une réunion du Conseil de stabilité financière (FSOC) à Washington.

Lors de cette réunion du FSOC, une instance créée après la crise de 2008 qui réunit toutes les autorités de régulation financière américaine, le sous-secrétaire au Trésor en charge des relations internationales David Malpass s'est lui aussi inquiété d'un impact négatif du Brexit sur les marchés financiers.

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