Medvedev dénonce une "hystérie anti-russe aux Etats-Unis"

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Par Tesa Arcilla
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Dmitri Medvedev est l'invité de The Global Conversation. Alors qu'il participe à Bruxelles au 12ème sommet du dialogue Europe-Asie (ASEM), le Premier ministre russe revient notamment sur les relations tumultueuses de son pays avec les États-Unis et l'Union européenne.

Dmitri Medvedev est l'invité de The Global Conversation. Alors qu'il participe à Bruxelles au 12ème sommet du dialogue Europe-Asie (ASEM), le Premier ministre russe revient notamment sur les relations tumultueuses de son pays avec les États-Unis et l'Union européenne.

Il évoque une véritable "hystérie anti-russe aux États-Unis où tout ce qui a trait à la Russie fait aujourd'hui l'objet de querelles politiques internes, de disputes entre les Républicains et les Démocrates, mais également au sein même du parti républicain".

"Quant aux relations actuelles entre la Russie et l'Union européenne, soyons honnêtes, elles ne sont pas bonnes en ce moment", regrette également Dmitri Medvedev qui déplore des "décisions hâtives" prises par l'UE.

Le bras droit de Vladimir Poutine critique les sanctions économiques qui visent la Russie, dénonçant une "guerre commerciale" et un système "contre-productif". Parmi les autres thèmes abordés : l'affaire Skripal, les réformes contestées en Russie ou encore la situation en Syrie.

L'entretien complet de Dmitri Medvedev :

Tesa Arcilla, euronews : Commençons cet entretien en évoquant votre prochaine rencontre avec vos homologues européens à Bruxelles. Ce mois-ci, le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré que la Russie de Vladimir Poutine représentait une menace majeure pour l’unité de l’Union européenne. Est-ce qu’il a raison ?

Dmitri Medvedev : Donald Tusk ne représente pas l'ensemble de l'Union européenne. Nous nous sommes déjà rencontrés dans d'autres circonstances auparavant et je connais certaines de ses positions. Pour reprendre les propos d'une personne qui dirige la Commission européenne, les opinions de Donald Tusk n'engagent que lui et pas l'ensemble de l'Union européenne. Donc il ne s'agit que de son avis personnel.

  • Un sommet Europe-Asie pour dialoguer

Vous participez au Sommet Europe-Asie durant lequel vous allez sans nul doute parler de commerce. Mais la géopolitique influence bien évidemment les relations commerciales. Qu'est-ce que la Russie a à offrir ? Qu'est-elle prête à faire pour améliorer ses liens avec l'Europe ?

Tout d"abord, je tiens à dire quelques mots sur ce sommet. Je pense qu'il s'agit d'une bonne occasion d'évaluer les perspectives de développement et de coopération entre l'Europe et l'Asie. De toute évidence, aucune décision importante ne sera prise lors ce sommet. Les décisions seront plutôt prises lors du sommet du G20, comme c'est le cas depuis 2008. Le sommet euro-asiatique est de nature consultative, mais il reste un lieu d'échange productif et important auquel nous participons.

La précédente édition avait eu lieu en Mongolie et la réunion avait été très utile. Les dirigeants de l'UE, les représentants de la Russie, de la région Asie-Pacifique et de l'Asie du Sud-Est avaient ainsi pu partager leurs avis. Cela nous a permis de mieux nous comprendre.

Quant aux relations actuelles entre la Russie et l'Union européenne, soyons honnêtes, elles ne sont pas bonnes en ce moment. Nous pensons que l'UE a pris des décisions hâtives et aujourd'hui, ce sont les Européens qui en pâtissent. Nous ne sommes pas à l'origine de ces décisions, mais bien entendu, cela affecte également notre pays. Les entreprises en paient le prix. Et finalement cela affecte surtout les citoyens car la coopération commerciale et économique a été suspendue et la coopération culturelle a été considérablement réduite. Malheureusement, nous avons rompu le dialogue avec certains pays.

Vous avez mentionné Monsieur Tusk. Bien qu'il soit un responsable européen, il vient néanmoins de Pologne. Je peux dire ouvertement que nous n'avons aucune relation avec la Pologne, que ce soit au niveau politique ou économique. Est-ce que c'est bien ou mal ? Je ne sais pas trop. Mais je pense que ce n'est pas une très bonne chose au vu de l'histoire particulière qui lie nos deux pays. En tout cas, lorsque je me suis rendu en Pologne par le passé, nous étions plus proches d'instaurer un dialogue à ce moment-là. Aujourd'hui, ce dialogue n'existe plus et c'est dommage.

Vous dites que la Russie n'est pas l'instigatrice du conflit, mais l'Europe pense probablement l'inverse. A Bruxelles, on parle beaucoup des cyber-attaques perpétrées au sein de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et interceptées par les autorités néerlandaises. Cet organe de surveillance des produits chimiques enquête notamment sur l'affaire Skripal et sur les attaques chimiques en Syrie. Plusieurs pays, en l'occurrence les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis, ont pointé du doigt la responsabilité de la Russie. Jeremy Hunt, secrétaire d’État aux affaires étrangères britannique, a déclaré que le pays favorisait l’instabilité dans le monde entier. Clairement, la Russie n'accepte pas ces accusations. Et si ces accusations ne sont pas prises au sérieux, pourquoi la Russie devrait-elle être prise au sérieux en retour ?

Je ne vois pas vraiment où vous voulez en venir. Vous dites que la Russie devrait être perçue d'une certaine manière. Mais nous gérons ces affaires en essayant de ne pas être jugés. Les avis peuvent diverger. Nous pensons qu'il vaut mieux coopérer plutôt que de refuser le dialogue, mieux vaut parler plutôt que de se taire. Et mieux vaut s'entendre sur des choses plutôt que de rester bloqués dans l'opposition. L'échange est préférable à l'inertie. Voilà pourquoi nous participons à toutes les rencontres internationales.

Chaque pays a le droit d'avoir ses propres opinions. Nous les écoutons, mais les leaders russes et la Russie dans son ensemble ne sont pas d'accord avec la plupart d'entre elles. Cela ne veut pas dire que nous devrions refuser de communiquer. Lors du Sommet Europe-Asie, je vais m'entretenir avec toutes sortes de collègues. Comme toujours, il y aura deux phases distinctes : des réunions officielles programmées, avec des interprètes et des caméras, mais également des discussions en coulisses.

Parfois, ces discussions privées se révèlent plus utiles, sans pression et sans personne pour retranscrire et tout publier en ligne immédiatement. Ces conversations sont courantes. Lors du dernier sommet en Mongolie, j'ai eu de nombreuses réunions avec des collègues de différents pays, y compris lors du dîner officiel. Je me souviens de ce que Monsieur Tusk a dit à propos de la cuisine mongole entre autres. Mais les échanges politiques ne se limitent pas à cela.

  • Skripal : l'affaire qui empoisonne la Russie

Vous avez raison, de nombreuses conversations ne se déroulent pas en public mais à huis clos. Il est certain que les dirigeants aborderont des sujets délicats. L'un d'entre eux qui intéresse particulièrement le Royaume-Uni concerne l'empoisonnement de l'agent double Sergueï Skripal. La défense adoptée par les suspects est raillée en Europe et ailleurs dans le monde. Est-ce que cela vous gêne ? Pensez-vous que cela nuit à la crédibilité de la Russie ?

Je ne pense pas que ce genre de comportement favorise la coopération internationale. Je me souviens de l'époque soviétique, lorsque l'URSS stigmatisait le capitalisme international et mettait en avant ce qui nous divisait, cela n'a mené à rien de bon. Voilà pourquoi chacun doit faire attention avant de porter des jugements. Premièrement, les opinions exprimées par un certain nombre de pays ne reflètent pas la réalité, en particulier la version anglaise du sujet que vous évoquez. Et deuxièmement, ces opinions ne nous mènent certainement pas vers un avenir meilleur. A qui profitent ces jugements et les diverses sanctions imposées ? A personne ! Il est évident que chaque sanction mène à une impasse.

Nous comprenons pourquoi cela se produit. Dans la plupart des cas, ce genre de sanction ne vise ni à punir quelqu'un, ni à lui porter préjudice, ni même à définir une position internationale. Il s'agit plutôt de sanctions décrétées pour des raisons de politique intérieure. Aujourd'hui, nous n'avons pas encore parlé de nos amis de l'autre côté de l'océan, notamment de cette hystérie anti-russe aux États-Unis. Tout ce qui a trait à la Russie fait aujourd'hui l'objet de querelles politiques internes, de disputes entre les Républicains et les Démocrates, mais également au sein même du parti républicain.

C'est la même histoire pour les pays européens. Neuf fois sur dix, cette campagne anti-russe poursuit des objectifs de politique intérieure : comme se maintenir au pouvoir, ou encore former un gouvernement. Mais il ne s’agit certainement pas d’influencer la position de la Russie. Elle ne peut pas être influencée et tout le monde le sait très bien.

Avant de parler concrètement de ces sanctions, d'un point de vue économique, je voudrais d'abord revenir sur l'alibi donné par les suspects dans l'affaire Skripal. Ces derniers affirment s'être rendus à Salisbury simplement pour visiter la cathédrale. Vous y croyez vraiment ?

Je ne sais pas. Je ne ferai pas de commentaire car je ne connais pas ces personnes et je ne connais pas suffisamment bien ce qu'elles ont dit. Je n'en ai aucune idée. Comment pourrais-je savoir quoi que ce soit ?

  • Un système de sanctions "contre-productif"

A présent, parlons des sanctions imposées par les États-Unis : une réaction à la suite des accusations d'ingérence russe au cours de la campagne électorale américaine. Vous avez déclaré que les sanctions visant les banques russes équivaudraient à une déclaration de guerre économique. La Russie se considère-t-elle en guerre avec les États-Unis ? Ou avec quiconque imposant des sanctions envers elle ?

Je me suis déjà exprimé à ce sujet. De toute évidence, le renforcement de ces sanctions nous maintient dans l'impasse et n'aboutira à rien de bon. Les Américains veulent renforcer la pression. Je l'ai déjà dit et je le répète encore une fois : si l'on tient compte de la période de l'Union soviétique - car nous en sommes les successeurs même si nous avons d'autres valeurs -, c'est la dixième fois depuis le début du XXe siècle qu'on nous impose des sanctions. Est-ce que cela a modifié la politique de l'Union soviétique de quelle que manière que ce soit ?

Des sanctions ont été imposées à la Chine, est-ce que cela a modifié la trajectoire politique du pays ? Les exemples se suivent et se ressemblent. Le concept de sanction est absolument contre-productif.

Les sanctions prises contre le secteur bancaire sont en effet une déclaration de guerre commerciale. Il s'agit des sanctions les plus douloureuses. Mais sans aucun doute, nous parviendrons à surmonter cette épreuve. Notre économie est capable de s'adapter à tout type de pression. La seule question est de savoir : en quoi tout cela est-il utile ? Cela tend plutôt à perturber l'ordre international, notamment l'ordre économique international.

Il y a actuellement des guerres commerciales, puisqu'il faut les nommer ainsi, entre les États-Unis et la Chine, entre les États-Unis et l'Union européenne, ainsi qu'entre les États-Unis et l'Iran. Certaines sanctions visent notre pays. Qu'est-ce que le commerce international va tirer de cette situation ? Quel est l'intérêt pour les pays concernés ? Les entreprises se sentent-elles plus confiantes ? Seuls certains objectifs nationaux, propres à chaque pays, peuvent être atteints à court terme.

Comment la Russie pourrait-elle réagir ? Vous avez dit que la Russie réagirait à cette guerre sur le terrain économique, politique ou si besoin, par d'autres moyens. Que voulez-vous dire ? Quels autres moyens ?

[Rires] Il pourrait y avoir toute une série de réponses différentes selon la situation.

Militairement, c'est bien ça ?

Cette option est absolument inenvisageable dans le monde contemporain. Nous sommes un État responsable et un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce sont des questions qui relèvent de l'autorité suprême d'un pays, qui sont de la compétence d'un président.

Il y a différentes formes de réponses possibles dans notre monde actuel, donc comme je l'ai dit, des réponses asymétriques. Elles ne sont pas nécessairement militaires par nature.

Ce n'est pas nécessaire de répondre à des menaces économiques ou à du chantage économique par d'autres mesures économiques. C'est un fait. Nous savons bien par exemple, que l'intégration ou la dépendance mutuelle des économies russe et américaine est d'ampleur dérisoire. Les entreprises américaines ne sont pas tant que cela affectées par les sanctions que les États-Unis imposent à notre pays parce que le montant de nos échanges est modeste.

Mais sous l'effet d'autres sanctions, les entreprises européennes ont été lourdement pénalisées parce que nos échanges avec l'Europe sont beaucoup plus importants.

Actuellement, nos échanges avec les États-Unis sont estimés à environ 20 milliards de dollars américains. La période est mauvaise, c'est vrai, mais ça ne représente rien du tout. Nos échanges avec l'Union européenne sont beaucoup plus importants : ils comptent pour 45% de notre commerce. Ce qui représente en valeur des centaines de milliards d'euros.

Permettez-moi de vous donner un exemple : après l'instauration des sanctions, nos échanges avec l'Union européenne se sont quasiment réduits de moitié, plongeant de 430 milliards d'euros à 220-230 milliards d'euros à un moment donné.

Donc la question que je me pose, c'est : quelles pertes l'Europe a-t-elle subi ? Elle a perdu des emplois, elle a perdu des recettes, elle ne croit plus dans le développement de certaines régions, y compris petites, qui d'une manière ou d'une autre, étaient tournées vers notre pays d'un point de vue commercial. C'est pour cette raison que les sanctions représentent une mauvaise approche. En réalité, nous continuons de dire cela. Reste que ce n'est pas nous qui les avons instaurées et donc qui pouvons les lever.

Vous parlez des sanctions imposées par les États-Unis à la Russie... Mais malgré tout, Donald Trump semble être encore aujourd'hui, un peu plus amical que d'autres. Donald Trump ne serait-il pas, finalement, la meilleure chose qui soit arrivée à la Russie ces derniers temps ?

[Rires] Nous n'avons pas élu Donald Trump. Donald Trump est le président des États-Unis d'Amérique. Nous respectons le choix des citoyens américains. S'il y avait un autre président à la place de Donald Trump, notre respect à son égard ne serait pas moindre. Il semble que Donald Trump traverse une période difficile parce qu'il est attaqué par la droite et la gauche. On lui prête une certaine sympathie à l'égard de notre pays, et ce malgré le fait qu'en réalité, il n'ait pour l'instant rien fait pour améliorer franchement les relations entre nos deux pays. Et il est peu probable qu'il le fasse vu les pressions qui s'exercent sur lui. En même temps, il subit des pressions sur d'autres sujets.

  • "Des réformes compliquées mais nécessaires" en Russie

Parlons de pression justement, en particulier de celle qui s'exerce au plan intérieur en Russie. Nous avons assisté à des manifestations contre la réforme des retraites. Certains brandissaient des images de vous avec la mention : "Ennemi du peuple." Ce mécontentement qui s'exprime dans la rue vous inquiète-t-il ? Votre parti est-il en train de mener une politique d'austérité et êtes-vous inquiet face à ce mécontentement ?

En général, c'est normal que les citoyens aient différents avis sur les changements qui s'opèrent dans leur pays. Quand ces changements concernent la législation sur les retraites, eh bien de telles réformes ne sont jamais faciles à mener quel que soit le pays où l'on se trouve. Ce sont des réformes compliquées qui font que les gens s'inquiètent pour leur propre vie. Pour autant, - et je l'ai dit un certain nombre de fois -, ces changements sont nécessaires.

Et nous appliquons ces mesures en gardant à l'esprit que de telles réformes sont nécessaires dans l'immense majorité des pays qui ont atteint un certain niveau de développement et certains niveaux de vie. C'est pour cela que ces décisions sont prises.

Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, les niveaux de vie sont différents et l'espérance de vie dans notre pays a augmenté pour atteindre 73 ans. Ce qui fait que la situation est radicalement différente de ce qu'elle était - disons - dans les années 40 ou 50 lorsque l'âge de départ à la retraite a été fixé. C'est une réalité certes difficile, mais objective.

Mais êtes-vous inquiet de l'ampleur de ce mécontentement ?

Je pense que les explications qui ont été données et les amendements qui ont été ajoutés - des amendements en cours d'adoption et de signature -, ont apaisé certaines craintes. Donc je crois que globalement, la situation se calmera prochainement.

  • En Syrie, "la situation est transparente" selon Medvedev

Je voudrais vous poser une question qui concerne la Syrie. Certains affirment que la Russie a atteint son objectif dans ce dossier en prenant le leadership et en mettant les États-Unis sur la touche. Quelles garanties la Russie peut-elle donner aux Syriens qu'ils pourront rentrer chez eux et que leur vie sera meilleure dans l'avenir ? Parce que la Russie veut reconstruire la Syrie. Quelles garanties peut-elle donner à la population syrienne ?

La Syrie a effectivement beaucoup souffert. Je me suis rendu en Syrie en 2010 et à l'époque, j'avais eu une très bonne impression de ce pays comparé aux autres pays de la région. C'est ce que j'ai d'ailleurs dit publiquement à plusieurs reprises depuis. C'était un État normal, moderne et relativement laïc où les représentants des différentes confessions cohabitaient pacifiquement, dont les Musulmans, les Chrétiens et les Alaouites qui pour leur part, sont vus différemment selon les religions et les pays.

Actuellement, la situation en Syrie est bien sûr totalement inverse. De mon point de vue, l'objectif de la communauté internationale est de s'assurer que la paix soit rétablie sur le sol syrien. Naturellement, à la demande de l’État syrien, de l'exécutif syrien, nous aidons à rétablir l'ordre. Notre président l'a affirmé à de multiples reprises et la situation est transparente.

Mais nous espérons passer à une autre étape, que la Syrie élise ses dirigeants et entre dans une phase de reconstruction. Certaines règles vont changer. Un dialogue national sera mis en place. Il n'y a qu'à ce moment-là qu'il sera possible de rétablir la paix en Syrie. Nous sommes prêts à aider de toutes les manières qui soient.

Sources additionnelles • Journalistes : Fleur Martinsse, Stéphanie Lafourcatère

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