En Californie, une "vague bleue" à l'assaut des bastions républicains

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Fer de lance de l'opposition au président Trump, la Californie n'est pas pour autant entièrement acquise au camp démocrate: des bastions farouchement républicains résistent encore et toujours, comme en témoignent les portes qui claquent au nez de Josef Siroky à Huntington Beach, dans la lointaine banlieue de Los Angeles.

Le jeune militant démocrate ne s'en offusque pas et continue imperturbablement à sonner aux portes et à distribuer des tracts.

Comme les centaines d'autres bénévoles qui font campagne pour Harley Rouda, candidat dans cette circonscription très conservatrice, il est déterminé à arracher aux Républicains l'un des sièges qui manque au Parti démocrate pour prendre le contrôle de la Chambre des représentants (193 contre 242 actuellement) lors des élections du 6 novembre.

"C'est génial de faire partie de cette vague bleue (couleur du parti démocrate, ndlr)", s'est écrié M. Rouda, avant de lancer son essaim de partisans à l'assaut des rues de Huntington Beach.

Une bataille qui s'annonce des plus âpres dans ce riche comté d'Orange, dont les trois millions d'habitants ont voté majoritairement républicain durant des décennies.

Stratégie du cheval de Troie? Harley Rouda est lui-même un transfuge du Parti républicain - qu'il a quitté voici plus de vingt ans - et se présente comme un "démocrate modéré".

"Nous avons rencontré tellement de Républicains qui sont déçus par les opinions extrémistes de leurs représentants actuels et qui veulent quelqu'un de plus modéré", déclare M. Rouda à l'AFP. "Et je pense que, ici comme ailleurs dans le pays, les gens commencent à en avoir assez du +démocrate+ ou du +républicain+ accolé à ton nom. C'est ton caractère et tes valeurs qui comptent", assure le candidat.

Harley Rouda, 56 ans, pourrait capitaliser sur la victoire surprise d'Hillary Clinton en 2016, qui a dépassé Donald Trump de plus de 100.000 voix dans cette 48e circonscription de Californie.

Dana Rohrabacher y règne depuis 30 ans mais le député républicain paraît fragilisé, accusé par ses détracteurs d'entretenir des relations un peu trop étroites avec la Russie. Il est aussi critiqué pour ses déclarations à l'emporte-pièce, comme son idée d'armer les enfants pour lutter contre les fusillades visant des écoles.

Pour séduire un électorat rétif, les partisans de Rouda veulent surtout mettre en avant que le candidat n'est pas un horrible socialiste révolutionnaire puisqu'il fut républicain jusqu'en 1997 et qu'il est toujours homme d'affaires. Pas complètement bleu, mais pas rouge (couleur des Républicains) non plus.

Un joli camaïeu de violet ? "Il ne s'agit pas de mentir sur son compte, mais n'oublions pas à quel public nous avons affaire", insistait un membre de l'équipe de campagne en formant les bénévoles.

- "Au taquet" -

Josef Siroky, 22 ans et fraîchement diplômé en sciences politiques, fait partie d'une escouade de cinq garçons chargés de remonter Huntington Street. Les maisons sont grandes, belles, le gazon impeccable, et les portes souvent closes.

"C'est comme jouer à la loterie", résume Josef, né d'un père tchèque et d'une mère mexicaine. En cinq pâtés de maisons, seules deux personnes ont bien voulu l'écouter: une septuagénaire, républicaine convaincue, et une jeune femme encore en pyjama, sans opinion bien arrêtée.

Josef ne désarme pas: "Je pense pouvoir montrer aux Républicains que les démocrates aussi ont de bonnes idées!".

"Nous sommes organisés, à bloc, au taquet (...) On a l'impression d'être en train d'écrire l'Histoire", renchérit Rachel Potucek, porte-parole du Parti démocrate pour le comté d'Orange.

Ses homologues républicains n'ont pas répondu aux appels de l'AFP.

Au printemps dernier, une enquête de l'université Chapman d'Orange indiquait que 63% des habitants du comté désapprouvent la politique menée par l'administration du président Trump.

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Katherine Amoukhteh, ingénieure de 53 ans, est du nombre. Républicaine de longue date, elle déplore que son parti ait changé "radicalement" et a décidé de s'aligner sur les démocrates. Elle a même placé dans son jardin de Laguna Niguel, près de Huntington Beach, une pancarte appelant à voter Rouda.

Mme Amoukhteh se sent comme lui, "violette": toujours favorable à une baisse des impôts et à moins d'interventions de l'Etat fédéral, mais rejetant totalement Donald Trump et ses manières. "Le fait qu'il pense que les femmes sont des objets, qu'il peut faire ce qu'il veut parce qu'il est riche... Ca m'a réveillée politiquement!"

"Oui, je pense que la Californie peut devenir un peu plus bleue", conclut-elle.

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