Face à Daniel Cohn-Bendit, Carles Puigdemont n'en démord pas de l'indépendance de la Catalogne

Face à Daniel Cohn-Bendit, Carles Puigdemont n'en démord pas de l'indépendance de la Catalogne
Par Daniel Cohn-Bendit
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Dans cette édition d'Uncut, Daniel Cohn-Bendit débat avec Carles Puigdemont de ses contradictions dans la lutte pour l'indépendance de la Catalogne alors qu'il s'est enfui de son pays. L'ex-président de la Catalogne continue de poser des préalables à Madrid pour toute réouverture du dialogue.

Dans cette édition d'Uncut, des conversations sans coupes de Daniel Cohn-Bendit avec des personnalités politiques de premier plan pour euronews, l'ancien eurodéputé écologiste interpelle Carles Puigdemont, l’ex-président de Catalogne qui s’est enfui en Belgique après l’échec il y a un an du référendum jugé illégal par l’Espagne, sur la situation de blocage entre Madrid et les indépendantistes.

Carles Puigdemont évoque tout d'abord, ce qui constitue pour lui, l'identité catalane : "Être Catalan, c'est être démocrate. Mais surtout être catalan, ce n’est pas une question reliée au sang, au territoire qui sont des façons plus traditionnelles de dire la citoyenneté, c’est un acte volontaire d’adhérer à des valeurs. La question n'est pas : 'Qui est catalan ?', mais 'Qui peut être catalan ?' Parce que la Catalogne, c’est un mélange depuis des siècles : 70% de gens ont leur père ou leur mère ou les deux ayant des racines hors de la Catalogne et on veut continuer comme cela," assure-t-il.

L'indépendance de la Catalogne ? "Une chance pour l'Europe"

Si les Catalans obtenaient leur indépendance, ce serait selon l'ancien président de Catalogne, "une chance pour l’Europe" : _"réussir à exercer le droit à l'autodétermination en renonçant à la guerre, à la violence et en laissant la parole aux citoyens, c’est une façon qui selon nous, renforce les valeurs européennes ; c’est la démocratie, en fait," s_ouligne-t-il.

Quand Daniel Cohn-Bendit lui demande si l'indépendance est la seule option à discuter avec Madrid pour sortir de l'impasse, Carles Puigdemont répond : "Évidemment non parce que durant ces quarante années de Constitution espagnole, on a essayé de tout faire à part l’indépendance, mais cela n’a pas réussi. Quoi qu’il en soit," poursuit-il, "ce qui doit être absolument mis sur la table, c’est que la décision appartient aux citoyens de la Catalogne."

Vers un nouveau référendum sur l'indépendance ?

L'indépendantiste appelle ainsi à une nouvelle consultation des Catalans : "La seule façon de connaître réellement s’il y a une majorité ou non pour l’indépendance, c’est d’accorder une consultation." Mais Daniel Cohn-Bendit souligne : _"Quand je vois la position du gouvernement espagnol et n’importe quelle prochaine majorité, je ne vois pas comment l’Espagne pourrait aujourd'hui organiser un référendum sur l’indépendance !"_

L'ex-président de Catalogne botte en touche et renvoie Madrid à ses responsabilités : "Tout d'abord, on doit se mettre d’accord si on doit oui ou non respecter la volonté des citoyens qui ont voté : c’est important parce que c'est le point de départ," insiste-t-il avant de souligner qu'il faut "se reconnaître mutuellement parce que pour l’instant, on est traité comme des criminels."

"Ce n'est pas acceptable d'avoir des gens en prison"

Daniel Cohn-Bendit veut qu'il clarifie sa position : "Cela veut dire que la condition d’une vraie négociation pour vous, c’est d’abord une certaine amnistie pour que tous ceux qui sont en prison puissent d’abord sortir."

"Non, je ne dis pas ça," affirme Carles Puigdemont avant d'ajouter : "Je dis que les conditions pour avoir une vraie négociation, un vrai dialogue, doivent être sur un plan d’égalité, c'est-à-dire que ce n’est pas acceptable d’avoir des gens en prison."

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