Syrie: l'EI libère six otages de Soueida, une vingtaine toujours retenus

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Par AFP
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Le groupe Etat islamique (EI) a libéré six des otages druzes de la province de Soueida (sud) kidnappés fin juillet, en échange d'une rançon et de prisonnières de l'EI détenues par le régime syrien, mais une vingtaine de femmes et d'enfants restent aux mains des jihadistes.

"Deux femmes et quatre enfants de la province de Soueida ont été libérés cette nuit", a indiqué samedi à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, précisant qu'il s'agissait de "la première vague" d'un accord négocié par le régime et son allié russe.

Ces libérations interviennent après l'exécution par les jihadistes de deux otages et plusieurs semaines de négociations infructueuses qui ont provoqué la colère de la communauté druze, majoritaire dans la province méridionale de Soueida.

Le 25 juillet, les jihadistes avaient enlevé une trentaine de personnes à la faveur d'une série d'attentats suicide et d'assaut coordonnés visant les druzes. Ces attaques avaient fait plus de 250 morts, un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

La télévision d'Etat syrienne a diffusé des images des otages libérés à leur arrivée dans la ville de Soueida: une femme le visage encadré par un voile blanc, ainsi qu'une mère et ses quatre enfants, les vêtements tâchés et certains garçons ayant les cheveux rasés.

"Ma joie est indescriptible, mais elle est incomplète", a lancé à la télévision la femme au voile blanc, Rasmia Abou Amar, les traits tirés. "Mon fils n'a pas encore été libéré", lâche-t-elle après avoir retrouvé son époux.

- Un million de dollars -

Une vingtaine de femmes et d'enfants sont toujours détenus par l'EI, selon l'OSDH, qui estime qu'ils devraient "être libérés dans les prochaines heures ou les prochains jours".

L'accord négocié par le pouvoir de Bachar al-Assad prévoit notamment le paiement d'une rançon d'un million de dollars par otage, mais aussi la libération d'une soixantaine de prisonnières de l'EI détenues par le régime, selon l'OSDH.

"Neuf prisonnières de l'EI détenues par le régime ont déjà été remises à l'organisation, avec sept enfants", selon M. Abdel Rahmane.

L'initiative prévoit aussi la libération d'autres prisonnières de l'EI, détenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par Washington et engagée dans la lutte contre les jihadistes, selon la même source.

Evoquant "une opération des services de sécurité", l'agence officielle Sana a confirmé la libération des six otages. Citant le gouverneur de Soueida, elle assure que "le reste des otages seront libérés très prochainement".

Depuis plusieurs mois, les tentatives de médiation étaient menées par la Russie et le régime syrien, avec l'implication de représentants des familles ou de hauts dignitaires druzes -- une branche hétérodoxe de l'islam chiite.

Deux otages ont été exécutés par les jihadistes: une jeune femme de 25 ans, dont la mort a été annoncée début octobre, et un étudiant, décapité en août. Une femme de 65 ans est aussi morte en détention.

- L'EI acculé -

Après avoir conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak à partir de 2014, l'EI est est désormais acculé dans d'ultimes réduits en Syrie, dans le centre du pays ou encore dans l'est. Pour prouver sa capacité de nuisance, il continue de mener des attentats sporadiques.

Dans la province orientale de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, les FDS poursuivent leur offensive pour reprendre un ultime bastion de l'EI dans ce secteur.

Pour reprendre cette poche formée des localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa, elles sont soutenues par les frappes aériennes de la coalition internationale anti-EI emmenée par Washington.

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Dans ce secteur, au moins 35 jihadistes ont péri samedi, l'immense majorité dans des raids aériens de la coalition contre Hajine et sa périphérie, selon l'OSDH.

Jeudi et vendredi, des frappes similaires avaient tué au moins 41 civils, dont 10 enfants, selon la même source.

La lutte contre l'EI en Syrie vient illustrer la complexité du conflit syrien, qui a fait plus de 360.000 morts depuis 2011.

Déclenché par la répression sanglante de manifestations pro-démocratie par le pouvoir d'Assad, il s'est progressivement mué en conflit armé, impliquant factions rebelles, groupes jihadistes, mais aussi puissances étrangères.

Appuyé par ses alliés russes et iraniens, le pouvoir d'Assad a multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes et il contrôle désormais près des deux-tiers du pays.

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