GB: l'identité d'un homme d'affaires au centre d'un scandale #MeToo révélée

L'homme d'affaires britannique Philip Green à Londres, le 1er décembre 2014
L'homme d'affaires britannique Philip Green à Londres, le 1er décembre 2014 Tous droits réservés JUSTIN TALLIS
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L'identité d'un richissime homme d'affaires britannique qui avait réussi à étouffer les accusations de harcèlement sexuel portées contre lui a été révélée jeudi par un membre du parlement, usant de son privilège parlementaire pour enfreindre l'impératif de silence décidé par la justice.

Il s'agit de Philip Green, un milliardaire à la tête d'un empire de la grande distribution et de la mode, incluant l'enseigne Top Shop, a révélé Peter Hain devant la chambre des Lords, expliquant qu'il avait été approché par une personne "étroitement impliquée" dans l'affaire.

Le lord a estimé qu'il était de son "devoir" et "dans l'intérêt du public" de révéler son identité, alors que Philip Green a "dépensé des sommes substantielles pour cacher la vérité sur des actes répétés de harcèlement sexuel, de racisme et de harcèlement".

L'impératif de silence a en effet été opposé par la justice au quotidien conservateur Daily Telegraph, l'empêchant de publier l'identité du mis en cause, ce qui avait provoqué l'indignation dans le pays, bon nombre y voyant un passe-droit permettant aux riches d'échapper à un scandale, dans le sillage du mouvement #MeToo.

"Le scandale britannique #MeToo qui ne peut être révélé", avait titré mercredi à sa une le quotidien, déplorant, au terme de huit mois d'enquête, d'être empêché par une décision de justice de dévoiler les accusations portées contre l'homme d'affaires émanant notamment de plusieurs de ses employés.

La Cour d'appel, saisie par l'armée d'avocats du milliardaire, avait stoppé temporairement la publication de l'article dans l'attente d'un procès. Elle estimait que les informations publiées provenaient notamment d'accords de confidentialité signés par cinq employés avec l'homme d'affaires, ayant donné lieu à des versements d'argent "substantiels" et prévalant sur la liberté d'informer.

Le Telegraph précisait que l'homme d'affaires avait dépensé près de 500.000 livres (environ 566.000 euros) pour être représenté par une équipe d'au moins sept avocats du cabinet londonien Schillings, qui compte parmi ses clients la star portugaise du football Cristiano Ronaldo, accusée de viol.

"Il semble que nos lois permettent aux hommes riches et puissants de faire pratiquement tout ce qu'ils veulent tant qu'ils paient pour le garder sous silence", avait dénoncé dans la foulée la députée travailliste Jess Phillips à la chambre des Communes mercredi.

"Ordonnances de non-publication pour les riches", s'indignait jeudi le tabloïd à grand tirage The Sun à propos de cette procédure du droit anglo-saxon.

La Première ministre Theresa May s'était du coup engagée mercredi devant les députés à revoir les règles entourant les accords de non-confidentialité afin d'empêcher l'usage "immoral" qui en est fait par certains employeurs. Son porte-parole a précisé ensuite que ces accords "ne devraient jamais être utilisés pour couvrir une activité criminelle".

La Society of Editors, qui représente quelque 400 membres des médias, avait dénoncé "une attaque contre la liberté de la presse". "L'usage croissant d'accords de non-confidentialité par les riches et les puissants pour bloquer la publication d'informations qu'ils ne souhaitent pas voir diffusées est une voie dangereuse pour une société libre".

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