Les Irlandais votent sur l'abrogation du délit de blasphème

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Quelque 3,2 millions d'Irlandais étaient appelés aux urnes vendredi pour dire s'ils veulent ou non maintenir le délit de blasphème dans la Constitution, nouveau référendum marquant la prise de distance de l'Irlande d'avec sa forte tradition catholique.

Ce scrutin est organisé en même temps que l'élection du nouveau président, une fonction honorifique.

Les bureaux de vote fermeront à 22H00 (21H00 GMT) et les résultats sont attendus samedi soir ou dimanche matin.

Le blasphème est défini dans la loi irlandaise de 2009 sur la diffamation comme tout propos ou action "grossier ou injurieux à l'égard des éléments sacrés d'une religion", pouvant ainsi causer "l'indignation des fidèles".

Il est interdit en vertu de l'article 40.6.1 de la Constitution et passible d'une amende de 25.000 euros, une législation qui n'a toutefois jamais été appliquée dans l'histoire récente du pays et est considérée comme obsolète.

Les dernières poursuites pour blasphème remontent à 1855, avant l'indépendance du pays, contre un prêtre disant avoir accidentellement brûlé une bible et finalement acquitté.

Le blasphème était revenu au devant de l'actualité en 2015 quand l'acteur et réalisateur britannique Stephen Fry avait traité Dieu de "stupide" pour avoir créé un monde rempli d'"injustices", sur la télévision irlandaise. Une enquête avait été ouverte mais elle n'avait pas débouché sur des poursuites.

En 2017, le ministre de la Santé Simon Harris avait jugée l'interdiction "absurde" et "un peu embarrassante", selon le journal The Irish Times.

- Référendum 'pas pertinent' -

Mais devant les bureaux de vote, les électeurs interrogés par l'AFP se montrent souvent perplexes sur la nécessité d'organiser un référendum sur la question.

"Cela ne signifie pas grand chose pour moi", reconnait Walter Macken, un prêtre dublinois de 80 ans. "Ce n'est pas vraiment pertinent par rapport aux combats du quotidien, même ceux dans lesquels je suis impliqué". Il affirme n'avoir jamais été confronté à un blasphème.

"Je pense que le pays est en train de devenir de plus en plus laïque", juge David Tomkin, 70 ans, juste avant d'aller voter. Il estime qu'avec le déclin de l'influence de l’Église, plus "personne n'est vraiment intéressé" par la problématique du blasphème.

En mai, les Irlandais avaient approuvé à une majorité de plus de 66% la libéralisation de l'avortement par référendum, provoquant un nouveau séisme socio-culturel dans cette petite république où 78% des 4,7 millions d'habitants se déclarent catholiques, trois ans après la légalisation du mariage homosexuel.

Un autre référendum est envisagé pour décider du sort de l'article 41.2.1 de la Constitution, qui stipule que la place de la femme est au foyer, mais aucune date n'a été fixée.

Le référendum sur le blasphème se tient le même jour que l'élection du nouveau président irlandais, dont le mandat de sept ans est essentiellement honorifique.

Six candidats sont en lice, dont le président actuel, Michael D. Higgins, en place depuis 2011 et donné favori. Les autres sont la sénatrice indépendante Joan Freeman, la députée européenne Liadh Ni Riada (Sinn Féin) et trois hommes d'affaires (Sean Gallagher, Gavin Duffy et Peter Casey).

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