Route du Rhum: Loïck Peyron et son retour vers le futur

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Héros de la dernière Route du Rhum dans un temps record et sur un bateau géant, le champion des mers Loïck Peyron revient pour une traversée de l'Atlantique sur un mini voilier jaune, petit frère du trimaran qui avait gagné la 1re édition il y a 40 ans.

A 58 ans, Loïck Peyron sera, le 4 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), pour la 8e fois de sa carrière sur la ligne de départ de la Route du Rhum, course en solitaire à destination de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).

Loin des bateaux ultra modernes qui seront en lice, il a choisi de naviguer dans un style +vintage+ avec 'Happy', un voilier de 12 m, pour honorer les pionniers de la course au large, qui ont ouvert une nouvelle ère de la navigation en solitaire il y a près d'un demi-siècle.

En 1978, un Canadien quasi inconnu Mike Birch (Olympus) remportait la première édition de la transat française sur son petit multicoque dans un monde dominé par les gros monocoques. Depuis, les multicoques ont pris le pouvoir.

"Ce n'est pas le genre de choses qui me faisait rêver il y a 20 ans et ce n'est pas du tout une reconversion dans le classique, ça ne m'intéresse pas du tout. Mais c'est une façon de rendre hommage à tous ces gens grâce à qui on est là aujourd'hui et montrer qu'il y a plein de manières de s'exprimer sur l'eau. Et respecter l'histoire me permet d'avoir une meilleure vision de l'avenir, me semble-t-il" confie Peyron à l'AFP.

- 'Tout ce qui bouge' -

Alors qu'il avait mis 7 jours et 15 heures en 2014, il devrait cette fois mettre trois fois plus temps (entre 20 et 25 jours), équipé d'un sextant, d'une boussole et d'une carte à bord d'un petit bateau en bois qu'il a ramené d'Angleterre lors de l'hiver 2014. Il est l'un des 'sister-ship' (bateau jumeau) de l'Olympus, construit par Walter Green, skippé par Birch en 1978 et qui a coulé depuis.

"Je suis presque le seul, si ce n'est le seul, à avoir cette chance depuis 40 ans de naviguer sur tout ce qui bouge, en solitaire, en équipage, en régate, je suis le seul Français à avoir barré un bateau sur la Coupe de l'America (en 2010 avec Alinghi)", souligne le navigateur, installé depuis toujours au Pouliguen (Loire-Atlantique).

Depuis qu'il s'est fait "virer" de chez ses parents à 18 ans, Peyron a fait du bateau sa vie, avec des exploits à la clé.

Trois victoires dans la Transat anglaise (1992, 1996, 2008), deux dans la Transat en double Jacques-Vabre (1999, 2005), une dans la Barcelona World Race (course autour du monde sans escale en double/2011)... Sans oublier le Trophée Jules-Verne (record du tour du monde en équipage/2012) et cinq titres de champion du monde Orma (trimarans de 18,28 m). Entre autres.

"Déjà, à 15 ans, je faisais beaucoup de convoyages en solitaire pour des propriétaires. Ça surprenait tout le monde, les propriétaires, les affaires maritimes, de voir un petit bonhomme chétif se retrouver sur des bateaux très grands. Très vite le solitaire m'a branché, essayer de gérer des problèmes insolubles", se souvient celui qui a été initié par son père, capitaine au long-cours.

- 'Punk à bateaux' -

"En août 1978, je suis parti avec ma mobylette et mon baluchon. Je n'avais même pas de sac de couchage, je vivais dans des bateaux. Je ne suis pas un punk à chiens mais un punk à bateaux", raconte-t-il.

En 1979, Peyron, qui a 2 frères - Bruno, marin de renom et Stéphane, véliplanchiste - et 2 sœurs, fait sa première transat en solitaire, la Mini Transat.

"Après j'enchaîne. Mais ça n'a été que de la bricole pendant 10 ans. Tu as ton banquier qui t'appelle 15 fois parce que t'es encore à découvert, tu retrouves un boulot. J'ai dessiné des affiches pour un magasin ce qui m'a permis de bouffer pendant 2 mois. C'est à partir des années 90 que ça s'est mieux organisé", dit-il.

"Je voulais faire tout simplement du bateau. Et c'est ce que je fais depuis des années", glisse Peyron, père de 4 enfants.

Après la Route du Rhum, il laissera 'Happy' en Guadeloupe où il sera à vendre avant de repartir pour "des choses plus complexes" en 2019 avec notamment une participation à la Solitaire du Figaro.

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