Route du Rhum: Saint-Malo, ville orchestre d'une édition hors norme

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Quarante ans après la première Route du Rhum, Saint-Malo accueille le départ d'une 11e édition hors norme, avec un nombre record de quelque 120 participants, dont six bateaux "volants", une gageure pour la cité corsaire.

"Un changement de dimension avait déjà eu lieu en 2014, et nous franchissons encore une étape cette année", reconnaît le maire, Claude Renoult. "Nous voulons que l'événement prenne de l'ampleur car il a des retombées importantes en termes de développement et de notoriété", souligne l'élu, qui travaille à enrayer le déclin démographique de la ville.

"C'est du jamais vu, on ne s'attendait pas à cette affluence de candidatures", raconte de son côté Jacques Caraës, directeur de course. "On est allés au-delà des 100 bateaux prévus au départ par pression de certaines classes", ajoute-t-il, en admettant une logistique portuaire "assez compliquée, avec un port à sas" qui dépend des marées.

Pour garantir la fluidité des départs le jour J, les organisateurs ont prévu neuf passages d'écluses pour envoyer plus de 110 monocoques et multicoques vers le grand large. Un ballet millimétré qui démarrera le 3 novembre à 13H03 pour s'achever le 4, jour du départ, à 4h45 du matin. "C'est une énorme orchestration", assure Mathieu Sarrot, directeur de l'événement.

Les Ultime, ces maxi-trimarans "volants" de 32 m de long pour 23 m de large, ne rentrant pas dans les écluses, un port extérieur a dû être aménagé au pied des remparts.

Les pontons du port ont par ailleurs dus être allongés de plusieurs centaines de mètres pour pouvoir exposer tous les bateaux. Au total, les investissements portuaires ont augmenté de 250.000 euros depuis la dernière édition, à la charge de l'organisateur OC Sport Pen Duick. "La rançon du succès", selon Mathieu Sarrot.

- "La fête nous échappe" -

Pour renforcer la sécurité en mer au moment du départ, en prévision de l'affluence, la préfecture maritime a décidé cette année de réserver aux plaisanciers un couloir proche des côtes, leur interdisant la zone nord dédiée aux bateaux à passagers, payants. Une décision qui a mécontenté les plaisanciers.

La position de la flotte au départ a également dû être repensée: la ligne de départ a été rallongée de 2 km et les bateaux répartis en quatre sous-sections.

Le budget sécurité est également passé de 67.000 à 249.000 euros côté organisateurs et a grimpé de 200.000 euros côté mairie. En cause, l'obligation de clôturer le village, situé au pied des remparts, et de pratiquer des fouilles aux entrées. Étendu sur 50.000 m2, le village avait accueilli 800.000 visiteurs en 2014. Le nombre de bénévoles a également grimpé de 285 à 405.

Enfin en ville, le plan de circulation a dû être totalement revu, avec des parkings relais et des navettes pour rejoindre le village. "Chaque petit grain de sable devient un problème", reconnaît Claire Guimemer adjointe aux Sports. "Il y a une cathédrale dans le centre historique, où l'on ne peut accéder en voiture qu'avec un laissez-passer (notamment pour les enterrements, ndlr), mais on ne peut pas non plus demander aux gens d'arrêter de décéder pendant 12 jours", raconte l'élue, pour qui, avec 124 bateaux et toute la logistique induite, on a "un peu atteint les limites de l'exercice".

Les professionnels, eux, se frottent les mains. En 2014, 2 millions de personnes avaient au total fait le déplacement, en particulier sur la côte pour assister au départ. "C'est une deuxième quinzaine d'août pour les hôteliers", souligne Marie-Dominique Breitbeil, présidente du club hôtelier, pour qui Saint-Malo "revit son esprit marin et porte des images de rêve, d'évasion".

Certains regrettent toutefois l'esprit des premières éditions, tel Daniel Brebel, 49 ans, Malouin et gérant des Epices Roellinger. "Il y a 40 ans, on avait un accès libre au ponton, on avait vraiment l'impression d'être avec les skippers, alors qu'aujourd'hui on les voit de loin. Plus la fête est grosse, plus elle est belle mais plus on sent qu'elle nous échappe", témoigne-t-il.

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