Les électeurs de Bolsonaro espèrent que "tout va changer" au Brésil

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Euphoriques au lendemain de la nette victoire du candidat d'extrême droite à la présidentielle Jair Bolsonaro, ses électeurs espéraient lundi de grands changements dans un Brésil miné par la corruption, la violence et le marasme économique.

"55% des électeurs y croient: que c'est un moment historique, que tout va changer, que tout sera magnifique. Espérons!", affirme à l'AFP Joelson Alves Soares, retraité de 72 ans qui vit à Rio de Janeiro.

C'est dans cette ville que Jair Bolsonaro a effectué toute sa carrière politique, d'abord en tant que conseiller municipal, puis comme député, représentant l'Etat de Rio durant les 27 dernières années à Brasilia.

À Rio, il a obtenu un de ses plus gros scores au second tour, avec 67% des suffrages.

"Après ces élections, il faut qu'on change. C'est possible maintenant qu'avec cette rénovation, notre pays aille mieux", déclare Jocemil Clacino, commerçant de 66 ans.

Beaucoup d'électeurs avouent avoir choisi Jair Bolsonaro surtout par rejet envers l'autre finaliste du second tour, Fernando Haddad, du Parti des Travailleurs (PT, gauche) qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2016.

"Je pense que c'est bien que Bolsonaro soit élu parce que ça suffit ces 13 ans de PT dans notre pays", dit Victor Hugo Salgueiro, médecin biologiste de 27 ans.

Même si des millions de Brésiliens sont sortis de la misère quand la gauche était au pouvoir, notamment sous le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), le PT a été stigmatisé par une partie de la population comme le symbole de la corruption à grande échelle qui touche le pays.

Lula lui-même a été rattrapé par les affaires et purge depuis avril une peine de 12 ans et un mois de prison.

- "Discours dangereux" -

Mais les électeurs de gauche ne cachent pas de leur côté leur profonde aversion pour Jair Bolsonaro, chantre de la dictature militaire coutumiers des dérapages racistes, homophobes et misogynes.

Dans un Brésil extrêmement polarisé, la campagne a été particulièrement tendue - le nouveau président lui-même a été victime d'une tentative de meurtre le 6 septembre, lorsqu'un ancien militant de gauche l'a poignardé en pleine rue.

"Ces élections ont révélé le pire de l'être humain, tout ce dont ils avaient peur de parler a été révélé", déplore Adriana Calvi, 55 ans, qui a voté Haddad.

"J'ai de la peine, beaucoup de peine, mais on va aller de l'avant", poursuit-elle.

Dimanche soir, après l'annonce des résultats, le candidat de gauche avait demandé que "ses 45 millions d'électeurs soient respectés", rappelant que "les droits civiques, politiques, du travail et sociaux sont en jeu".

Il s'était abstenu dans un premier temps de féliciter le vainqueur, avant de se raviser lundi matin, lui souhaitant "de réussir" dans un bref message sur Twitter.

"Le camp qui a gagné a toujours tenu un discours un peu dangereux, mais on espère que c'était juste de la rhétorique et qu'en réalité nos institutions seront suffisamment solides", tempère André Gomes, économiste qui a voté PT.

"Au fond je ne crois pas qu'il y ait une menace pour la démocratie. Enfin c'est ce que je veux croire", conclut-il.

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Dans son discours de la victoire, Jair Bolsonaro a promis dimanche de respecter "la Constitution, la démocratie et la liberté".

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