Accidents de chasse à répétition en France

Accidents de chasse à répétition en France
Par Vincent Coste
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Un vététiste abattu après avoir été confondu avec un sanglier. Deux surfeurs pris pour des faisans. Des accidents de chasse à répétition créent une vive polémique en France.

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Ces dernières semaines, en France, plusieurs accidents de chasse ont défrayé la chronique. Ces accidents ont été parfois tragiques comme le 13 octobre dernier, lorsqu'un Britannique résidant en France a été accidentellement abattu alors qu'il était en train de faire du VTT à Montriond, une commune de Haute-Savoie. L'auteur du coup feu mortel, interrogé par la justice, a expliqué qu'il avait visé un sanglier... 

Une semaine plus tard, dans le département de la Meuse, un chasseur a été tué par un autre lors d'une battue. L'homme qui a été mortellement touché faisait office de rabatteur et se trouvait dans des broussailles.

Un autre incident, heureusement sans issue fatale, a également semé le trouble. Le 21 octobre, en Bretagne, deux surfeurs ont été quittes d'un grosse frayeur après avoir entendu le plomb siffler à quelques centimètres d'eux. Ces derniers ont affirmé avoir été pris pour cible par des chasseurs "qui les avaient pris pour des faisans". Les chasseurs ont, eux, indiqué "qu'ils visaient un oiseau qui prenait son envol". 

Enfin, ce week-end, une vive altercation, ayant entraîné des coups de feu entre chasseurs et un garde chasse, a eu lieu à Sainte-Maure de Peyriac dans le Lot-et-Garonne. En cause, les conditions d'organisation de cette battue que les chasseurs ont affirmé être tout à fait légale et officielle... ce que le garde chasse a contesté. 

La multiplication et la fréquence de ces incidents pose de plus en plus la question de la cohabitation entre les chasseurs et le reste de la population. Ainsi, une récente pétition en ligne, adressée au président de la République française Emmanuel Macron, demandant l'interdiction de la chasse le dimanche rencontre un franc succès. Pratiquement 200 000 personnes ont d'ores et déjà signé ce texte porté par l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS). 

Localement, les pouvoirs public ont déjà pris des mesures. Par exemple, la mairie de Jarsy, dans le département de la Savoie, a publié un arrêté municipal pour demander aux cueilleurs de champignons de porter un gilet fluorescent les jours de chasse afin "d'être vu et d'éviter d'éventuels accidents". 

A Montriond, où le vététiste a trouvé la mort, la pratique de la chasse a été suspendue pour toute la saison 2018-2019 sur une partie de la commune.

A l'inverse, un député de la majorité a proposé d'interdire le VTT pendant la saison de la chasse. Son message, un brin provocateur, a créé une vive polémique et quelque jours plus tard Alain Perea, qui est coprésident du groupe d’étude Chasse à l’Assemblée nationale, a reconnu que son tweet "_était maladroit _".

Une vingtaine de morts en moyenne par an

En France, la chasse est ouverte à partir du mois de septembre, à des dates différentes dans chaque département. Elle prend fin, en fonction des types de chasse, entre janvier et mars. 

Depuis la saison 1999/2000, plus de 3 000 accidents ont eu lieu, dont 403 mortels, selon les données de l'Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage (Oncfs). Si sur la période observée, le nombre total d'accidents est en baisse, chaque saison, ce sont 20 personnes en moyenne qui trouvent la mort. L'Oncfs précise que ces victimes sont majoritairement "les chasseurs eux-mêmes et leurs accompagnateurs".    

En 2015, la France comptait plus de 1,1 million de chasseurs pratiquants selon la Fédération Nationale des Chasseurs. Ces derniers doivent impérativement passer un examen pour pouvoir chasser. De plus, l'adepte de la chasse doit chaque année valider son permis, moyennent finance, pour pouvoir pratiquer son loisir. Il lui en coûtera en moyenne 140€ pour une licence départementale contre plus de 400€ pour un permis national. Mais, Emmanuel Macron a promis que cette somme sera bientôt divisée par deux.

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