Brésil: Bolsonaro doit protéger l'environnement pour relancer l'économie, selon WWF

Le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, vote à Rio le 28 octobrte 2018
Le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, vote à Rio le 28 octobrte 2018 Tous droits réservés RICARDO MORAES
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Le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, doit accorder la priorité à la protection de l'environnement s'il veut réussir à relancer l'économie, a déclaré un porte-parole du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Diverses organisations de protection de l'environnement se sont alarmées de l'arrivée au pouvoir du candidat d'extrême droite. Elles pointent notamment la menace qu'il représente pour l'Amazonie, "poumon de la planète", et les populations indiennes qui y vivent, en raison de ses liens privilégiés avec les lobbys de l'agro-business.

La purification de l'air, de l'eau, les cycles des pluies "permettent à des secteurs importants dans notre pays comme l'agro-business et l'énergie de continuer à produire et de contribuer au PIB brésilien", a déclaré tard lundi à l'AFP André Nahur, coordinateur au WWF Brésil.

"Dans le contexte actuel où notre biomasse arrive à un point de non-retour en matière de perte de biodiversité, il est fondamental que le nouveau président reconnaisse le rôle que la question environnementale joue dans le maintien de la croissance économique du pays".

"Le développement durable est une priorité qui incombe à tous les partis politiques", a-t-il ajouté au lendemain de l'élection du candidat dans le programme duquel les mots "Amazonie", "déforestation" ou "réchauffement climatique" ne figuraient pas.

Près de 20% de l'Amazonie, la plus grande forêt du monde, a disparu au cours des 50 dernières années en raison de la déforestation, d'après le dernier rapport mondial du WWF, "Planète vivante", publié mardi et qui dresse l'état des lieux de la planète et de sa biodiversité.

Ce rapport établit, à travers divers indicateurs, que l'activité humaine a poussé "à la limite" les écosystèmes et que seules des mesures urgentes et coordonnées permettront d'inverser le cours de cette dégradation.

- Un environnement équilibré -

L'idée que le développement économique va forcément à l'encontre de la protection de l'environnement et réciproquement, comme l'a suggéré Bolsonaro, est dépassée pour le responsable du WWF.

"Le développement, la croissance du PIB, la hausse de l'emploi et l'amélioration de la qualité de vie est une priorité", a poursuivi M. Nahur. "Il faut reconnaître qu'il est impossible de maintenir la qualité de vie des populations sans un environnement équilibré".

Jair Bolsonaro avait affirmé que, s'il était élu, il ne cèderait "pas un centimètre de plus" pour la démarcation de territoires autochtones, les indiens revendiquant que leurs terres ancestrales soient clairement délimitées.

Il avait également dénigré les contrôles des agences publiques environnementales qui "nuisent à ceux qui veulent produire".

La semaine dernière Jair Bolsonaro a affirmé que le Brésil resterait dans l'accord de Paris sur le climat -- signé par 195 pays en 2015 -- seulement à certaines conditions.

"Si on m'écrit noir sur blanc" qu'il n'est pas question de "triple A, pas plus que de l'indépendance d'une quelconque terre indienne, je maintiens (le Brésil dans) l'Accord de Paris", a-t-il déclaré.

Le triple A est un un projet de couloir écologique transnational allant des Andes à l'océan Atlantique en traversant l'Amazonie. Il prévoit la création d'une vaste zone de protection environnementale reliant parcs naturels, réserves indiennes et espaces naturels de biodiversité.

Avec le triple A, "136 millions d'hectares ne seraient plus sous notre juridiction, mais sous la juridiction d'autres pays", a assuré Jair Bolsonaro. "Est-ce que nous pouvons courir le risque de renoncer à notre Amazonie?".

L'Accord de Paris "ne viole pas la souveraineté nationale, ni ne génère aucun risque de perte de territoire national. Ceci n'existe pas, ce n'est pas dans l'accord", assure André Nahur.

Une sortie de l'Accord de Paris impliquerait par ailleurs une procédure hautement bureaucratique, s'étendant sur au moins trois années, ajoute-t-il.

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