A la Paris Games Week, l'environnement du e-sport en superstar

Jeux en ligne à la Paris Games Week, le 26 octobre 2018
Jeux en ligne à la Paris Games Week, le 26 octobre 2018 Tous droits réservés Lionel BONAVENTURE
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Par AFP
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Tournois en ligne, stand Fortnite digne d'un parc d'attraction, youtubeurs stars: l'environnement du e-sport a été largement mis à l'honneur à l'occasion de la Paris Games Week qui vient de s'achever, une industrie au fort potentiel.

Dans l'immense pavillon de 24.000 mètres carrés dédié à la discipline, le bruit est assourdissant. Des milliers de visiteurs, surtout adolescents, s'entassent devant des podiums où des joueurs enchaînent compétitions de jeux en ligne.

Simulation de football Fifa, jeu de survie tels Fortnite ou PUBG et jeux de stratégie comme League of Legends, il y en a pour tous les goûts.

Les joueurs entrent sur scène acclamés comme des stars de NBA et les modèles de claviers ou de souris avec lesquels ils jouent se vendent comme des maillots de l'étoile montante du foot français Kylian Mbappé, un lendemain de finale de Coupe du monde.

Dans un autre hall, le stand du jeu phénomène Fortnite a sorti les grands moyens avec plusieurs attractions dignes d'une fête foraine, comme cette tyrolienne de soixante mètres. Si son accès est gratuit, ce titre du studio américain Epic Games a généré plus d'un milliard de dollars de recettes, grâce notamment à des mises à jours payantes pour personnaliser les parties.

Et à l'applaudimètre, ce sont les animateurs de Fortnite qui remportent la palme. Ces youtubeurs ne font pas partie des meilleurs joueurs du monde, mais les vidéos de leurs parties en ligne, agrémentées de touches d'humour sont extrêmement populaires.

Dans le salon, impossible pour "Jbzz" de se déplacer sans ses trois gardes du corps qui empêchent des nuées d'adolescents de se jeter sur lui pour grappiller un selfie. "Je m'enregistre en direct sur Youtube pendant que je joue et j'essaie de faire des vannes pour faire rire ceux qui me suivent", explique t-il à l'AFP pour résumer un métier dont il vit grâce aux sponsors et à la publicité.

A 24 ans, plus de 650.000 abonnés à sa chaîne Youtube (propriété de Google) suivent et commentent ses exploits.

- 5 millions de consommateurs de e-sport en France -

"Ce n'est pas un phénomène de mode, c'est une pratique qui commence à s'installer et qui rassemble des millions de joueurs en France", assure à l'AFP Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) qui organise le salon. "Pendant des années, c'était une niche pour passionnés, mais le jeu en réseau et la possibilité de diffuser en direct les parties ont fait exploser le phénomène", poursuit-il. Pour lui, dès qu'on joue en ligne à un jeu vidéo en mode compétition, on pratique le e-sport.

Selon l'association des acteurs de l'économie du sport Sporsora, en partenariat avec Médiamétrie, 2 millions d'internautes sont aujourd'hui des pratiquants d'e-sport et 5 millions de Français ont déjà regardé un évènement de la discipline.

Des chiffres élevés mais qui ne représentent qu'une petite partie des 31 millions de joueurs français.

La plateforme Twitch, spécialisée dans la diffusion en ligne de parties a été rachetée dès 2014 par l'américain Amazon pour 970 millions de dollars et le groupe de médias américain Fox a annoncé en septembre qu'il allait investir 100 millions de dollars dans la plateforme Caffeine.

Conscients du potentiel, d'anciens sportifs professionnels s'impliquent dans le secteur, à l'image de l'ex-pilote français de Formule 1, Jean Alesi, qui a créé une académie de e-sport à son nom.

L'analogie avec le sport ne le choque pas. "Cela ne demande pas moins de concentration ou de précision que certains sports olympiques comme le tir à l'arc", explique-t-il à l'AFP.

"Il y a des passerelles entre le virtuel et le réel; les pilotes de Formule 1 s'entraînent de longues heures avec des simulateurs", ajoute celui qui sera l'ambassadeur de Game Shakers Awards, une remise de prix de e-sport, à Cannes en février.

Et cette industrie florissante donne des idées aux entreprises: SFR (groupe Altice) sponsorisait une compétition à la Paris Games Week et le géant néerlandais de travail temporaire, Randstad, y disposait d'un imposant stand.

Le groupe a ainsi identifié onze métiers prometteurs (régisseur, manager, commentateur, joueur...) et des passerelles avec les parcours "traditionnels" pour les compétences recherchées.

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Mais si l'engouement est réel, le secteur est loin d'être aussi lucratif que le football: seuls 200 joueurs sont sous contrat professionnel en France.

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