Route du Rhum: Francis Joyon, un vieux loup de mer dans un bain de jeunesse

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Un palmarès de folie, une flopée de records et un tour du monde express en 40 jours: Francis Joyon est un grand nom de la course au large. A 62 ans, il s'apprête à partir pour sa 7e Route du Rhum, face à une jeune génération de marins qui fait +voler+ les bateaux.

"C'est ma 7e Route du Rhum et comme il y en a une tous les quatre ans, ça ne nous rajeunit pas ! Moi, je résonne plus en termes d'envie d'y aller parce que quand on a envie d'y aller, on reste jeune. Au fond c'est ça", confie à l'AFP cet immense marin, assis les jambes allongées à l'avant de son grand bateau rouge (Idec), dans le port de la Trinité-sur-Mer.

"Dans la réalité, vous êtes quand même sur le bateau qui a été le plus vite autour du monde de tous les engins jamais existants. Ça reste une référence", souligne Joyon, qui s'est emparé du Trophée Jules-Verne (record du tour du monde en équipage) en janvier en 40 j 23 h.

Personne, pas même l'ultra talentueux François Gabart (Macif) n'a réussi à être plus rapide. Même si le marin de 35 ans a frôlé l'immense exploit de faire mieux en étant seul que les 6 hommes de Idec, quand il a battu le record du tour du monde solitaire (42 j 16 h).

- Sagesse -

Dès le 4 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour le départ de la 11e édition de la Route du Rhum, course transatlantique emblématique en solitaire, Joyon sera face à Gabart mais aussi à d'autres navigateurs tels que Armel Le Cléac'h (Banque Populaire, 41 ans), Sébastien Josse (Edmond de Rothschild, 43 ans), à la barre d'un bateau toute dernière génération (équipés de foils qui élèvent le bateau au dessus de l'eau pour les faire filer à toute vitesse). Sans oublier Thomas Coville (Sodebo), même si son maxi-trimaran est plus ancien.

Cette flotte, c'est celle des Ultim, une catégorie très élitiste qui réunit des multicoques géants de 32 m de long pour 23 m de large.

"Ce sont des bateaux très récents, conçus pour voler, être plus légers et spécifiquement maniables par une personne seule. Alors que celui-là, c'est le plus dur de la flotte, c'est celui qui nécessite le plus d'efforts pour chaque manœuvre", explique Joyon.

Le sexagénaire - physique de titan, mental de gladiateur, tempérament brut et petite voix douce - a hâte de se lancer dans le jeu.

Pour Patrice Lafargue, à la tête de Idec, son sponsor depuis 15 ans, cette nouvelle génération de bateaux et de marins, "c'est clairement stimulant". "Il a deux adversaires, la jeunesse et la nouvelle génération de bateaux. Il reste posé par rapport à ça, il pense que la sagesse et la qualité de son bateau peut l'emporter sur ces bateaux qui vont plus vite".

- 'Hyper à l'affût' -

Pour l'un de ses rivaux, Josse, il est clair qu' "avec le plateau qu'il y a là, Francis Joyon prend une claque parce qu'on a 40 ans et lui en a 60 et quelques".

"Mais encore une fois il faut attendre que la course soit finie pour l'enterrer", prévient Josse, qui ne considère pas son aîné comme 'la force tranquille' qu'on lui prête souvent.

"C'est une force de la nature, un mec doué. Il est toujours prêt à dégainer. Il n'en rate pas une. C'est peut-être là qu'il nous endort un petit peu. Sous son côté timide, un peu ours, je pense que c'est un mec hyper à l'affût. Il n'a pas réussi tous ses records juste en se levant un matin", dit Josse.

Joyon, lui, considère, qu'il a la foi. Aussi intense pour sa 7e et peut-être bien dernière édition que la toute première fois: "C'était une découverte, j'ai beaucoup appris, j'ai dû me dépasser d'une façon incroyable pour réussir déjà à y participer. Il me reste des souvenirs très forts de cette édition-là. C'était en 1990, l'année où Florence (Arthaud) a gagné".

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