Meurtre de Khashoggi: Erdogan accuse les "plus hauts niveaux" du gouvernement saoudien

Meurtre de Khashoggi: Erdogan accuse les "plus hauts niveaux" du gouvernement saoudien
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La Turquie a accusé vendredi les "plus hauts niveaux du gouvernement saoudien", mais pas le roi Salmane, d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué il y a un mois au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, et dont le corps démembré aurait été dissous.

"Nous savons que les auteurs" de l'assassinat "sont parmi les 18 suspects détenus par l'Arabie saoudite", a écrit le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une tribune publiée dans le Washington Post, quotidien auquel collaborait le journaliste saoudien critique du régime de Ryad.

"Nous savons aussi que ces individus sont venus pour exécuter leurs ordres: tuer Khashoggi et partir. Enfin, nous savons que l'ordre de tuer Khashoggi est venu des plus hauts niveaux du gouvernement saoudien", a-t-il ajouté.

Pour autant, le président Erdogan a assuré ne pas croire "une seule seconde que le roi Salmane, le gardien des saintes mosquées, ait ordonné le coup". Il ne mentionne pas en revanche le prince héritier Mohammed ben Salmane, ou MBS, l'homme fort du royaume dont l'image a été considérablement ternie par cet assassinat condamné par la communauté internationale.

L'éditorialiste Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre dans le consulat où il s'était rendu pour des démarches administratives en vue de son mariage avec Hatice Cengiz.

La fiancée turque du journaliste a appelé vendredi la communauté internationale, dans une tribune publiée dans plusieurs médias, à "prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au jour la vérité et traduire les responsables en justice".

- Israël défend la "stabilité" saoudienne -

Une demande qu'elle a ensuite plus particulièrement adressée au président américain Donald Trump lors d'une cérémonie à la mémoire de son fiancé à Washington.

"Cela fait exactement un mois que nous avons perdu Jamal", a-t-elle dit dans un message préenregistré. "Rien n'a pu me soulager de la douleur qui a suivi l'atrocité de ce que j'ai traversé. Et la principale raison pour cela, c'est que son corps n'a toujours pas été retrouvé", a-t-elle ajouté.

La diplomatie américaine avait estimé jeudi que "les restes de M. Khashoggi" devaient "être localisés et restitués à sa famille pour un enterrement approprié le plus tôt possible".

Mais selon un conseiller du président turc, les tueurs "ne se sont pas contentés de le démembrer, ils s'en sont débarrassé en le dissolvant". "Selon les dernières informations dont nous disposons, la raison pour laquelle ils ont découpé le corps, c'est pour le dissoudre plus facilement", a expliqué Yasin Aktay au quotidien Hürriyet.

Le parquet d'Istanbul a affirmé cette semaine que Jamal Khashoggi avait été "démembré" et que les tueurs s'étaient "débarrassé" de son corps, sans préciser comment. Un responsable turc anonyme avait ensuite dit au Washington Post que les autorités examinaient une piste d'une dissolution dans de l'acide au consulat ou dans la résidence du consul toute proche.

Après avoir d'abord affirmé que M. Khashoggi avait rapidement quitté le consulat, puis soutenu qu'il était mort dans une rixe, Ryad a fini par évoquer une "opération non autorisée" par le pouvoir.

Si plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le prince héritier, le royaume saoudien s'efforce de le dédouaner.

Washington met en effet la pression sur Ryad pour que cette affaire soit élucidée, mais semble accorder le bénéfice du doute à MBS, un puissant allié de Washington au Moyen-Orient.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ainsi insisté jeudi sur le caractère "inacceptable" du meurtre du journaliste, tout en soulignant que les Etats-Unis avaient "l'intention" de préserver les relations. Et il s'est dit satisfait de la coopération des autorités saoudiennes pour faire la lumière sur ce crime.

Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le pays partage avec l'Arabie saoudite son implacable hostilité à l'Iran chiite, a souligné l'importance de la "stabilité" du royaume saoudien, tout en qualifiant d'"horrible" le meurtre de Jamal Khashoggi.

Amnesty International a appelé vendredi les Etats membres de l'ONU "à mettre un terme à leur silence assourdissant face à l'Arabie saoudite", les exhortant à surveiller la "cruauté" du royaume après cet assassinat.

PUBLICITÉ

"L'épouvantable mort de Jamal Khashoggi a montré jusqu'où peuvent aller les autorités saoudiennes dans leur répression de toute opposition pacifique, une répression qui n'a fait que s'intensifier depuis que Mohammed ben Salmane est devenu prince héritier", a ajouté dans un communiqué la directrice des campagnes d'Amnesty International au Moyen-Orient, Samah Hadid.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Sans le soutien américain, l'Ukraine risque de perdre de la guerre (patron de la CIA)

Mike Pence, l'ancien vice-président américain, affirme que l'aide à l'Ukraine est imminente

Pas de reconnaissance de la Palestine à l'ONU après le veto de Washington