Européennes: la droite, tiraillée par le cas Orban, désigne son chef de file

Le député européen allemand Manfred Weber, à Bruxelles le 10 septembre 2018
Le député européen allemand Manfred Weber, à Bruxelles le 10 septembre 2018 Tous droits réservés Emmanuel DUNAND
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Divisée sur la présence en son sein du populiste hongrois Viktor Orban, la droite européenne se réunit mercredi et jeudi à Helsinki pour désigner son chef de file pour les élections européennes.

Les 758 délégués du Parti Populaire européen (PPE) -- actuellement la première force du Parlement européen qui compte dans ses rangs la CDU de la chancelière allemande Angela Merkel et le parti français Les Républicains-- se prononceront jeudi à bulletin secret pour départager les deux prétendants.

Le vainqueur pourrait devenir le nouveau président de la Commission européenne et succéder à Jean-Claude Juncker. Ce poste fait partie du grand mercato qui suivra les européennes du 26 mai prochain, avec ceux de la présidence du Conseil européen, du Parlement européen, de la BCE et du haut représentant de l'UE pour la politique étrangère. Un marchandage où le PPE devrait jouer un rôle clé.

En lice à Helsinki: le Bavarois Manfred Weber, grand connaisseur des institutions de l'UE mais sans aucune expérience gouvernementale en Allemagne, et le Finlandais Alexander Stubb, qui, lui, a occupé les plus hautes fonctions politiques dans son pays.

- Ombre et lumière -

Tout les oppose: le premier, un provincial âgé de 46 ans au style traditionnel, aime la discrétion et cultive ses réseaux dans l'ombre, tandis que le second, 50 ans, marathonien, polyglotte, affiche un style décontracté et adore la lumière des médias.

C'est pourtant M. Weber, membre de la CSU, le parti frère bavarois de la CDU, qui devrait l'emporter face à M. Stubb, membre du parti conservateur et libéral finlandais, Kokoomus.

Président du PPE au Parlement européen, l'Allemand Weber a en effet reçu le soutien de Mme Merkel, du chancelier autrichien Sebastian Kurz et du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

La place au sein du PPE de Viktor Orban et de son parti le Fidesz, accusés de bafouer les valeurs européennes en particulier sur l'accueil des migrants, sera un des sujets de l'unique débat entre les deux prétendants mercredi soir.

"Weber a toutes les chances de gagner car il est non seulement assuré des voix allemandes --le plus gros contingent: 88 au total-- mais il est en outre capable de gérer les tensions internes du PPE", estime Christine Verger, experte du centre de réflexion européen Jacques Delors.

M. Stubb appartient à l'aile libérale, plutôt minoritaire au PPE, alors que M. Weber se situe au centre de cette formation.

Le Finlandais s'est ainsi montré beaucoup plus virulent que l'Allemand face à la dérive populiste de Viktor Orban.

M. Stubb ne semble d'ailleurs guère se faire d'illusion sur sa victoire: "C'est un peu comme si l'Allemagne jouait un match de foot contre la Finlande", a-t-il ironisé, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Même si M. Weber devient le chef de file du PPE pour les européennes, il n'est cependant pas assuré de devenir le président de la Commission européenne.

Le PPE et les sociaux-démocrates européens devraient perdre du terrain face aux populistes de droite et de gauche, selon les sondages.

- Jeux des alliances -

Les sociaux-démocrates seront en outre pénalisés par le départ des eurodéputés britanniques avec le Brexit, ce qui ne sera pas le cas pour le PPE, car les élus Tories siègent dans le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR).

"Les deux grandes familles traditionnelles vont probablement perdre la majorité de 55% dont ils disposent actuellement au Parlement européen et vont devoir bâtir des coalitions", analyse Mme Verger.

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Les nouvelles alliances pourraient donc ouvrir la voie à une autre personnalité, susceptible de construire une majorité autour de son nom dans l'hémicycle. Le nom de la populaire Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager, membre de l'Alliance des Libéraux et Démocrates Européens (ALDE) fait son chemin.

Le congrès de Helsinki ouvre le bal des prétendants pour toutes les grandes familles politiques de l'Union avant le scrutin de mai.

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