GP du Brésil: Toto Wolff, patron de Mercedes et grand manitou du paddock

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L'Autrichien Toto Wolff, patron de l'écurie Mercedes, qui vient de remporter au Brésil dimanche un cinquième titre des constructeurs d'affilée, passe aussi pour être le grand manitou du paddock.

Torger Christian Wolff, polyglotte au père d'origine roumaine et à la mère polonaise, qui a fait une partie de ses études au Lycée français de Vienne, est un business man accompli: sa fortune personnelle est estimée à 400 millions d'euros.

Une grande part provient des 30% qu'il détient dans l'écurie de Brackley.

A 46 ans, il règne au sommet de la catégorie reine du sport automobile.

Mais tout n'a pas toujours été rose pour celui qui faisait "le minimum d'efforts nécessaire à l'école".

Encore adolescent, il perd son père, décédé d'une tumeur au cerveau. "J'ai grandi dans un environnement financier difficile, ce qui m'a donné une motivation supplémentaire de réussir", explique-t-il.

Tombé amoureux du sport auto après avoir assisté à une course au Nürburgring, cet ancien pilote de GT et de rallye fera une carrière honorable.

"J'ai réalisé rapidement qu'il me manquait quelque chose pour faire partie des meilleurs", confie Wolff.

Ce colosse brun d'1,93 m aurait de toute façon eu bien du mal à faire rentrer sa longue carcasse dans l'étroit cockpit d'une F1.

Il travaille dans une banque à Varsovie avant de lancer un fonds, surfant sur la bulle internet.

Aujourd'hui, il investit au démarrage de start-ups, telle la serrure connectée Nuki, leader européen du secteur.

Son rêve de Formule 1, Wolff l'a d'abord assouvi en tant que manager de pilotes, associé au Finlandais Mika Häkkinen, ancien double champion du monde.

- Duo avec Lauda -

Parmi ses clients figure un autre Finlandais, Valtteri Bottas, qu'il fera venir chez Mercedes pour succéder à l'Allemand Nico Rosberg.

Il prend ensuite des participations, revendues depuis, dans l'équipe de Mercedes en DTM et dans l'écurie Williams, dont il devient brièvement directeur exécutif en 2012.

Succédant au truculent Norbert Haug en 2013, il transforme Mercedes en machine de guerre et écrase la concurrence depuis l'introduction du moteur V6 hybride (72 ou 73 succès en 99 courses).

S'il a bénéficié du travail de Ross Brawn, parti fin 2013, la complémentarité du duo qu'il forme avec son compatriote Niki Lauda, président non-exécutif de l'écurie, est une des bases du succès de la marque à l'étoile.

Les deux hommes ont prolongé l'an passé leur engagement jusqu'à fin 2020.

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"L'alliance du talent d'entrepreneur de Toto et de l'expérience de Niki fonctionne à merveille, et leurs résultats ont dépassé toutes nos espérances", assure leur supérieur Dieter Zetsche, PDG de Daimler.

"Il faut apprendre de ses erreurs pour comprendre ce qui n'a pas fonctionné et rebondir, cela a toujours été mon credo", souligne Wolff.

Ce story telling du triomphe ne doit pas faire oublier qu'il chapeaute 1.300 salariés et dispose d'un budget annuel qui avoisine le demi-milliard d'euros, le plus important des dix équipes en lice.

Avec ce cinquième doublé consécutif, il égale l'ancien directeur général de Ferrari, Jean Todt et semble en mesure de le dépasser.

Certains voient d'ailleurs déjà en lui un futur président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), le poste qu'occupe actuellement le Français de 72 ans.

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- Pas infaillible -

Contrairement au cyclothymique Christian Horner (Red Bull) ou au taiseux Maurizio Arrivabene (Ferrari), l'Autrichien, qui vit en Suisse mais est en déplacement 250 jours par an, demeure toujours affable dans ses relations avec la presse.

Sa seconde épouse, l'Ecossaise Susie Wolff, née Stoddart, est une ancienne pilote d'essais de Williams, qui a tenté de faire carrière en F1.

Elle est désormais Team Principal de Venturi, équipe de Formule Electrique.

"A table, on ennuie tout le monde avec nos discussions de patrons d'écuries", plaisante Wolff, père de trois enfants.

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Accusé par certains de tirer dans l'ombre toutes les ficelles, il n'est toutefois pas infaillible.

Même s'il rejette la faute sur d'autres, il s'est fourvoyé avec son protégé Esteban Ocon cette année: le Français de Force India aurait pu rejoindre McLaren ou Renault mais se retrouvera sans doute sans baquet en 2019.

Et il a eu du mal à gérer la relation devenue très acrimonieuse entre Hamilton et Rosberg, qui a failli causer une véritable guerre civile.

Rosberg prématurément retraité, Wolff accorde maintenant un maximum de liberté au quintuple champion du monde, "un individu très complexe" selon lui.

Il sait que le niveau de performance du Britannique n'est pas lié à son nombre de jours de présence à l'usine, mais plutôt à ceux passés en compagnie de ses amis de la jet-set ou à concevoir sa collection de mode pour Tommy Hilfiger.

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Opposé à une réduction drastique des coûts en F1, Wolff, désireux de maintenir le joug de fer de Mercedes, n'est pas prêt à rentrer dans le rang, au risque de lasser les fans.

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