Gaza: Netanyahu se justifie après avoir autorisé l'entrée d'argent qatari

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié samedi soir sa décision d'autoriser le Qatar à acheminer 15 millions de dollars afin de payer les salaires des fonctionnaires dans la bande de Gaza, en arguant que cela contribuerait à ramener le calme.

Le chef du gouvernement israélien ne s'était pas encore exprimé sur ce sujet depuis qu'Israël a autorisé le transfert des fonds qataris dans l'enclave contrôlée par le Hamas, mouvement islamiste qu'Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent comme "terroriste".

"Je fais ce que je peux, en coordination avec les services de sécurité, pour que le calme revienne dans les localités du sud (d'Israël), mais aussi pour éviter une crise humanitaire", a justifié le Premier ministre, avant de s'envoler pour Paris où il a assisté dimanche aux cérémonies du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

Benjamin Netanyahu a précisé que les services de sécurité israéliens soutenaient cette "bonne décision", tout comme la majorité des ministres membres du cabinet de sécurité, forum restreint chargé des questions les plus sensibles.

Vendredi et samedi, des fonctionnaires palestiniens de Gaza, qui ne sont plus payés que sporadiquement depuis des mois, ont perçu des arriérés de salaire et certains autres Gazaouis des aides, financés par le Qatar.

Fait exceptionnel, l'Etat hébreu qui contrôle tous les accès au territoire gazaoui en dehors de la frontière égyptienne, a laissé jeudi soir l'ambassadeur du Qatar à Gaza, Mohammed Al-Emadi, franchir le point de passage d'Erez entre Israël et l'enclave avec des valises pleines de dollars.

Au total, ce sont 90 millions de dollars qataris qui doivent être distribués en six mensualités de 15 millions, selon le Hamas, principalement pour payer au moins partiellement les fonctionnaires du mouvement.

"Je ne reculerai pas devant une guerre nécessaire mais je veux l'éviter si elle n'est pas indispensable", a déclaré M. Netanyahu à Paris, lors d'une conférence de presse pour des journalistes israéliens l'accompagnant lors de son déplacement.

Le Premier ministre a toutefois affirmé qu'il ne pouvait y avoir "de solution politique avec ceux qui s'engagent à vous détruire", promettant d'utiliser "la force maximale" si l'accalmie actuelle le long de la frontière entre la bande de Gaza et Israël venait à disparaître.

- "Capitulation" -

Sous les auspices de l'ONU, le Qatar a également accepté de financer pendant six mois, pour 60 millions de dollars, du fioul destiné à la seule centrale électrique du territoire gazaoui. Les livraisons débutées en octobre, avec l'aval israélien, ont commencé à résorber partiellement une pénurie chronique de courant.

Timides bouffées d'oxygène pour la bande de Gaza éprouvée par les guerres, les blocus israélien et égyptien, la pauvreté et les pénuries, ces gestes d'apaisement s'inscrivent dans les efforts de médiation de l'ONU et de l'Egypte afin de négocier une trêve durable entre Israël et le Hamas, après des mois de manifestations le long de la frontière commune.

Au moins 221 Palestiniens ont été tués depuis le 30 mars par des tirs israéliens, principalement lors de manifestations, mais aussi dans des frappes israéliennes en réponse à des tirs de roquettes. Un soldat israélien a été tué.

Israël réclame un retour au calme, le Hamas un allègement du vigoureux blocus imposé depuis plus de dix ans par l'Etat hébreu pour le contenir.

Mais l'entreprise d'apaisement a été critiquée par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, qui s'estime court-circuitée. Tentant de revenir à Gaza depuis son éviction par le Hamas, elle redoute une reconnaissance de fait et la pérennisation du contrôle du mouvement islamiste sur l'enclave.

Côté israélien, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a dénoncé "une capitulation devant le terrorisme", la cheffe de file de l'opposition Tzipi Livni évoquant "une soumission au Hamas".

Les élections générales auront lieu l'an prochain en Israël et M. Netanyahu semble vouloir éviter d'engager une guerre d'ici là.

"Quand vous êtes au pouvoir, il y a toujours un prix à payer", a dit le Premier ministre.

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