Les violences contre les Rohingyas sont "inexcusables", dit Pence à Aung San Suu Kyi

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Les violences qui ont poussé des centaines de milliers de Rohingyas à fuir la Birmanie sont "inexcusables", a affirmé mercredi le vice-président américain Mike Pence à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, en marge d'un sommet à Singapour.

M. Pence a condamné les "violences et les persécutions" dont sont victimes les membres de cette minorité musulmane en Birmanie, au cours d'un entretien avec la dirigeante, auquel assistaient des journalistes.

Il a précisé à Aung San Suu Kyi qu'il était "impatient de connaître les progrès" faits pour que les responsable de ces crimes répondent de leurs actes.

Sous la menace de l'armée et de milices bouddhistes, plus de 720.000 membres de cette minorité musulmane apatride dans ce pays majoritairement bouddhiste ont fui la Birmanie depuis août 2017. Victimes d'un "génocide" selon l'ONU, ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune au Bangladesh.

Autrefois célébrée comme une icône de la lutte contre la dictature birmane, la réputation d'Aung San Suu Kyi comme défenseure des libertés a été mise à mal. Si la dirigeante civile a peu de pouvoirs face à l'armée birmane, elle a refusé obstinément de condamner les violences contre les Rohingyas.

Les critiques de Mike Pence au sommet annuel de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) accentuent la pression contre la dirigeante qui s'est vu retirer par Amnesty International son prix d'"ambassadrice de conscience" cette semaine.

La veille, le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad avait jugé la position de la dirigeante birmane "indéfendable". Celui qui est à 93 ans le plus vieux dirigeant élu au monde, s'est dit "très déçu" de l'échec de la dirigeante à défendre les Rohingyas.

La crise des Rohingyas pèse ainsi sur le sommet de l'Asean, une instance dont les membres s'abstiennent généralement de critiques directes les uns envers les autres. La Malaisie et l'Indonésie notamment, pays à la population en majorité musulmane, ne réfrènent plus leurs critiques envers la Birmanie.

L'ONU a demandé mardi au Bangladesh de ne pas rapatrier cette semaine plus de 2.200 Rohingyas en Birmanie, alors que la perspective de ce retour avait semé la panique dans les camps de réfugiés.

Aung san Suu Kyi a aussi été critiquée par la communauté internationale pour n'avoir pas apporté son soutien à deux journalistes de l'agence Reuters, emprisonnés après avoir enquêté sur des assassinats de la minorité rohingya.

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, ont été condamnés début septembre à sept ans de prison en vertu d'une loi sur les secrets d'Etat.

Mike Pence a jugé cette affaire "profondément troublante", rappelant l'attachement des Etats-Unis à "une presse libre et indépendante. Il a précisé qu'il aborderait le sujet lors d'entretiens à huis clos avec la dirigeante.

Aung san Suu Kyi a répondu à ces remontrances en observant que les Birmans "d'une certaine façon comprennent leur pays mieux que n'importe quel pays".

En septembre, la dirigeante avait justifié l'emprisonnement des journalistes, estimant qu'ils n'étaient pas détenus en raison de leur métier, mais parce qu'ils avaient "enfreint" la loi.

L'agence de presse Reuters a indiqué début novembre avoir fait appel de ce verdict.

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