XV de France: Picamoles, l'histoire tourmentée

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Doyen du XV de France, le troisième ligne centre Louis Picamoles n'a jamais donné en bleu, sur la durée, la pleine mesure de son talent. Mais il aura de nouveau sa chance samedi face à l'Argentine, faute de véritable concurrent à ce poste stratégique.

Je t'aime, moi non plus. La prestation des plus discrètes du Montpelliérain face à l'Afrique du Sud (défaite 29-26), qui avait pourtant tant à prouver un an après sa dernière titularisation en sélection, s'inscrit dans une relation faite de hauts et de bas depuis une décennie.

Face aux Springboks, Picamoles (1,92 m pour 116 kg) le perforateur, capable de faire reculer les défenses à lui seul, "n'a pas eu la présence qu'on aurait espérée", a reconnu le sélectionneur Jacques Brunel jeudi tout en lui maintenant sa confiance: "Il mérite qu'on le revoie, je suis sûr qu'il va rectifier le tir".

Une bonne prestation face aux Pumas serait un énième rebond pour l'ex-Toulousain, doyen du groupe avec ses 32 ans et sa première sélection (70 aujourd'hui) obtenue en février 2008. Une époque révolue où la France brillait encore.

- Cardiff 2014, premier accroc -

Picamoles fut ainsi l'un des héros des triomphes des Bleus de 2009 en Nouvelle-Zélande (27-22) et contre l'Afrique du Sud championne du monde (20-13), les derniers en date contre ces nations phare. Mais, barré par Imanol Harinordoquy, il disparaît au Tournoi suivant (2010), lors duquel les Bleus réalisent le Grand Chelem.

Encore devancé par Harinordoquy lors de la finale de la Coupe du monde 2011 perdue d'un cheveu en Nouvelle-Zélande, Picamoles s'impose comme un des nouveaux patrons à l'occasion du Tournoi 2013.

Mais un an plus tard, il perd ses nerfs à Cardiff, victime des provocations galloises, et se voit écarté le temps d'un match par Philippe Saint-André. Aussitôt réintégré, le N.8 survit au fiasco de la Coupe du monde 2015 mais se blesse pour les débuts de Guy Novès en 2016. Il connaît le renouveau pendant le Tournoi 2017 et signe une excellente saison à Northampton où il est nommé parmi les meilleurs joueurs du championnat anglais.

Une dernière ascension avant le grand plongeon de 2017-2018: de retour à Montpellier, son club formateur, huit ans après son départ, l'Héraultais d'adoption est aux abonnés absents lors des tests de novembre fatals à Novès. Son successeur Brunel ne le prend pas dans sa liste initiale pour le Tournoi, mais le forfait de Kevin Gourdon entraîne son rappel pour le déplacement en Ecosse.

- "Bouc émissaire" -

Évincé avec sept autres joueurs pour être sorti --dans des conditions qui restent floues-- malgré la défaite (32-26), Picamoles goûte très peu d'avoir été lâché par l'encadrement et prend ses distances. "J'assume totalement les choses que j'ai faites. Mais je ne veux pas être non plus le bouc émissaire de quelque chose qui n'est pas énorme et qu'on a un peu trop étalé", lance-t-il en juin, après avoir renoncé à la tournée en Nouvelle-Zélande, pour se régénérer mentalement et physiquement (opération d'une épaule).

Six mois plus tard, le différend a été soldé et revoilà "Pica". "Je regarde devant", dit-il pour son retour à Marcoussis. L'occasion d'un semi-aveu: "Je peux encore progresser, pour apporter un maximum à l'équipe. Je sais que ça n'a pas toujours été le cas."

Dans un groupe en manque de leaders, dans une troisième ligne mouvante au gré des blessures et des méformes, son retour impose le constat: sans la puissance de Picamoles, pas de plan B pour l'instant.

Gourdon ? Davantage dans l'évitement, il est en difficulté à La Rochelle. Marco Tauleigne ? Moins perforant, il est blessé. Le seul aux caractéristiques similaires serait Jordan Joseph, la pépite du Racing 92. Mais le champion du monde des moins de 20 ans n'est pas encore prêt à seulement 18 ans.

"Je maintiens que Picamoles est le spécialiste à ce poste-là", a assuré Brunel. A un an de la Coupe du monde, le Gersois a peu de chances d'en dénicher d'autres.

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