Espagne: Sanchez ouvre la porte à des élections anticipées

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Par AFP
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Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a annoncé mardi qu'il convoquerait des élections s'il n'arrivait pas à faire adopter son budget, pour l'instant bloqué par les indépendantistes catalans.

"Si nous ne parvenons pas à approuver le budget, ma volonté d'arriver à la fin de la législature (prévue en juin 2020) sera remise en question", a-t-il déclaré lors d'une conférence organisée par The Economist à Madrid.

"Je déciderai à quel moment convoquer des élections et je le ferai quand cela sera dans l'intérêt général du pays", a ajouté le dirigeant socialiste qui peut toutefois décider de proroger le budget 2018, concocté par son prédécesseur conservateur.

Il y a une semaine, Pedro Sanchez martelait pourtant encore sa volonté de gouverner jusqu'en 2020, malgré l'accumulation de revers pour son exécutif, le plus minoritaire depuis le rétablissement de la démocratie espagnole il y a quarante ans.

Cause de ce revirement: son incapacité à s'assurer assez de soutiens pour son budget, conçu main dans la main avec la gauche radicale de Podemos, juge Paloma Roman, politologue à l'université Complutense de Madrid.

"C'est une accumulation de situations difficiles, mais la cause fondamentale, c'est qu'il ne peut pas faire adopter son propre budget" qui prévoit notamment une forte hausse du salaire minimum et "serait un marqueur identitaire important pour un gouvernement socialiste comme le sien", explique-t-elle à l'AFP.

- Blocage des Catalans -

Sanchez dispose encore de plusieurs mois pour le faire voter, le budget 2018 ayant été adopté définitivement en juin dernier.

Mais les indépendantistes catalans, qui lui ont permis d'arriver au pouvoir en juin en renversant le conservateur Mariano Rajoy, refusent de l'approuver depuis les lourdes réquisitions allant jusqu'à 25 ans de prison du parquet début novembre contre les séparatistes emprisonnés pour leur rôle dans la tentative de sécession d'octobre 2017.

Or, avec 84 députés socialistes sur 350, l'exécutif a impérativement besoin du soutien des Catalans, en plus de ceux de Podemos et des nationalistes basques pour surmonter l'opposition féroce du Parti Populaire (droite) et de Ciudadanos (centre-droit), qui réclament sans cesse des élections anticipées.

Au-delà du budget, des difficultés de toutes sortes s'accumulent pour Pedro Sanchez entre l'exhumation du dictateur Franco de son mausolée, qui n'en finit pas d'être retardée, ou l'accord conclu avec le Parti Populaire pour nommer les magistrats de la Cour suprême, qui a volé en éclats lundi.

"Tous les jours, (Pedro Sanchez) a un nouveau front qui s'ouvre, qui le secoue et peut le pousser clairement à une convocation d'élections" qui lui permettrait peut-être de gagner des sièges au parlement, juge Paloma Roman.

- Quand aller aux urnes ? -

Lundi, le ministre des Transports José Luis Abalos, très proche de Pedro Sanchez, n'avait pas exclu que des élections législatives puissent avoir lieu le 26 mai lors d'un "super-dimanche" les faisant coïncider avec les européennes, les municipales et les régionales.

Dans ce cas, Pedro Sanchez aurait jusqu'au 1er avril au plus tard pour les convoquer.

Avantage: le parti socialiste est pour l'heure donné premier dans tous les sondages et convoquer des élections sans tarder limiterait l'usure du pouvoir.

Mais "il y a un débat au sein du gouvernement, entre ceux qui veulent avancer les élections et ceux qui sont plus dubitatifs", affirme la politologue de l'université de Saragosse Cristina Monge. Dont Sanchez en personne, selon elle.

Car même si les socialistes arrivaient en tête, ils seraient loin d'obtenir la majorité absolue, selon les sondages, et seraient condamnés à des négociations difficiles avec les autres forces politiques.

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En outre, Pedro Sanchez a besoin de "deux, trois, quatre choses qu'il puisse montrer comme un succès de son gouvernement" pour lancer sa campagne, poursuit Cristina Monge.

Car "que peut-il vendre pour l'heure à l'électorat, au-delà du discours de victimisation: +on ne m'a pas laissé faire+?", interroge la politologue qui voit plutôt des élections à l'automne 2019.

Dans les deux cas de figure, le gouvernement Sanchez battrait le record de celui du centriste Leopoldo Calvo-Sotelo, resté en poste 21 mois (février 1981-décembre 1982), ce qui en fait le plus court en 40 ans de démocratie.

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