L'ONU veut une accalmie au Yémen avant les consultations de paix

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Par AFP
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L'émissaire de l'ONU Martin Griffiths a rencontré jeudi le dirigeant rebelle à Sanaa avant d'aller à Hodeida, principal front de la guerre au Yémen, avec l'objectif d'obtenir une véritable accalmie avant les consultations de paix prévues début décembre en Suède.

La visite de M. Griffiths vendredi à Hodeida (ouest) aux mains des rebelles et en proie à un calme précaire, donnera l'occasion à un "appel à une accalmie en pleines préparations des discussions de paix" en Suède, a déclaré une source de l'ONU à l'AFP.

Vitale pour l'acheminement des importations et des aides au Yémen, la cité portuaire illustre à elle seule la complexité de ce conflit qui a fait quelque 10.000 morts depuis près de quatre ans et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec selon l'ONU 14 millions de personnes en situation de pré-famine.

M. Griffiths est depuis mercredi dans la capitale Sanaa, également contrôlée par les rebelles, pour tenter de progresser vers une solution politique à la guerre opposant les insurgés pro-iraniens au pouvoir aidé militairement par une coalition militaire sous commandement saoudien.

Jeudi, il a discuté avec le dirigeant rebelle Abdel Malik al-Houthi de "ce qui peut aider à tenir de nouvelles consultations" et des "demandes faites (par l'ONU) pour faciliter le transfert des blessés et des malades pour leur traitement à l'étranger, ainsi que leur retour" au Yémen, a dit un porte-parole rebelle.

Le dirigeant rebelle a aussi dit à son interlocuteur que ses adversaires doivent être "honnêtes" et "crédibles" dans leur volonté de parvenir à un règlement politique.

- "A fond" -

C'est le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis qui a annoncé mercredi que des pourparlers de paix interyéménites se tiendraient "tout début décembre" en Suède.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, un autre pilier de la coalition militaire, "sont à fond derrière" ces négociations, a dit M. Mattis dont le pays est un proche allié de Ryad.

Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a d'ores et déjà annoncé sa participation aux consultations de paix dont la date exacte n'a pas encore été fixée.

Les derniers pourparlers, organisés sous l'égide de l'ONU à Genève en septembre, avaient échoué, les rebelles n'ayant pas fait le déplacement, disant craindre pour leur sécurité.

Dans un tweet, le chef rebelle Mohammed Ali al-Houthi a dit espérer que "la visite de M. Griffiths (vendredi) à Hodeida ne sera pas suivie d'une escalade des opérations militaires de la part de la coalition de l'agression".

Après une intensification début novembre de l'offensive pour reprendre Hodeida, les forces progouvernementales, soutenues par la coalition, ont annoncé le 14 novembre une pause dans les opérations militaires pour favoriser les efforts de paix de l'ONU.

Mais la ville a connu cette semaine deux nuits de combats. Le calme est toutefois revenu jeudi.

- Désastre humanitaire -

La situation à Hodeida focalise l'attention de la communauté internationale qui mesure avec inquiétude les risques d'une famine généralisée dans le pays avec la poursuite des hostilités.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer à une date indéterminée sur une résolution, dont un projet a été présenté par la Grande-Bretagne, appelant à une trêve durable dans la ville et le passage, sans obstacles, de l'aide humanitaire.

Cette résolution est "destinée à obtenir un consensus des deux parties pour permettre à des discussions d'avoir lieu (...) à Stockholm", a affirmé le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt.

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Dans un communiqué conjoint, le secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, et l'Unicef ont souligné que la "désescalade à Hodeida a fourni un répit tant nécessaire à des centaines de milliers de civils restés dans la ville". Ils ont appelé les protagonistes à maintenir la trêve.

Une étude de l'ONG Save The Children donne une idée de l'ampleur du désastre humanitaire dans le pays.

Publiée mercredi, elle estime à 85.000 le nombre d'enfants morts de faim ou de maladie depuis le début de la guerre.

En mars 2015, l'Arabie saoudite sunnite, voisine du Yémen, a pris la tête de la coalition militaire pour aider le gouvernement Hadi à stopper une progression des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, puissance régionale chiite rivale du royaume saoudien.

Le pays est aujourd'hui quasiment divisé en deux, les forces progouvernementales contrôlant le sud et une bonne partie du centre tandis que les rebelles tiennent Sanaa ainsi que le nord et une bonne partie de l'ouest dont Hodeida.

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