Trump exaspéré par l'enquête russe, de plus en plus menaçante

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Par AFP
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"Ridicule", "honte", "supercherie": Donald Trump laisse libre cours à sa colère depuis quelques jours face à la tentaculaire enquête russe menée par le procureur spécial Robert Mueller qui, sans sortir de sa réserve, se fait de plus en plus pressant.

- L'escalade verbale -

"Quand est-ce que va finir cette chasse aux sorcières illégale?"

Dans un tweet jeudi matin, Donald Trump affiche une profonde exaspération face à l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016, dont un volet porte sur des soupçons de collusion entre Moscou et son équipe de campagne.

En trois jours, le président américain a publié pas moins de dix tweets sur le sujet, qui, avec une grande virulence, reprennent les mêmes arguments:

- Robert Mueller se conduit comme le sénateur républicain "Joseph McCarthy", qui s'en était pris dans les années 1950 aux communistes et à leurs sympathisants;

- son équipe pousse les témoins à mentir ("avez-vous jamais vu une enquête qui recherche à ce point le crime?");

- il "gaspille" l'argent des contribuables;

- il ferait mieux de se concentrer sur les "crimes atroces, peut-être subversifs" de sa rivale à la présidentielle, Hillary Clinton.

- D'anciens conseillers parlent -

Cette nervosité est probablement due au fait que Robert Mueller, un ancien chef du FBI, continue de tisser sa toile autour du 45e président des Etats-Unis.

Ayant le pouvoir de poursuivre toutes les malversations découvertes pendant son enquête --même sans lien avec son objet initial--, le procureur spécial a négocié la coopération de plusieurs témoins clés, en échange de peines amoindries pour leurs méfaits.

L'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, poursuivi pour des fraudes, a ainsi accepté de parler aux enquêteurs et a livré jeudi des confessions très embarrassantes pour son ancien client.

Longtemps d'une loyauté sans faille, il a reconnu avoir menti au Congrès, lors d'une audition à huis clos l'an dernier, sur un projet d'investissement du magnat de l'immobilier en Russie.

Il a notamment avoué que les négociations pour la construction d'une Trump Tower à Moscou s'étaient poursuivies au delà de janvier 2016, contrairement à ses premières déclarations.

C'est un "faible" et un menteur, a rétorqué le milliardaire.

George Papadopoulos, éphémère conseiller diplomatique du candidat républicain, poursuivi pour avoir menti au FBI, a lui aussi livré ses vérités aux enquêteurs en échange d'une peine de quinze jours de prison seulement, qu'il vient d'entamer.

- Son ex-directeur de campagne sous pression -

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En septembre, Robert Mueller avait aussi fait plier Paul Manafort, qui a dirigé la campagne de Donald Trump pendant cinq mois, en débusquant des malversations financières antérieures à 2016.

Cet homme de 69 ans, ayant de nombreux contacts en Ukraine et en Russie, avait accepté de coopérer avec les enquêteurs pour voir sa peine réduite.

Mais lundi, le procureur spécial l'a accusé d'avoir menti au FBI après cet accord, ce qui l'expose à une lourde sanction.

Selon les médias américains, il espère peut-être une grâce présidentielle. Donald Trump, qui loue son "courage", a déclaré mercredi ne pas exclure cette hypothèse.

- Dans le viseur -

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Deux autres lobbystes, dans le collimateur de Robert Mueller, tiennent encore.

Roger Stone, conseiller informel de Donald Trump en 2016, et un de ses contacts, le militant Jerome Corsi, sont soupçonnés d'avoir su à l'avance que WikiLeaks allait publier à l'été 2016 les e-mails piratés de l'équipe de campagne démocrate, très dommageables pour Hillary Clinton.

Jerome Corsi a refusé un accord de plaider-coupable et prévoit de porter plainte contre Robert Mueller.

Le propre fils du président, Donald Trump Junior, pourrait lui être mis en cause pour avoir participé à une réunion en 2016 à la Trump Tower de New York avec une avocate russe qui disait détenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

- Vers la fin de l'enquête ? -

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Le locataire de la Maison Blanche a transmis le 20 novembre ses réponses écrites aux questions du procureur spécial. Selon CNN, il a notamment assuré que Roger Stone ne lui avait pas parlé des fuites à venir de WikiLeaks et ne pas avoir été informé de la réunion à la Trump Tower.

Avec ces réponses en main, il est probable que Robert Mueller boucle prochainement son enquête entamée il y a 18 mois. Il devrait rendre un rapport au ministre de la Justice par intérim Matthew Whitacker, qui décidera ou non de le rendre public.

Donald Trump risque, si les preuves sont suffisantes, des poursuites pour collusion ou pour obstruction à la justice, ce qui pourrait justifier l'ouverture d'une procédure de destitution.

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