Espagne: Vox, le petit parti d'extrême droite qui gagne du terrain

Espagne: Vox, le petit parti d'extrême droite qui gagne du terrain
Par AFP
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Pour la manière forte contre l'immigration illégale ou contre l'indépendantisme catalan: dans une Espagne où l'extrême droite restait anecdotique, Vox pourrait faire dimanche son entrée pour la première fois dans un parlement régional, celui d'Andalousie.

Les élections anticipées dans ce bastion du parti socialiste, au pouvoir dans cette région méridionale depuis 36 ans et qui est une nouvelle fois donné gagnant, seront le baptême du feu pour cette formation d'extrême droite née en 2013.

Alors qu'aucun parti d'extrême droite ne siège dans les institutions du pays, il pourrait y obtenir jusqu'à cinq députés régionaux sur un total de 109, selon les sondages.

"L'objectif de ces élections andalouses est d'obtenir une représentation importante (...) de façon à être déterminant lors de la composition du prochain gouvernement" régional, a déclaré à l'AFP le président de la formation Santiago Abascal.

Un scénario qui inquiète le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez qui a accusé le parti centriste Ciudadanos et le Parti Populaire (PP, droite) "de ne pas avoir dit non à un pacte avec Vox" en Andalousie.

A 42 ans, Abascal, ex-militant du PP au Pays basque, espère ensuite pousser les portes du parlement européen en mai et celles de la chambre des députés à Madrid lors des prochaines législatives qui auront vraisemblablement lieu en 2019 et où, selon les sondages, Vox pourrait remporter un siège.

Si tel était le cas, cela serait la première fois qu'un parti d'extrême droite siège aux Cortes depuis 1982.

- 'Reconquista' -

Région la plus peuplée d'Espagne, frappée par le chômage et principale porte d'entrée de l'immigration en Europe, l'Andalousie est l'objet de toutes les attentions de la formation.

"La Reconquista commencera sur les terres andalouses", clamait récemment Vox sur fond de vidéo de son leader à cheval, dans une allusion à la Reconquista espagnole sur les musulmans entre les VIIIe et XVe siècles.

Durant la campagne, Vox a égrené ses arguments traditionnels: fin de l'autonomie des régions au nom des économies budgétaires et de la défense de l'unité de l'Espagne, interdiction des partis indépendantistes catalans, arrêt de l'immigration illégale et abolition de la loi contre la violence machiste.

"C'est un mouvement dans lequel nous n'avons pas peur de dire ce que nous ressentons et ce que nous voulons", lance lors d'un meeting à Grenade Alfonso Pueyo, jeune homme de 18 ans qui veut rentrer dans l'armée et prône une "régénération de la société" dans une direction "judéo-chrétienne et occidentale".

La formation attire aussi des déçus de la politique traditionnelle, comme Juan Quesada, fonctionnaire de Grenade. "J'ai voté socialiste, j'ai voté PP" et "nous allons chaque fois plus mal" avec les socialistes et "je ne vois pas non plus (le PP) lutter pour les Espagnols", dit cet homme corpulent, un drapeau espagnol autour du cou.

- La droite débordée -

Les gens "sont fatigués du progressisme (...) et de l'absence de réaction des droites dans toute l'Europe", affirme Abascal.

Mais contrairement au reste de l'Europe où l'extrême droite prospère avant tout sur les thèmes de l'immigration et du rejet de l'UE, Vox doit son essor à des raisons spécifiquement espagnoles, analyse Jose Pablo Ferrandiz, de l'institut de sondages Metroscopia.

"Ce qui lui donne le plus de voix est la situation en Catalogne" - Vox s'est d'ailleurs joint à l'accusation dans le cadre du prochain procès des leaders séparatistes - "et le manque de direction (...) au sein du PP dont (le leader) Pablo Casado ne décolle pas dans les sondages", dit-il.

Alors que le PP rassemblait toute la droite, y compris sa frange extrême, depuis le rétablissement de la démocratie à la mort du dictateur Franco en 1975, "cette capacité a volé en éclats", poursuit Ferrandiz.

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Pour Carmen Gonzalez Enriquez de l'institut de recherches Elcano, VOX a toutefois "vocation à rester un parti minoritaire" avec un argumentaire sur l'immigration "qui n'est pas prioritaire pour la population espagnole".

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