Ski alpin: un Pinturault tout nouveau

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A 27 ans, "il arrive à maturité". Souriant, apaisé, plus expérimenté, Alexis Pinturault semble, au moment d'entamer sa saison 2019 de géant dimanche à Beaver Creek, avoir digéré un statut encombrant de jeune génie du ski et appris à composer avec les déceptions ponctuelles et l'attente médiatique.

La "pépite" Pinturault déboule en Coupe du monde en 2009 et grimpe sur son premier podium dès mars 2011, juste avant ses 20 ans. Ski rock'n roll, risque-tout et peur-de-rien, Pinturault a dominé les juniors et entend bien continuer. Le talent n'attend pas.

Ce gros gabarit (1m80, 81 kg), bourreau de travail surnommé "la bête" par ses coéquipiers, ne renvoie pas l'image du Bisounours: regard bleu acier et mâchoire carrée, le prodige du ski à qui sont prédits monts et merveilles est ambitieux et l'assume. Dans l'hôtel 5 étoiles de Courchevel tenu par son père Claude, Alexis a été biberonné à l'excellence, point.

Souriant, affable et attentionné, le temps a passé, et les suiveurs du circuit le trouvent aujourd'hui apaisé.

"Il arrive à maturité, il s'est marié l'année dernière (...) Même dans les discussions de tous les jours, quand on sort du contexte du ski, on discute de n'importe quoi, des choses courantes de la vie, on a un interlocuteur qui est différent", constate le responsable des géantistes de l'équipe de France Frédéric Perrin.

- En pleurs à Saint-Moritz -

"J'ai plus d'expérience, je suis maintenant un peu plus âgé, je commence tout juste la deuxième moitié de ma carrière, donc oui, on peut dire que je connais un peu plus le milieu sportif et ce qui va avec, et que j'arrive un peu plus facilement à allier tout ça, ce qui était moins évident pour moi", explique Pinturault à l'AFP.

"Ce qui va avec", c'est notamment sa relation avec les médias, lui le très demandé leader de l'équipe de France.

"Ce côté médiatique a été au début plus un frein qu'autre chose, indique à l'AFP Romane Pinturault, sa femme qui est aussi son attachée de presse. Ensuite, avec les années, il a appris qu'au final le côté médiatique fait partie du jeu, qu'on en a besoin aussi, ce sont les médias qui font vivre le sport après les performances".

Le tournant intervient probablement aux Championnats du monde de Saint-Moritz (Suisse) en février 2017. Dans un climat tendu par des désaccords d'organisation avec l'équipe de France, les contre-performances s'enchaînent. Il finit par s'effondrer en pleurs en zone mixte, perce la cuirasse.

"Finalement, c'est un humain, il a des sentiments, de la tristesse, ce n'est pas un robot. Les médias l'ont compris à ce moment-là", se souvient Romane.

- "Un mec qui adore le ski" -

Un deuxième moment charnière intervient l'hiver dernier. Alors qu'il a mis en place une organisation à sa main, il connaît des résultats en dents-de-scie, entre problèmes techniques et matériels.

"Le système était clair, celui qu'il a voulu. Après, ça lui a peut-être mis la pression sur la +tronche+ aussi, il est tellement ambitieux qu'il a peut-être été trop gourmand d'un coup. Il a pris fort +sur la courge+, image Frédéric Perrin. J'ai eu des discussions avec lui fin janvier, ça rigolait pas, mais je pense que tout cela, c'est une expérience de la vie".

Malgré ses ennuis, il parvient à décrocher deux médailles (bronze en géant, argent en combiné) aux Jeux de Pyeongchang en février, deux performances qui semblent l'avoir libéré.

"Il s'est sorti de cette galère en se recentrant sur lui, sur ses propres qualités, comment il voit le ski. Parce que c'est quand même un mec qui adore le ski, qui adore la +compète+, qui adore aller vite", conclut Perrin.

Aller vite, pourquoi pas dès dimanche dans le Colorado, pour gagner, et sourire.

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