Martin Fourcade: "Compliqué d'envisager autre chose"

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Par AFP
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Septuple tenant de la Coupe du monde, Martin Fourcade a déclaré dans un entretien à l'AFP qu'il pouvait difficilement "envisager autre chose" que la victoire lors d'une saison 2018-2019 dont il sera encore une fois le grandissime favori.

Q: Après vos exploits aux JO de Pyeongchang (3 médailles d'or, ndlr) est-il facile de se remotiver et de se lancer dans une nouvelle saison de Coupe du monde?

R: "L'intensité la plus folle la saison dernière, je l'ai connue en Coupe du monde pas aux JO. Le combat qu'on a livré avec Johannes Boe a été bien plus prenant que les 15 jours de février. La Coupe du monde et les Championnats du monde à Ostersund (7-17 mars 2019, ndlr) me tiennent à coeur. C'est assez simple de se motiver aussi parce qu'il y a un nouveau staff (Vincent Vittoz, Patrick Favre, ndlr). Une nouvelle respiration et un nouveau souffle ont été donnés et cela fait du bien à l'équipe. Et puis, en termes d'objectifs, c'est compliqué d'envisager autre chose quand tu as été habitué à gagner chaque week-end depuis sept ans. Le jour où je ne me sentirai plus de jouer le haut de l'affiche tous les week-ends, j'aurai fait mon temps en biathlon et il sera temps de passer à autre chose. L'objectif sera donc de gagner tous les week-ends, d'être parmi les meilleurs et d'aller chercher un 8e Gros Globe de cristal. Chaque année, c'est de plus en plus dur de trouver la motivation d'y retourner, le corps se meurtrit et on tombe dans une routine. Mais si j'ai décidé de continuer ma carrière après Pyeongchang, c'est que je sens que j'ai cette force-là au moins pour deux ans."

Q: Vous attendez-vous à un nouveau duel avec Johannes Boe ou pensez-vous que cette saison sera plus ouverte que la précédente?

R: "Boe est l'athlète le plus performant et il sera, à part énorme surprise, le plus dangereux. J'espère pouvoir lui tenir la dragée haute et continuer à être devant lui. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'autres athlètes qui viendront nous surprendre, mais Johannes et moi on a montré qu'on avait une longueur d'avance sur les autres. "

Q: Le record de victoires d'Ole-Einar Bjoerndalen (95 contre 74 pour Fourcade) est-il une source de motivation?

R: "C'est anecdotique. J'espère que je le battrai parce que je suis un compétiteur et je sais au fond de moi que je suis capable d'aller chercher ce record mais à aucun moment, ça n'a été une motivation. Mais pour moi, le record de Bjoerndalen est avant tout un record de longévité, c'est le record de quelqu'un qui a 25 ans de carrière de haut niveau. Dans ce sens, il n'y a pas de comparaison."

Q: Qu'apporte l'arrivée d'un nouveau staff à la tête de l'équipe de France?

R: "Stéphane Bouthiaux (l'ancien entraîneur, ndlr) a senti qu'on était arrivé au bout d'un cycle, il y a avait une usure. Ce changement était salutaire. Avec Vincent (Vittoz, ndlr), on a une fraîcheur et on en avait besoin. C'est une nouvelle dynamique. Stéphane nous cajolait beaucoup, faisait attention à ne griller personne. Vincent au contraire nous pousse dans nos retranchements et essaye de maximiser le potentiel de chacun".

Q: Avec le recul, qu'est-ce que vous retenez en premier des JO de Pyeongchang?

R: "Ce qui me reste de plus fort, c'est l'aventure de porte-drapeau. Cela a un peu changé ma perception du sport, qui était beaucoup plus égoïste qu'avant ces JO. Quand on a commencé à me parler de ce rôle au printemps 2017, ma première réaction a été de me dire que ça risquait de m'apporter de la pression supplémentaire et de me rendre moins performant sur les courses. C'était une réaction très auto-centrée. J'ai finalement accepté ce rôle-là pour l'honneur que ça représentait et parce que ça ne se refuse pas mais j'y suis allé un peu en marchant sur la pointe des pieds. Mais j'en suis sorti extrêmement grandi humainement. Je me suis senti grand frère pour la première fois de ma carrière. Je sens que ça reste en moi, ça ne s'est pas évaporé."

Propos recueillis par Keyvan NARAGHI

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