Copa Libertadores: River-Boca, la "finale du siècle"... ou le fiasco du siècle

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Par AFP
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"Finale du siècle" en Copa Libertadores, le choc des rivaux argentins River Plate et Boca Juniors a tourné au fiasco sur fond de violences. Finalement délocalisé à Madrid, cet affrontement controversé espère trouver son dénouement dimanche (20h30/19H30 GMT)... à condition que la sécurité prime enfin.

Ce match de football est à la fois vertigineux et improbable: qui aurait imaginé que le vénérable stade Santiago-Bernabeu, théâtre de tant de "clasicos" Real Madrid-FC Barcelone, reçoive pour la première fois le "superclasico" entre les deux voisins de Buenos Aires ?

Et qui aurait cru que l'Espagne, ancienne terre des conquistadors, accueille la finale de cette compétition baptisée du nom des "Libérateurs" du joug colonial ?

C'est pourtant à 10.000 km de Buenos Aires que les deux clubs argentins ont atterri cette semaine pour le match retour de leur finale, après le nul de l'aller (2-2) sur le terrain de Boca puis le report de la seconde manche le 24 novembre pour cause de débordements violents.

Ce jour-là, le caillassage de l'autocar transportant l'équipe de Boca avait fait deux blessés parmi les joueurs. La Confédération sud-américaine (Conmebol) a dû reporter la rencontre, puis l'a délocalisée sur terrain neutre à Madrid, en dépit de l'opposition des deux clubs: River qui réclamait de pouvoir jouer à domicile, et Boca qui a exigé, en vain, une victoire sur tapis vert et saisi vendredi le Tribunal arbitral du sport (TAS). Ce dernier a rejeté samedi, à la veille du match retour, la demande de suspension de Boca.

- Match à haut risque -

La capitale espagnole était la ville-hôte idéale pour sa forte communauté argentine et ses nombreuses connexions aériennes. Mais sans doute aussi pour son savoir-faire dans l'organisation de rencontres sportives risquées, alors que l'autre grande finale du football de clubs, la Ligue des champions européenne, se tiendra début juin au stade Metropolitano de l'Atlético Madrid.

Quelque 4.000 policiers et agents privés seront déployés dimanche, une mobilisation exceptionnelle, supérieure à celle de la finale de C1 au Bernabeu en 2010.

"C'est un dispositif très important car c'est un match à haut risque", a prévenu vendredi le préfet de la région de Madrid, José Manuel Rodriguez Uribes. Mais c'est aussi un "match comme un autre" selon lui.

Il n'est pas dit que le Bernabeu et ses 81.000 places affichent complet: en dépit d'une forte demande sur les quelque 50.000 billets mis en vente hors d'Argentine, moins de 6.000 des 10.000 places proposées aux résidents argentins avaient trouvé preneurs vendredi à la mi-journée.

Sans doute à cause du coût très élevé d'un tel voyage: 2.200 euros le vol aller-retour éclair avec une place pour la finale, selon certaines offres.

Reste à savoir si les "barras bravas", ces groupes de supporters radicaux et ultraviolents redoutés par les clubs eux-mêmes, auront fait le déplacement à Madrid. Les autorités ont affiché leur vigilance et promis de renvoyer vers l'Argentine les individus aux antécédents judiciaires graves.

- "Cadeaux des dieux" -

Pour minimiser les risques, deux "fan-zones" très encadrées ont été prévues sur la célèbre avenue de la Castellana, aux abords du Bernabeu. Et les deux camps doivent en principe s'installer dans des virages opposés de l'enceinte, avec entre eux des zones tampons.

"Vivons la fête en paix", a exhorté en Une samedi le quotidien sportif Marca, le plus lu d'Espagne.

Dans ce contexte de haute sécurité, la ferveur argentine saura-t-elle s'exprimer ?

Certains sont ravis de cette chance unique d'assister à cette finale, épisode majeur de la rivalité centenaire Boca-River. "En Espagne, on voit ce match comme un cadeau des dieux", a déclaré à l'AFP Alfredo Relaño, directeur du quotidien sportif madrilène As.

Mais les joueurs, honteux pour l'image de l'Argentine, ont déploré que la rencontre se joue dans une ambiance si "bizarre" et si loin de Buenos Aires.

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"Ce match a perdu de son aura dans mon coeur", a déclaré l'Argentin Santiago Solari, entraîneur du Real Madrid, dont l'équipe devrait croiser le vainqueur de dimanche lors du Mondial des clubs (12-22 décembre).

En s'imposant, Boca rêve d'égaler le club argentin d'Independiente au panthéon de la Libertadores avec sept trophées. En gagnant une quatrième couronne, River espère réduire l'écart avec son voisin et s'offrir un fait de gloire mémorable.

Et comme les buts à l'extérieur ne comptent pas, River Plate et Boca Juniors pourraient s'employer jusqu'au bout de la nuit madrilène... en espérant ne pas être rattrapés par leur face la plus sombre.

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