Trump réclame son mur, le ton monte dans le Bureau ovale

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Par AFP
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Scène peu commune dans le prestigieux Bureau ovale: le mur à la frontière du Mexique promis par Donald Trump en campagne a donné lieu mardi à de très vifs échanges entre le président américain et les leaders démocrates du Congrès.

"Il n'y a pas de sécurité aux frontières sans le mur!": assis sur le bord de son fauteuil, Donald Trump gesticule, s'échauffe, brandit ses fiches.

Installés sur les canapés beiges disposés de part et d'autre, ses deux invités du jour écoutent. A sa gauche, Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat. A sa droite, Nancy Pelosi, qui devrait prendre en janvier la tête de la Chambre des représentants.

"C'est un sujet difficile (...). Nous n'aurons probablement pas d'accord aujourd'hui", lance le magnat de l'immobilier, en présence d'un petit groupe de journalistes, lors de cette rencontre marquant le début des négociations sur la loi budgétaire qui doit être adoptée d'ici le 21 décembre.

Menaçant d'aller jusqu'au "shutdown" (paralysie de certaines administrations) si les démocrates refusent de voter le financement de son emblématique promesse de campagne, Donald Trump parle en particulier d'un "énorme problème médical" lié selon lui à l'arrivée de migrants à la frontière, évoquant, sans élaborer, des "maladies transmissibles".

Nancy Pelosi rappelle la position des démocrates: pas un dollar pour le mur. Puis appelle à des négociations constructives, mettant en garde contre ce qu'elle appelle un "Trump shutdown".

"Un quoi?", interrompt le président américain, piqué au vif.

"Je ne pense pas que nous devrions avoir un débat devant les journalistes", lance-t-elle quelques minutes plus tard.

"Ce n'est pas une mauvaise chose, Nancy, cela s'appelle la transparence...", réplique le président américain avec ironie.

"Les élections ont des conséquences monsieur le président", tacle un peu plus tard Chuck Schumer, évoquant la récente victoire de sa famille politique à la Chambre des représentants.

"Oui, oui et c'est pourquoi le pays va aussi bien", rétorque le président américain, évoquant sa propre élection en 2016.

Visage impassible comme à son habitude, le vice-président Mike Pence assiste à ce surprenant échange sans prononcer un mot.

- "Caprice" -

Les républicains dominent pour l'instant le Congrès.

Mais toute loi budgétaire doit être adoptée par 60 voix sur 100 au Sénat, où ils ne disposent que de 51 sièges. Et à partir du 3 janvier, les démocrates reprendront le contrôle de la Chambre des représentants. Un contexte qui ne les incite pas à céder sur les demandes du président républicain.

A la sortie du Bureau ovale, les deux leaders démocrates martèlent leur position.

"Le Trump shutdown est un luxe que les Américains ne peuvent pas se permettre", lance Nancy Pelosi.

"Les Américains savent que le mur n'est pas la solution pour la sécurité aux frontières, et les experts le disent clairement", renchérit Chuck Schumer.

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"S'il s'en tient à sa position et réclame 5 milliards de dollars pour le mur, il n'aura pas de mur et il aura un shutdown", ajoute-t-il, dénonçant le "caprice" du président américain.

C'est la première fois depuis plus d'un an que “Chuck et Nancy”, comme les appellent Donald Trump, se rendaient à la Maison Blanche.

Si l'échange devant la cheminée du Bureau ovale est un indicateur fiable, le climat politique à Washington pourrait bien être difficile sur les deux années à venir, jusqu'aux prochaines élections présidentielle et législatives, prévues le 3 novembre 2020.

Quelques heures après cette passe d'armes, Donald Trump, a évoqué, dans un changement de ton spectaculaire, "une rencontre très amicale".

"Je les aime bien depuis longtemps, je les respecte tous les deux".

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