Cyclisme: Sky, une domination sans partage, sur fond de suspicion

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Polémiques et soupçons ont accompagné la montée en puissance de l'équipe cycliste britannique Sky et son règne durant la décennie 2010, à l'image de Chris Froome, qui a échappé à une sanction après un contrôle antidopage "anormal" en 2017.

A sa création début 2010, la formation dirigée par Dave Brailsford avait fait de la transparence son credo. Mais, en huit ans, les anicroches se sont multipliées, notamment sur l'usage controversé de corticoïdes, ces antidouleurs autorisés sous conditions car connus aussi pour améliorer les performances. Le problème des corticoïdes touche le peloton au-delà de Sky et son usage pose problème dans d'autres sports.

. L'affaire Leinders

Dans le personnel médical de l'équipe Sky, le médecin belge Geert Leinders est embauché à temps partiel. Ses connaissances participent aux gains marginaux chers à Brailsford. Mais, fin 2012, la formation ne renouvelle pas son contrat, sans donner publiquement d'explication. Début 2015, Leinders est suspendu à vie par les autorités antidopage américaines pour de "multiples violations" des règles lorsqu'il était médecin de l'équipe Rabobank de 1996 à 2009.

. Les affaires Wiggins

Icône du sport britannique, multi-champion olympique et premier coureur de son pays à figurer au palmarès du Tour de France, Bradley Wiggins est rattrapé par les soupçons bien après sa victoire dans la Grande Boucle 2012. Les hackers "Fancy Bears" dévoilent qu'il a eu recours à plusieurs reprises, à des moments-clé de la saison (Tours 2011 et 2012, Giro 2013), à de la triamcinolone, un puissant corticoïde, afin de soigner de l'asthme sur prescription médicale. Donc de manière autorisée.

L'attention se fixe aussi sur un mystérieux colis reçu par Wiggins en juin 2011, peu avant le Tour de France. Un simple fluidifiant bronchique, soutient Brailsford, bien que ce type de médicament puisse facilement être trouvé en pharmacie. L'agence antidopage britannique (UKAD) enquête mais finit par jeter l'éponge en novembre 2017. En mars 2018, dans un rapport au vitriol, les parlementaires britanniques accusent Sky d'avoir utilisé la triamcinolone pour améliorer les performances de ses coureurs, Bradley Wiggins en tête, et pas à des fins médicales. "Cela ne constitue pas une violation du code mondial antidopage, mais franchit la ligne éthique que David Brailsford avait dit avoir lui-même fixée pour Team Sky", résument-ils.

En 2018, l'Union cycliste internationale (UCI) a décidé d'interdire à compter de 2019 le tramadol, un puissant antidouleur, pour des motifs sanitaires, et d'adopter des règles plus strictes pour les corticoïdes, avec de possibles interdictions de départ.

. Froome acte 1

En mai 2014, Froome gagne le Tour de Romandie. Avec, à l'appui, une prescription médicale qui lui permet de recevoir des corticoïdes pour soigner son asthme. L'AUT (autorisation à usage thérapeutique) a été autorisée par l'UCI. Par la suite, la fédération internationale modifiera la procédure pour éviter toute dérive potentielle.

Pour explication, Froome révèle qu'il souffre d'asthme depuis l'enfance et qu'il doit de temps en temps employer ce type de médicaments sur de brèves périodes. Après sa victoire dans le Tour de France 2015, le Britannique précisera toutefois avoir renoncé à utiliser des corticoïdes pendant la course afin de ne pas alimenter la suspicion.

Froome a aussi dû faire face aux doutes sur une éventuelle tricherie mécanique, le fameux dopage technologique, après sa démonstration dans la montée de La Pierre-Saint-Martin, deux ans après un numéro comparable au Mont Ventoux.

"J'ai essayé d'être autant que possible le porte-parole d'un cyclisme propre", se défend-il. "J'ai fait des suggestions à l'UCI, je me suis positionné en faveur des contrôles de nuit, j'ai demandé plus de tests à Tenerife (au volcan Teide où les candidats au maillot jaune se pressent à l'entraînement), qu'est-ce que je suis censé faire d'autre ? Je comprends les questions, le passé de ce sport, mais je demande également un certain niveau de respect".

. Froome acte 2

L'asthme est encore au coeur du contrôle dit "anormal" du quadruple vainqueur du Tour de France, feuilleton de la dernière saison. L'analyse révèle une concentration excessive de salbutamol, le composant de la ventoline, sur la 18e étape du Tour d'Espagne 2017, épreuve qu'il va finalement remporter. Cette fois, ça y est, se disent les anti-Sky, l'un des leurs va tomber. Mais l'équipe britannique va mettre les moyens financiers pour contester juridiquement les règles de l'Agence mondiale antidopage (AMA), car la substance, là aussi, est autorisée sous conditions. Neuf mois plus tard et à cinq jours du départ du Tour, Chris Froome, qui vient de remporter le Tour d'Italie, est blanchi. Dans l'antidopage, on souligne volontiers que l'AMA, chargée de réguler l'antidopage au niveau mondial, dispose d'un budget légèrement inférieur à Sky (environ 28 millions d'euros pour l'AMA en 2017, contre 35 M EUR pour Sky en 2016).

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