Brexit: May croit encore possible d'obtenir des garanties, l'UE veut calmer le jeu

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Par AFP
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Theresa May juge encore "possible" d'obtenir des garanties supplémentaires sur l'accord de Brexit de la part de l'UE, qui a salué les efforts de la Première ministre britannique après un sommet tendu au cours duquel les 27 ont refusé toute nouvelle concession.

"Il est possible d'avoir des clarifications supplémentaires", a affirmé Mme May lors d'une conférence de presse.

Rescapée d'un vote de défiance de son parti, elle était venue à Bruxelles pour obtenir de nouvelles assurances afin de renforcer les chances d'un vote de l'accord de divorce par le Parlement britannique.

La Première ministre a même évoqué des discussions "dans les prochains jours" avec l'UE. "Nous restons à Bruxelles et je suis toujours à la disposition de la Première ministre May. C'est mon travail et mon plaisir", a répondu le président du Conseil européen Donald Tusk, par conférence de presse interposée.

Mais M. Tusk a aussi martelé la ligne européenne, écrite noir sur blanc dans les conclusions adoptées jeudi soir par les 27: l'accord de divorce ne "peut pas être renégocié".

Theresa May a pourtant bien accueilli ce texte et qui permet "d'aller de l'avant".

Les clarifications exigées par Mme May concernent le "backstop", cette solution imaginée dans l'accord de divorce pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, qui mettrait en péril les accords de paix sur l'île.

Elle prévoit la création d'un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni après la transition post-Brexit. Et n'a vocation à s'appliquer que si les négociations sur les futures relations commerciales ambitieuses que souhaitent établir Londres et les 27 n'aboutissent pas avant la fin de la période de transition le 31 décembre 2020.

- "Discussion musclée" -

Mais les "Brexiters" craignent de se retrouver indéfiniment arrimer à l'UE. Pour rassurer les élus britanniques, les 27 ont simplement réaffirmé que le "backstop" n'avait vocation à s'appliquer que "temporairement".

"Nous le pensons vraiment", a assuré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, arguant que Bruxelles et Londres commenceraient à parler de la future relation "dans la seconde suivant" l'approbation de l'accord de divorce par les parlements européen et britannique.

"Très clairement, nous sommes tout à fait prêts à échanger le plus vite possible sur les relations futures et nous sommes tout à fait ouverts à manifester de manière évidente que nous voulons construire une relation future", a déclaré de son côté le président français Emmanuel Macron.

A l'entame du deuxième jour du sommet vendredi matin, les caméras ont capté un échange animé entre le chef de l'exécutif européen et Theresa May, résumant l'atmosphère parfois électrique de la réunion bruxelloise autour du Brexit.

"J'ai eu une discussion musclée avec Jean-Claude Juncker", a reconnu Mme May, au sujet d'un mot utilisé par le chef de l'exécutif européen: "nébuleux". Utilisé non à son égard mais pour décrire "le niveau général du débat" au Royaume-Uni, s'est-il finalement expliqué.

"Nous apprécions réellement les efforts qu'elle déploie pour que l'accord soit respecté", a lancé M. Tusk à la toute fin de sa conférence de presse.

"Je pense que nous devons faire baisser la température, et ces attaques en provenance de Westminster contre l'UE et la Commission ne recevront pas de réponse équivalente", lui a fait écho M. Juncker.

Une source européenne a rapporté à l'AFP qu'au cours des discussions jeudi, les Européens avaient non seulement refusé de renégocier mais s'étaient même montrés quelque peu excédés par les demandes trop vagues de la Première ministre.

- Risque de "No deal" -

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"Elle a tellement exaspéré ses collègues qu'elle est sortie avec moins que ce qu'elle aurait pu avoir", a confié cette source.

Dans leurs conclusions, les 27 affirment que "si le filet de sécurité devait néanmoins être déclenché (...), l'Union ferait tout ce qui est en son pouvoir pour négocier et conclure rapidement un accord ultérieur qui (le) remplacerait".

Mais ils ont renoncé à ajouter un passage un temps envisagé, où ils auraient évoqué la possibilité "de nouvelles assurances" pouvant être offertes ultérieurement, une formulation qui déplaisait notamment à l'Irlande et à la France.

Le Premier ministre belge Charles Michel a estimé vendredi que "les signaux" émis par Theresa May "ne sont pas spécialement rassurants" sur la capacité de Londres à pouvoir honorer les engagements conclus.

"Il s'agit maintenant de s'assurer qu'il y aura un vote au Parlement britannique et que le résultat sera positif. Si ce n'est pas le cas, je suppose que nous aurons à nouveau une discussion commune en janvier", a déclaré vendredi le chancelier autrichien Sebastian Kurz.

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Le vote britannique doit intervenir avant le 21 janvier.

Vendredi, Charles Michel a souligné que les 27 se préparaient désormais à toute éventualité: "le risque de +no deal+ est réel. Il faut accélérer les préparations".

L'absence d'accord suscite les plus vives inquiétudes dans de nombreux secteurs économiques, s'ajoutant au scénario cauchemardesque d'une paralysie du trafic aérien et d'embouteillages entre le Royaume-Uni et le Continent.

Mercredi prochain, la Commission européenne doit publier toutes les informations utiles qui concernent la préparation d'un Brexit sans accord.

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