Hand: Olivier Krumbholz ou l'obsession de la performance

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Champion d'Europe dimanche un an après avoir été champion du monde, l'entraîneur Olivier Krumbholz a conduit les handballeuses françaises au sommet en poursuivant des années durant son "obsession de la performance".

"Ce qui le caractérise, c'est l'obligation de la réussite, le surinvestissement dans tout ce qu'il fait. Les filles se sont reconnues dans quelqu'un qui voulait les emmener beaucoup plus loin", dit Philippe Bana, l'auteur de la formule.

Les joueuses sont unanimes à dire qu'elle résume bien le personnage. "Ce qui fait sa force, c'est qu'il n'est jamais satisfait. Il y a toujours quelque chose qu'il veut régler et c'est ce qui nous fait progresser", dit l'une des anciennes, l'arrière Alexandra Lacrabère.

"L'autre jour contre le Danemark, on mène de huit ou neuf buts et lui est fou furieux parce qu'on fait quelque chose de mal en attaque, alors que d'autres coaches auraient rigolé ou n'auraient rien dit. Il ne nous laisse pas dans le confort et c'est pour notre bien", ajoute la Paloise.

- "Il bosse à un niveau inimaginable" -

L'ingrédient principal de sa méthode, c'est le travail. "On a un staff qui bosse à un niveau inimaginable. Ca fait quinze jours qu'ils ne dorment pas, qu'ils séquencent les matchs, qu'ils en discutent. Dans l'avion, au petit déj', le soir, Olivier est tout le temps en train de discuter de handball, de dire, +J'ai eu ceci comme idée+ ou +Ce serait bien de faire ça+. Cette culture de la performance et du travail il nous l'a transmise. C'est ça qui paie aujourd'hui", raconte l'ailière Manon Houette, qui le considère comme "très, très intelligent".

La difficulté pour Krumbholz a parfois été de "faire passer le message". "On a eu du mal à le comprendre au début", dit Alexandra Lacrabère. D'ailleurs, lorsque la Fédération l'a nommé à la tête de l'équipe féminine en 1998 pour la sortir du néant, Bana avait été prévenu que le Messin était certes "un caractère novateur et rigoureux, mais très dur". "C'est un ingérable qui va vous emmerder tous les jours", lui avait-on dit.

Le sélectionneur a mené les femmes vers leurs premières médailles internationales, dont une d'or au Mondial-2003, mais il a aussi subi une série d'échecs aux jeux Olympiques, jusqu'à Londres en 2012. L'année suivante, il était remercié. Mais lorsque le mandat de son successeur Alain Porte a sombré à cause d'un contentieux avec certaines joueuses, c'est lui qui a été rappelé aux commandes.

- "En fait il nous aime" -

Pendant sa courte traversée du désert, il a su faire son autocritique et troquer l'autoritarisme de sa première période pour l'écoute et la participation des joueuses au projet sportif. Lui qui avait à ses débuts "l'image d'un macho gueulard", selon Bana, a tissé une relation exceptionnelle avec les championnes.

"Humainement, c'est quelqu'un d'extraordinaire. Il a une aura particulière. On est toutes mobilisées autour de lui, on lui fait confiance. En fait, il nous aime. Il n'a pas besoin de le dire mais ça se sent. C'est très fort", dit la meilleure joueuse de l'Euro, Estelle Nzé-Minko.

Ce "grand érudit, plein d'anecdotes et de proverbes" (Bana), grand connaisseur de vin également, a été récompensé par une série inédite de succès: l'argent aux Jeux de Rio, le bronze à l'Euro-2016 et maintenant l'enchaînement des médailles d'or mondiale et continentale en 2017 et 2018. Il ne lui reste plus qu'à conquérir l'or olympique à Tokyo pour devenir une légende du sport français.

Et de la cause féminine. "Cette équipe de France représente les femmes, les femmes qui réussissent, les femmes qui se battent, les femmes qui arrivent à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Nos matchs sont des matchs pour les femmes françaises. J'ai vu des groupes de nanas venir les voir à sept ou huit. C'est formidable", disait-il avant la finale.

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