Bolivie: Evo Morales tout près d'une quatrième candidature malgré les manifestations

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Evo Morales est tout près d'une quatrième candidature à la présidentielle en Bolivie: une nouvelle décision des autorités électorales vient de lever le dernier obstacle avant le scrutin de 2019 alors que les protestations se multiplient dans le pays.

Ce week-end, le Tribunal suprême électoral (TSE) a rejeté une série de recours contre la candidature du chef de l'Etat à une primaire prévue en janvier.

Le TSE, accusé par les adversaires d'Evo Morales d'être aux ordres, avait déjà validé début décembre huit candidatures pour cette primaire, dont celle du binôme Evo Morales-Alvaro Garcia.

"Sur le plan intérieur, plus rien ne s'oppose à la candidature d'Evo Morales", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Carlos Borth. Désormais, seule une prise de position de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), saisie par l'opposition, est à attendre, selon lui.

Le premier chef d'Etat indigène de Bolivie est déjà tout tourné vers sa campagne électorale. Sur Twitter, il a vanté son bilan après presque 13 années passées à la tête du pays.

"Nous nous sommes organisés politiquement et nous avons construit ensemble une nouvelle Bolivie, avec moins de pauvreté et davantage de justice sociale. Merci beaucoup pour votre soutien", a lancé Evo Morales, 59 ans, qui apparait plusieurs fois par jour à la télévision d'Etat en train d'inaugurer des chantiers financés par le gouvernement.

Arrivé au pouvoir en 2006, il a été réélu en 2009, puis en 2014 pour un troisième mandat, grâce à une interprétation contestée de la Constitution, qui ne permet pourtant que deux mandats consécutifs. Le Tribunal constitutionnel avait alors estimé qu'il s'agissait de sa première réélection, la Constitution ayant été modifiée en 2009.

Cet ancien berger de lamas avait ensuite essuyé en février 2016 un cuisant échec politique lors d'un référendum visant à changer de nouveau la Constitution pour lui permettre de briguer un quatrième mandat (2020-2025). Son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), avait annoncé chercher des "solutions juridiques alternatives" pour passer outre le "non" des Boliviens.

- Violentes manifestations -

Fin 2017, Evo Morales avait finalement réussi à obtenir du Tribunal constitutionnel l'autorisation de sa candidature pour un nouveau mandat entre 2020 et 2025, au motif que celle-ci relève de son droit humain. Une décision jugée à l'époque plus que douteuse par les experts.

Cet allié de Cuba et du Venezuela, très critique des Etats-Unis, est le plus ancien président en exercice d'Amérique latine. Il est aussi un des derniers représentants de la "vague rose" qui a déferlé au tournant des années 2000 sur la région, désormais nettement marquée à droite.

Un contexte défavorable pour Evo Morales, qui apparaît bien isolé, juge l'analyste Carlos Borth.

Pendant ce temps, des grèves de la faim ont lieu depuis jeudi dans trois grandes villes du pays, Santa Cruz, Cochabamba et Tarija.

"Nous en sommes à notre cinquième jour de grève, plusieurs citoyens nous ont rejoint. Cette protestation vise à ce que le dictateur (comme est appelé Evo Morales) respecte la Constitution et la loi", a déclaré lundi lors d'une conférence de presse un des opposants, Juan Flores.

Jusqu'à présent, une quarantaine de personnes observent une grève de la faim.

Par ailleurs, de violentes manifestations ont eu lieu la semaine dernière. Mardi, une foule en colère a incendié le siège du Tribunal électoral à Santa Cruz (est).

Pour le candidat de l'opposition et ex-président bolivien Carlos Mesa, la situation dans le pays commence à soulever l'inquiétude de la communauté internationale.

La semaine dernière, d'anciens présidents et chefs de gouvernement ont demandé dans une lettre à l'Union européenne et l'Organisation des Etats Américains (OEA) de "faire preuve de vigilance" face à la "rupture de l'ordre constitutionnel en Bolivie".

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Parmi les signataires, figurent notamment les anciens présidents bolivien Jorge Quiroga, costaricain Oscar Arias, argentin Fernando de la Rua, mexicain Vicente Fox, colombien Andrés Pastrana et l'ex-chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar.

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