Le retrait militaire sème le doute sur la politique étrangère de Trump

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L'annonce par Donald Trump du retrait des forces américaines de Syrie et d'une réduction des troupes en Afghanistan suscitait vendredi de nombreuses interrogations sur la nouvelle stratégie militaire et la politique étrangère menée par Washington.

La décision a déjà provoqué un premier séisme, la démission jeudi du ministre de la Défense Jim Mattis. L'ancien général des Marines, en total désaccord avec M. Trump sur ces dossiers, a souligné la nécessité de "traiter les alliés avec respect".

Le président tourne en effet le dos à des décennies de doctrine d'intervention américaine au Moyen-Orient et en Afghanistan.

Pour le républicain Mac Thornberry, qui préside la commission des forces armées de la Chambre des représentants, le désengagement d'Afghanistan va permettre aux jihadistes et aux talibans "de se renforcer et finalement lancer des attaques terroristes contre les Américains".

Le sénateur démocrate Tim Kaine a pour sa part fustigé un président qui "donne la priorité à ses objectifs politiques aux dépens de notre sécurité" et "détruit les partenariats forgés avec nos alliés".

Reste que pour beaucoup, pas seulement les partisans du président, cela met fin à des années d'un conflit interminable et coûteux. Peu avant l'annonce en août 2017 de l'envoi de renforts en Afghanistan, une enquête Morning Consult/Politico montrait qu'à peine un quart des Américains (23%) pensaient que les Etats-Unis "gagnaient" la guerre.

"M. Trump a fait campagne sur le thème de la non intervention, +fini les guerres stupides+, et a promis de sortir de la théorie de construction des Etats", a expliqué à l'AFP Daniel Davis, ancien colonel de l'armée et membre du centre de réflexion Defense Priorities.

Environ 2.000 militaires américains sont stationnés dans le nord-est de la Syrie aux côtés de la coalition arabo-kurde qui combat le groupe Etat islamique (EI). Leur départ va laisser la milice kurde des YPG sans soutien militaire alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan menace de l'attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes.

M. Erdogan a toutefois affirmé vendredi qu'il ne lancerait pas immédiatement son offensive.

Selon la presse turque, M. Trump a pris sa décision le 14 décembre, lorsque son homologue turc l'a assuré qu'il poursuivrait la lutte contre les jihadistes.

- "L'isolationnisme a gagné" -

En Afghanistan, les talibans se sont dits "plus qu'heureux" du désengagement partiel américain, qui devrait concerner selon la presse 7.000 soldats, soit la moitié du contingent.

Bill Roggio, spécialiste de l'Afghanistan au centre de réflexion Foundation for Defense of Democracies, admet n'avoir aucune idée sur la stratégie de Washington au Moyen-Orient.

"Je ne sais pas ce qu'est cette politique, notamment concernant la guerre contre le terrorisme", a-t-il dit. "Jusqu'à ce que M. Trump l'explique, il semble que l'isolationnisme a gagné".

La porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders a rappelé vendredi que la décision de M. Trump n'était pas une surprise. "Le président en parle depuis le début de la campagne électorale" en 2015, avec son slogan "l'Amérique d'abord", a-t-elle expliqué sur Fox.

"Nous avons battu le califat territorial. 99% de l'EI a été balayé de Syrie", a-t-elle avancé. "Le président ne veut pas se trouver au milieu d'une autre guerre civile au Moyen-Orient et risquer des vies américaines pour cela".

L'EI continue pourtant de perpétrer des attentats meurtriers en Syrie et résiste aux offensives visant à le déloger de ses derniers fiefs.

En quittant la Syrie, Donald Trump met aussi fin à une priorité de son administration en politique étrangère: briser les visées expansionnistes de l'Iran, soutien infaillible du régime de Bachar al-Assad.

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"C'est une énorme erreur stratégique que, j'espère, le président va reconsidérer", a affirmé sur Fox l'ancien général Jack Keane.

M. Keane, considéré comme un successeur potentiel de Jim Mattis à la tête du ministère de la Défense, a estimé que M. Trump faisait les mêmes "erreurs" que Barack Obama, vertement critiqué par les républicains pour son retrait militaire américain d'Irak, avant l'émergence de l'EI.

Les alliés internationaux de Washington n'ont pas non plus caché leur inquiétude.

La ministre française des Armées Florence Parly a assuré vendredi que le travail n'était pas "terminé".

"Le risque, en ne finissant pas ce travail, c'est de laisser perdurer des groupes et que ces groupes reprennent leurs activités", a-t-elle dit, alors que la France a été frappée par plusieurs attentats perpétrés au nom des jihadistes.

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