Tsunami indonésien: sans alerte, pas d'échappatoire possible

Tsunami indonésien: sans alerte, pas d'échappatoire possible
Par AFP
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Une succession imprévisible d'événements conjuguée aux inadéquations du système d'alerte avancée expliquent le caractère meurtrier du tsunami qui a ravagé les rives du détroit indonésien de la Sonde, expliquent lundi spécialistes et autorités.

La vague tueuse a frappé de sa puissance dévastatrice samedi soir des plages et des maisons de part et d'autre de ce détroit qui sépare les îles de Java et Sumatra, prenant totalement par surprise les habitants comme les systèmes de surveillance.

Dans une série de tweets, effacés par la suite avec ses excuses, l'Agence nationale de gestion des catastrophes avait assuré qu'il n'y avait "pas de menace de tsunami" alors même que la vague balayait les côtes méridionales de Sumatra et l'extrémité occidentale de Java.

"L'absence de système d'alerte précoce explique que le tsunami n'ait pas été détecté", a reconnu le porte-parole de cette Agence Sutopo Purwo Nugroho. "Les signes de l'arrivée d'un tsunami n'ont pas été détectés et les gens n'ont pas eu le temps d'évacuer".

L'Indonésie est l'un des pays du monde les plus sujets aux catastrophes naturelles. Formé par la convergence de plaques tectoniques, l'archipel se trouve sur la ceinture du feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique et volcanique.

Un tsunami consécutif à un séisme avait fait 2.200 morts et des milliers de disparus en septembre à Palu, dans l'île des Célèbes.

Les stations de mesure des marées et la modélisation des données sont les principaux outils utilisés par les agences indonésiennes pour prévoir les tsunamis, en général après un tremblement de terre.

Même quand toutes les stations de surveillance sont en état de fonctionnement, les défaillances du réseau sont notoires. Les gens n'ont souvent que peu de temps pour s'enfuir. Les efforts pour améliorer le système ont été entravés par de multiples problèmes, entre le manque de maintenance des équipements ou les dysfonctionnements bureaucratiques.

D'après les experts, la catastrophe de samedi est consécutive à une éruption modérée du volcan Anak Krakatoa, situé dans le détroit de la Sonde. Celle-ci a provoqué un effondrement sous-marin d'une partie du volcan et le déplacement de vastes quantités d'eau.

- Pas le temps de courir -

"De tels signaux n'auraient pas été décelés par le système d'alerte précoce de l'Indonésie car il est fait pour détecter les tsunamis déclenchés par les séismes", souligne Richard Teeuw, spécialiste à l'Université de Portsmouth.

"Le caractère nocturne du tsunami a probablement aggravé le chaos. Il y avait peu de chance de voir arriver la vague de tsunami et de courir pour se mettre à l'abri".

Le volcan Anak Krakatoa était actif depuis plusieurs mois si bien que l'éruption relativement mineure survenue samedi n'a pas dû alarmer la population outre mesure.

Après le tsunami dévastateur de 2004, l'Indonésie avait mis en place un certain nombre de bouées d'alerte avancée au tsunami mais, d'après M. Nugroho, elles sont hors service depuis six ans.

"Le vandalisme, le manque de budget, les problèmes techniques sont toutes des raisons pour lesquelles nous n'avons pas de bouées d'alerte au tsunami", a-t-il dit. "Nous devons les reconstruire pour renforcer le système d'alerte précoce au tsunami de l'Indonésie".

Ces bouées sont normalement installées aux limites des plaques tectoniques sous-marines, et visent donc surtout à déceler les tsunamis consécutifs aux séismes plutôt que ceux qui sont déclenchés par l'activité volcanique.

De telles bouées n'ont que très peu de valeur d'alerte si le tsunami est généré près de la côte, relève en outre David Rothery de l'université ouverte au Royaume-Uni.

"Même s'il y avait eu une de ces bouées juste à côté de l'Anak Krakatoa, le temps d'alerte aurait été trop court au vu de la vitesse élevée des vagues du tsunami".

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