PSG: ultra parisien, job à plein temps

Des ultras du PSG lors d'un match à Rennes, le 23 septembre 2018
Des ultras du PSG lors d'un match à Rennes, le 23 septembre 2018 Tous droits réservés Geoffroy VAN DER HASSELT
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Etre ultra du Paris SG, c'est "un CDI en plus du taf". Les plus fervents des supporters parisiens ne se limitent pas aux virages du Parc des Princes: entre engagement social, préparation des animations et solidarité entre membres, c'est une passion à plein temps.

Casquette molle et barbe fournie, Anwar compte parmi les membres du groupe Liberté pour les abonnés (LPA), l'une des composantes du Collectif Ultras Paris (CUP), le plus important des groupes de "supps" (3.000 membres revendiqués) qui a négocié leur retour au stade en 2016. "Il n'y a pas beaucoup de mouvements sociaux comme celui-là, qui te fait vivre des moments comme ceux-là."

"C'est un CDI en plus de mon taf", dans l'informatique et qui présente l'avantage d'être adaptable à un autre calendrier: celui du PSG, explique celui qui a été converti au foot par sa grande soeur.

Il y a les soirs de matches, bien sûr, mais aussi les déplacements à préparer. D'autres ont aussi pour mission la préparation des tifos, ces animations en tribunes qui font une partie de la crédibilité des ultras, et de beaux posts sur Instagram pour le reste du public... Anwar gère aussi le forum internet du CUP, sur lequel sont publiées les informations essentielles, lieu et heure de rassemblement, conditions de sécurité ou autre.

C'est la fameuse "mentalité ultra", que James, un vétéran des tribunes parisiennes, définit comme "une passion démesurée, à vivre en groupe, et encourager non stop et partout".

- Amour de Paris et du PSG -

"Avant, j'aurais ajouté le foot, la musique et les fringues, mais est-ce toujours le cas?", glisse-t-il. Un oeil avisé peut quand même repérer un "mec de stade": le style "casual", baskets Adidas, parka Stone Island, ensemble sombre, est prisé par les ultras.

Et politiquement? "Dans le groupe, il n'y a pas de noir, de blancs, de bleus ou de verts, pas de politique ou de religion", pose Mika, le leader du groupe LPA. Extrême gauche ou extrême droite, banquiers ou chômeurs, pauvres ou riches, seul compte l'engagement au quotidien. "A Paris, on sait que ce sont les divisions qui ont tué le mouvement ultra", observe Anwar, en référence aux affrontements entre partisans des tribunes Boulogne et Auteuil.

Non négociable en revanche est la solidarité au sein du groupe - il est souvent question de "famille". "Ca arrive très régulièrement de demander un service dans le groupe Whatsapp de LPA", note Anwar. "J'ai déjà demandé si quelqu'un était ou connaissait un serrurier, et comme on est une centaine, ça va vite."

Autre impératif catégorique: l'amour du PSG, et même plus largement de Paris. Les conjoint(e)s sont prié(e)s - il y a aussi des femmes ultras - de s'adapter... Ou de partir. Certains supporters s'éloignent aussi du mouvement quand ils rencontrent l'âme soeur, ou entrent sur le marché du travail.

"Aime ta ville, aime ton club" est l'un des leitmotivs des ultras, dont une petite centaine ont allumé le 13 novembre dernier des fumigènes devant le Bataclan en mémoire des victimes des attentats qui avaient frappé la capitale en 2015.

- "Rebelle et radical" -

Et socialement? Le CUP organise chaque jeudi une maraude pour apporter de la nourriture aux démunis. Et certains se voient comme une sorte de syndicat du foot.

"Ils se positionnent comme tel, défendant les droits et intérêts des supporters et portant une vision du football opposée au business", note le sociologue spécialiste du sujet, Nicolas Hourcade.

Qui complète en précisant qu'ils "prônent un état d'esprit rebelle et radical qui les emmène à accepter le recours à la violence verbale, voire physique s'ils estiment nécessaire de défendre l'honneur de leur club et de leur groupe, ou de faire entendre leurs revendications".

Anwar reconnaît pour sa part une forme de "schizophrénie, de bipolarité" du supporter, urbain loin du PSG, métamorphosé pendant les matches.

Quitte à faire quelques bêtises, comme craquer des fumigènes que les réglementations de la Ligue de football professionnel (LFP) interdisent dans les stades en évoquant leur dangerosité. Au pied du Bataclan fin novembre en revanche, personne n'avait moufté.

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