Allemagne : vives condamnations après l'agression d'un élu d'extrême droite

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Tous les responsables politiques allemands, à commencer par la chancelière Angela Merkel, ont condamné mardi le passage à tabac d'un député d'extrême droite, nouvelle illustration d'un climat politique plus polarisé que jamais en Allemagne.

"Cette agression brutale (...) doit être fermement condamnée", a déclaré sur Twitter le porte-parole de la chancelière allemande et du gouvernement, Steffen Seibert. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a quant à lui parlé d'"une attaque contre l'Etat de droit".

L'agression dont a été victime Frank Magnitz, député national et chef de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) à Brême, s'est produite lundi en fin d'après-midi dans le centre de cette ville-Etat régional, selon la police.

Compte tenu des responsabilités de cet élu de 66 ans qui a rejoint le mouvement en 2013, les forces de l'ordre évoquent un "mobile politique". Le parquet et la police ont dit avoir ouvert une enquête pour blessures corporelles graves.

L'AfD a de son côté diffusé une photo du député allongé sur un lit d'hôpital. On le voit le visage ensanglanté et tuméfié, avec une longue et profonde entaille sur le front.

Dans un communiqué, la police a expliqué que M. Magnitz avait été attaqué par trois personnes encapuchonnées. Dans un communiqué commun avec le parquet, elle a toutefois assuré qu'après examen d'une vidéo de surveillance, elle excluait l'utilisation d'un objet contondant par les agresseurs alors que l'AfD avait affirmé que la victime avait été frappée avec une "barre de bois jusqu'à l'inconscience".

M. Magnitz doit rester hospitalisé toute la semaine.

- "Rien ne justifie la violence" -

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce qui s'est passé à Brême", a réagi le principal dirigeant de l'AfD, Alexander Gauland. Pour lui, il s'agit "clairement d'une tentative de meurtre".

L'Alternative pour l'Allemagne se pose en victime de l'ostracisme dont elle s'estime la cible de la part des autres formations politiques.

Dans sa ligne de mire notamment : les partis de gauche, coresponsables à ses yeux du passage à tabac en raison de leur refus de condamner avec suffisamment de force les mouvement radicaux et violents de l'extrême gauche.

La présidente du parti social-démocrate Andrea Nahles a fait une mise au point sur ce sujet. "L'AfD est un adversaire politique et s'oppose à notre société tolérante et pacifique. Mais quiconque combat le parti et ses représentants par la violence trahit ces valeurs", a-t-elle dit.

Même son de cloche du côté des Verts. "Rien ne justifie la violence contre l'AfD. Qui combat la haine par la haine laisse toujours la haine gagner à la fin", a commenté un de ses élus les plus en vue, Cem Özdemir.

- Bureaux attaqués -

En septembre 2017, l'AfD est devenue le premier parti d'opposition à la chambre des députés, face au gouvernement de la chancelière Angela Merkel constitué des conservateurs et des sociaux-démocrates.

Il est crédité de 15% des intentions de vote, au même niveau que les sociaux-démocrates, mais arrive derrière les démocrates-chrétiens de Mme Merkel (30%) et les Verts (17%), selon sondage pour le quotidien Bild paru mardi.

Ce mouvement antimigrants a bouleversé la vie politique jusqu'ici policée du pays, transformant régulièrement les débats parlementaires en affrontements.

Ces tensions se répercutent aussi dans la rue, où, en marge de manifestations, des échauffourées entre partisans de l'extrême droite et opposants d'extrême gauche ont régulièrement lieu.

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Jeudi dernier, un bureau de l'AfD dans la région de Saxe, un de ses bastions, a été endommagé par l'activation d'un explosif caché dans une poubelle. Les enquêteurs soupçonnent un attentat politique.

La police a recensé au moins huit attaques contre des bureaux de ce mouvement d'extrême droite depuis la mi-décembre en Allemagne, selon la chaîne publique de télévision ARD.

Au Bundestag, la chambre basse du parlement fédéral, le ton jusqu'ici plutôt consensuel des débats est aussi monté d'un cran avec l'irruption de l'AfD, à coups d'invectives, d'insultes et de rappels à l'ordre.

Ce mouvement a fait d'Angela Merkel sa cible privilégiée, l'accusant d'avoir faire bondir la criminalité en laissant plus d'un million de demandeurs d'asile entrer en Allemagne en 2015 et 2016.

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