Brexit: nouveau revers au Parlement pour Theresa May

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La Première ministre britannique Theresa May a essuyé mercredi un cuisant revers au Parlement, où l'examen de l'accord de Brexit a repris, les députés adoptant un amendement obligeant le gouvernement à présenter un "plan B" en cas d'échec.

Cet amendement, présenté par un député de sa majorité conservatrice et adopté par 308 députés contre 297, la contraint à présenter sous trois jours un plan alternatif sur le Brexit en cas de rejet de l'accord par les députés.

Selon la législation britannique, la dirigeante disposait de 21 jours pour revenir avec un nouveau plan. Un délai jugé bien trop long par la majorité des députés, qui craignaient qu'elle ne veuille les mettre au pied du mur pour les obliger à adopter son texte, la date de sortie de l'Union européenne, prévue le 29 mars, se rapprochant à grands pas.

"Le Parlement a voté pour reprendre le contrôle", a réagi Caroline Lucas, des Verts, conseillant au gouvernement de "commencer à rédiger leur lettre pour demander (à l'UE) d'étendre l'article 50" du Traité de l'UE, qui régit le départ d'un Etat membre, afin de retarder la date de sortie.

- "Pas faisable" -

Le vote de l'accord de Brexit était initialement prévu en décembre. Mais Mme May avait décidé à la dernière minute de le reporter pour éviter une défaite annoncée, les Brexiters comme les europhiles ayant promis de voter contre.

Avec ce report, le gouvernement a voulu "jouer la montre" et "accru le risque d'une sortie sans accord", a dénoncé Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, principal parti d'opposition, estimant désormais impossible une sortie de l'UE selon le calendrier prévu.

"Je ne pense vraiment pas que l'on puisse (sortir de l'UE) le 29 mars. Ce n'est simplement pas faisable, pour plein de raisons pratiques", a-t-il déclaré. "Il va falloir étudier les options réalistes encore disponibles".

Malgré les dénégations officielles britanniques, certaines sources européennes n'excluent pas de voir Londres réclamer un report de la date du Brexit, pour éviter un divorce sans accord.

"Nous sommes convaincus que Theresa May demandera un report après le rejet de l'accord au Parlement britannique mais elle ne le dit pas, ni publiquement ni dans ses contacts avec les interlocuteurs européens", a confié à l'AFP une source diplomatique à Bruxelles.

Or ce rejet semble quasi inévitable après la défaite essuyée mercredi par le gouvernement, au lendemain d'un autre échec avec le vote d'un amendement à une loi budgétaire visant à limiter son pouvoir de mettre en oeuvre un Brexit sans accord.

Pour tenter de rallier les députés à sa cause, Theresa May a multiplié les promesses mercredi.

Elle a ainsi affirmé que, dans le cas où les discussions sur la future relation entre Londres et Bruxelles n'auraient pas abouti en décembre 2020, le Parlement pourrait voter sur une éventuelle prolongation de la période de transition, ou sur la mise en place du dispositif du "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais), qui prévoit la création d'un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni, avec un alignement plus poussé pour l'Irlande du Nord.

Cette disposition est particulièrement décriée par les eurosceptiques, qui estiment qu'elle contraindra le Royaume-Uni à accepter les normes européennes sans avoir son mot à dire, pendant une période indéterminée.

- Mesures "cosmétiques" -

Le gouvernement a aussi présenté de nouvelles dispositions visant à offrir un "rôle important" au parlement nord-irlandais dans le cas où le "filet de sécurité" devait entrer en vigueur. L'exécutif cherche ainsi à convaincre son allié, le parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP, de voter en faveur de l'accord.

Mais le député du DUP Nigel Dodds a qualifié ces mesures de "cosmétiques" et "insensées".

Theresa May a aussi soutenu qu'elle obtiendrait des "assurances" et des "précisions" de la part de ses homologues européens sur le caractère "temporaire" du filet de sécurité, et ce "avant la fin du débat et le vote" sur le texte.

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Même si Bruxelles martèle que l'heure n'est plus aux négociations, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a assuré qu'il y avait des "contacts étroits" pour savoir "si une série supplémentaire de garanties écrites, explications et assurances pourrait faire la différence".

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