Procès à Berlin du vol spectaculaire d'une pièce d'or géante

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Quatre hommes, dont trois membres d'un clan mafieux présumé, comparaissent jeudi pour le vol d'une pièce d'or de 100 kg dans un musée de Berlin, l'un des "casses" les plus spectaculaires commis ces dernières années en Allemagne.

Les accusés, qui comparaissent libres devant un tribunal de la capitale allemande, doivent répondre de vol aggravé en réunion et de complicité de vol. Ils risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

Dans la nuit du 27 mars 2017, trois d'entre eux s'étaient introduits à l'aide d'une échelle dans le Musée Bode, en plein centre-ville, pour y dérober une pièce en or massif d'une valeur estimée à 3,75 millions d'euros, selon l'accusation.

Après avoir brisé la vitre qui protégeait l'oeuvre à coups de hache, ils avaient transporté dans une brouette leur larcin, de la taille d'un pneu automobile, avant de prendre la fuite en voiture.

La pièce d'or canadienne, baptisée "Big Maple Leaf" et sur laquelle apparaît l'effigie de la reine Elizabeth II, n'a jamais été retrouvée. Les enquêteurs estiment qu'elle a sans doute été fondue pour être revendue en petits morceaux ou expédiée à l'étranger.

- Clan familial -

Les voleurs présumés, deux frères et un cousin, appartiennent à une famille d'origine libanaise qui a souvent eu maille à partir avec la police et la la justice dans le passé. Ils avaient bénéficié de l'aide d'un gardien du musée de 20 ans, Dennis W., assis lui aussi sur le banc des accusés.

C'est lui qui leur a notamment fourni de précieux renseignements sur le système d'alarme de l'établissement situé sur l'île aux Musées, proche du domicile d'Angela Merkel.

Les trois accusés se sont ainsi introduits dans le Musée Bode par une fenêtre donnant sur le vestiaire des gardiens qui n'était pas protégé par une alarme.

Les vidéos des caméras de surveillance ont montré trois hommes encagoulés empruntant tout simplement les quais d'un train local tout proche pour cambrioler ce musée qui abrite un cabinet des médailles et de l'art byzantin.

Interpellés en juillet 2017, Ahmed, 20 ans, son frère Wayci, 23 ans, et leur cousin, Wissam, 21 ans, appartiennent à ce que la presse allemande présente comme le clan Remmo, une vaste famille kurde d'origine libanaise. Elle compte quelque 500 membres selon les médias, dont plusieurs ont été impliquée dans des affaires retentissantes ces dernières années à Berlin.

Fin août 2018, la police avait ainsi saisi 77 biens immobiliers, des appartements et des maisons notamment, appartenant à ce groupe familial. Elle estime que ces investissements ont été financés avec le butin d'un casse retentissant de banque en 2014. Ils avaient dérobé le contenu de plusieurs centaines de coffres forts pour près de 10 millions d'euros.

Certains de ces appartements avaient été achetés par l'un des membres du clan, vivant officiellement de l'aide sociale.

- Relâchés -

Les trois auteurs présumés du vol de la pièce d'or ont depuis été relâchés, a indiqué à l'AFP une porte-parole du tribunal.

Selon le quotidien populaire BZ, bien qu'ils soient enregistrés comme sans emploi ou bénéficiaires du revenu minimum social, ils s'offrent les conseils des meilleurs avocats de la ville.

Les Remmo sont l'une des familles berlinoises qui puisent leurs racines au Liban. La police a lié cette famille à divers "casses" téméraires ou meurtres commandités. Les premières pages des journaux locaux y font régulièrement référence.

Ces groupes, qui "règnent" dans le monde interlope de Berlin, fonctionnent comme des organisations criminelles, puissantes et fortunées, selon les médias locaux.

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Les familles sont arrivées en Allemagne à la faveur de la guerre civile libanaise à partir de la fin des années 70. À l'époque, aucune politique d'intégration n'était mise en oeuvre.

"Ce sont des sociétés parallèles en plein milieu de l'Allemagne", a récemment fustigé Anna-Maria Ferchichi, épouse du plus célèbre rappeur allemand, Bushido, qui a longtemps été sous la protection de l'un de ces clans avant de rejoindre celui des... Remmo.

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