Marseille: Garcia et Eyraud face au côté obscur du Vélodrome

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Alerte sismique à Marseille, dimanche (21h00), où le stade Vélodrome a promis face à Monaco en L1 de faire sentir sa colère à ses joueurs, mais surtout son entraîneur, Rudi Garcia, et son président, Jacques-Henri Eyraud, qui traverse sa première grosse crise.

"En deux ans vous allez tout connaître: vous allez passer d'une liesse populaire à une révolte du peuple marseillais", promet le groupe Marseille Trop Puissant (MTP94).

Les Dodgers dénoncent eux des "pseudos joueurs", un "entraîneur désemparé" et une "direction inerte" et appellent leurs membres "et tous les amoureux de l'OM (...) à venir manifester leur mécontentement dimanche".

Distant de 5 points, le podium, le seul objectif qui reste aux Phocéens, mais le plus important, reste envisageable, surtout avec deux matches en retard. Mais l'OM doit réapprendre à gagner, après sept matches sans victoire.

Au bout de cette série, la folie de la saison dernière, jusqu'en finale de Ligue Europa, a laissé la place à la fureur, attisée par l'humiliante élimination en 32e de finale de la Coupe de France contre une équipe de National 2 (4e div.), Andrézieux (2-0).

Mercredi, les murs du centre d'entraînement de la Commanderie ont été tagués de "Garcia dégage", et la journée s'est finie sous la protection de la police, grilles fermées, face à une trentaine de supporters cagoulés.

- "On perd, comme ça Garcia dégage" -

Interrogé sur ses sentiments face à cette défiance, le technicien a répondu que certes, il préférait les louanges de la saison passée, mais qu'il ne voulait "pas être pollué par cet environnement négatif".

Il ne s'est pas étendu sur cet incident. "Le problème, c'est l'interprétation, a-t-il expliqué. Si je vous dis: +Je vais très bien+, vous allez dire: +Il s'en fout+. Si je vous dis: +Je vais mal+, vous direz que je n'ai pas les épaules pour..."

Ses épaules et ses oreilles devraient subir une terrible pression, dimanche.

D'autres groupes de supporters ont annoncé la couleur et promis le bruit, à commencer par les South Winners (SW87), le plus puissant d'entre eux avec ses 7200 membres.

"Un avis de tempête s'annonce dans les travées du stade. Un typhon arrive", est-il écrit dans leur communiqué, se concluant par ces mots: "Garcia démission! L'OM c'est nous!"

Le bouillant vice-président des SW87, Rachid Zeroual, espère "même que dimanche on perd contre Monaco, comme ça Rudi Garcia dégage, on en est là", a-t-il tonné sur France Bleu Provence.

L'expérimenté technicien, tanné au feu de l'AS Rome, n'en est pas à son premier rodéo. Son président, rodé aux milieux d'affaires, découvre ce type bien particulier de tempête.

"Voilà ce qui se passe quand il y a des gens qui ne comprennent rien au ballon à la tête d'un club", grincent les Winners.

- Des sanctions qui ne passent pas -

Il est notamment reproché à JHE sa politique de sanctions vis-à-vis des supporters.

S'il est parvenu à écarter cet été les Yankees Nord (YNM87) de la convention (indispensable pour vendre les abonnements) entre le club et les groupes, sans susciter de réaction corporatiste des autres associations, Eyraud se heurte cette fois à la fronde du stade.

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La pierre d'achoppement reste les "craquages" de fumigènes, indispensables aux yeux des supporters ultras, rigoureusement interdits par la Ligue des football professionnel (LFP) ce qui a coûté environ un million d'euros d'amende au total la saison dernière.

La direction a elle-même décidé plusieurs fois de fermer des tribunes de supporters pour abus de fumigènes, et elle a fini par appliquer un règlement qu'elle avait annoncé cet été aux associations: qui craque paye.

Le Commando Ultra (CU84), la plus vieille association de l'OM et de France, pionnière du mouvement dans l'Hexagone, a été sanctionnée d'une majoration du prix des places pour le 8e de finale de Coupe de la Ligue contre Strasbourg: 15 euros la place en virage au lieu de 5 euros.

Certains en interne, à l'OM, jugent que c'était une erreur diplomatique, et en outre un coup d'épée dans l'eau, pour un match d'une compétition que les ultras ne goûtent guère car elle est le jouet de la LFP honnie.

Le groupe des Fanatics avait lui annoncé qu'il boycottait de toute façon cette coupe.

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Personne en revanche ne devrait manquer à l'appel de dimanche. Le volcan du Vélodrome, terriblement séduisant mais dangereux, mis en avant par la nouvelle direction comme un des bijoux de la couronne, est prêt à entrer en éruption.

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