Dakar: mal des dunes, quand le désert tique

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"Vous voyez les marins tout verts à l'arrière du bateau, en train de vomir? Bah c'était moi." Le Dakar-2019 est une course compliquée: outre les concurrents, les casses mécaniques, les blessures ou le sable, certains doivent aussi faire face au mal des dunes.

Ce mal, qui essouffle les hommes et augmente le risque d'accident, s'apparente au mal de mer et au mal des transports, explique Marcela Lauko, docteure argentine sur le bivouac: "Si vous bougez trop vite, votre cerveau a besoin de temps pour s'adapter. Vous pouvez vous sentir comme sur un bateau. Le seul moyen, c'est de s'arrêter".

Certains s'en accommodent, tel le Français Ronan Chabot (Toyota). "Ce sont des moments magiques, surfer ces dunes incroyables. On se sent tout petit au milieu de tout ça. Est-ce qu'on va se poser? Est-ce qu'on va passer? Par où on va passer?", raconte le dossard N.319, qui compare les dunes péruviennes à une mer en colère.

"C'est du surf. Il faut apprivoiser ces dunes, ne pas contrarier l'auto. Les dunes ont toujours raison, comme les vagues."

C'est, en revanche, plus compliqué pour d'autres, à l'image de Xavier de Soultrait (Yamaha) l'an dernier.

- Vomi -

"C'est fou. La première fois que ça m'arrive, je me dis +mais c'est pas possible? J'ai pas le mal de mer dans les dunes quand même?+ Ben si...", raconte le motard français, obligé de s'arrêter plusieurs fois pour vomir.

"Vous voyez les marins tout verts à l'arrière du bateau, en train de vomir? Bah c'était moi. On essaie de ne pas s'arrêter mais j'en étais à vomir dans mon casque, à plus pouvoir rouler", se souvient-il.

Pour Matthieu Baumel, copilote de Nasser al-Attiyah (Toyota), ce fameux mal des dunes "dépend de l'état dans lequel on est".

"Ca peut venir de la fatigue, du stress, de la chaleur...", explique le Français, actuel leader du classement général auto.

"C'est comme le mal de mer: on n'est pas bien, on finit par vomir, mais on essaie de ne pas s'arrêter. L'année dernière, quand j'ai été malade dans la 2e étape, on ne s'est pas arrêtés...", raconte Baumel.

"Il faut faire avec. Même à Nasser, ça lui est arrivé il y a trois ou quatre ans. Il n'y a aucune façon de se préparer. Certains faisaient l'erreur d'utiliser de l'oxygène, qu'on peut utiliser en liaison mais qui est interdit en spéciale. Ils arrivaient en haut, ils étaient bien et d'un coup... bam! Ils enlevaient l'oxygène, partaient en spéciale et ils n'étaient pas bien."

- 'Pas cool pour ma femme' -

Pour préparer son sixième Dakar, le vicomte de Soultrait s'est, lui, adjoint les services d'une spécialiste. "Le problème, c'est que ton oreille interne n'a pas la même information que tes yeux et ton ressenti, comme quand vous envoyez un message dans une voiture en tant que passager", explique-t-il en expert.

"Il faut donc s'habituer à avoir des informations contradictoires pour ne pas être malade."

Pendant plusieurs mois, il a entrepris de lutter contre ce mal en faisant "beaucoup de kiné vestibulaire", qui permet de lutter contre les effets du vertige.

'XDS' dort également dans une tente qui simule l'altitude pour augmenter sa production de globules rouges.

Le résultat semble plutôt probant puisque De Soultrait a remporté la 3e étape et terminé 3e de la 5e, juste avant la journée de repos.

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"Ce n'est pas toujours très cool pour ma femme, admet-il. On s'est mariés il y a deux ans mais, des Dakar comme ça, j'en aurais cinq ou six dans ma vie où je suis sur une bonne moto, dans une bonne équipe, en forme, dans l'âge pour... J'ai grillé une chance en me blessant (en 2018, ndlr). Cette année, il faut faire les choses bien. Peu importe les sacrifices."

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