Brexit en danger, la Première ministre britannique Theresa May dans l'impasse

Brexit en danger, la Première ministre britannique Theresa May dans l'impasse
Par Guillaume Petit
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Rejet du projet de Brexit par le parlement britannique, motion de censure contre le gouvernement... A deux mois du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, Theresa May est plus que jamais dans l'impasse.

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Avant le cataclysme, Quelques secondes de répit. Les dernières pour la première ministre Theresa May, avant l'annonce du résultat du vote des parlementaires britanniques sur le projet de Brexit.

Verdict : 432 députés "contre", seulement 202 "pour". Avec le rejet massif par les députés de son plan de Brexit négocié avec Bruxelles, la première ministre britannique vient d'essuyer la pire défaite pour un gouvernement depuis des décennies.

Mais Theresa May n'a pas l'intention de démissionner. Elle compte au contraire engager des discussions pour avec tous les partis pour trouver une solution au projet de Brexit, tout en assurant une stabilité au pouvoir

"Le gouvernement va aborder ces rencontres de manière constructive, mais avec l'urgence de réaliser des progrès qui doivent nous permettre de nous concentrer sur des idées qui sont négociables et qui auraient le soutien suffisant de cette Chambre", a-t-elle déclaré à la Chambre devant les députés, pour certains hilares. "Si ces discussions aboutissent sur de telles idées, le gouvernement les soumettra aux négociateurs de l'Union européenne", a-t-elle ajouté.

Motion de censure à l'initiative des travaillistes

C'était le premier coup dur pour Theresa May. Mais pas le dernier. Qualifiant ce vote de "catastrophique", Jeremy Corbyn, leader europhile du parti de l'opposition travailliste, a présenté une motion de censure contre le gouvernement : "Après deux ans de négociations ratées, cette Chambre a délivré son verdict sur l'accord de Brexit. Nous mettons à l'agenda une motion de censure contre ce gouvernement. Et je suis satisfait qu'elle soit débattue dès ce mercredi".

"C'est la mort de l'accord"

La première ministre est quasi assurée de ne pas perdre ce vote. Les Conservateurs et leur allié détiennent la majorité à la chambre. Le parti nord-irlandais a notamment déjà assuré Theresa May de leur soutien. Aucun ne souhaite être remplacé par les travaillistes à la tête du pays.

Pour autant, ces mêmes défenseurs d'un Brexit dur restent satisfaits du vote. Pour Boris Johnson, député conservateur, c'est "la mort de l'accord". "Le référendum était un vote pour quitter l'Union Européenne. Notre devoir est de faire en sorte que cela se fasse", a-t-il déclaré_. __"Elle a tourné dans tous les sens un accord qui nous rend prisonnier d'une union douanière et d'un marché unique. Nous avons besoin d'une nouvelle approche."_

De nouvelles négociations avec Bruxelles ou no-deal ?

Dans un tweet, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a dit regretter ce vote et rappelle que le temps presse. Le départ du pays de l'Union européenne est fixé au 29 mars.

Pour éviter une sortie sans accord, Theresa May pourrait donc renégocier avec Bruxelles. Mais il faudrait sans doute repousser cette date butoir. Et surtout, que sont prêts à céder les 27 ?

D'autres, comme Donald Tusk, le président du Conseil européen, se prennent à rêver que le Royaume Uni reste dans l'Union européenne.

A Bruxelles, les négociateurs de l'UE restent confiants sur l'idée de parvenir à un accord.

"Maintenant, c'est au Royaume Uni de nous dire quelles sont les prochaines étapes, et de notre côté nous allons restés unis et déterminés à parvenir à un accord", a déclaré Michel Barnier, chef des négociations pour l'UE.

"Ce que nous ne voulons pas c'est que le bazar dans la politique intérieure britannique se retrouve dans nos politiques européennes. Alors, trouvons une solution !", a pour sa part déclaré le négociateur de l'UE Guy Verhofstadt.

Devant le Parlement britannique, pendant le vote, des dizaines de partisans et opposants du Brexit s'étaient rassemblés hier soir. Deux camps de nouveau face à face, qui rappellent le rêve de certains europhiles à Westminster : un nouveau référendum... pour recommencer à zéro.

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