Antidopage: l'AMA obtient les données du labo de Moscou, la Russie toujours en sursis

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Au bout d'une longue mission, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé jeudi avoir récupéré les données des contrôles de l'ancien laboratoire de Moscou, un pas vers la normalisation de ses relations avec la Russie, qui reste en sursis.

"C'est une avancée majeure pour un sport propre (...) La longue impasse entourant l'accès à l'ancien laboratoire de Moscou a pris fin et c'est une excellente nouvelle", a déclaré le président de l'AMA, Craig Reedie, dans un communiqué.

Ces milliers de données doivent cependant être authentifiées. "Vu la quantité de données, cela prendra du temps, mais nos experts ont les outils pour vérifier cela avec un degré élevé de certitude", a promis le patron de l'AMA.

Les experts de l'agence partis à Moscou imaginaient pouvoir extraire les informations des serveurs et disques durs en trois jours environ, mais la mission a duré une semaine entière.

- Sanctions -

La récupération de ces données, enregistrées durant la période où la Russie est accusée de dopage institutionnel (2011-2015), a été au coeur du bras de fer entre l'AMA et Moscou.

L'agence basée à Montréal en avait fait une condition stricte pour lever la suspension de l'agence nationale antidopage russe, la Rusada, décidée en novembre 2015. Puis, dans une volte-face qui lui a valu un déluge de critiques, l'AMA avait accepté le 20 septembre de lever les sanctions, à condition d'avoir accès aux données avant le 31 décembre.

A la mi-décembre, une première mission de l'AMA au laboratoire s'était conclue par un échec. Le succès de la seconde mission pourrait aplanir les tensions, malgré le retard.

Depuis fin 2015, les sanctions de l'AMA ont rendu plus difficile l'attribution de grandes compétitions à la Russie, après les fastes de Sotchi (JO d'hiver 2014) et l'attribution de la Coupe du monde de football 2018 par la FIFA fin 2010. De son côté, la fédération internationale d'athlétisme (IAAF) maintient toujours des sanctions, n'accueillant les Russes que sous bannière neutre, et le drapeau russe a aussi été écarté des Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018.

- Et maintenant ? -

Que va-t-il se passer maintenant ? Le comité exécutif de l'agence, son organe politique, composé de représentants des gouvernements et du mouvement olympique, se réunit le 22 janvier pour décider d'une éventuelle nouvelle suspension de la Rusada.

Normalement, les membres disposent toujours d'une recommandation du Comité de révision de la conformité (CRC) de l'agence mondiale. Problème, ce dernier s'est réuni lundi et mardi, alors que la mission à Moscou était toujours en cours.

L'AMA a assuré jeudi que la recommandation n'avait été "finalisée" qu'une fois que l'équipe d'experts avait quitté la Russie.

De quoi calmer les partisans d'une ligne dure ? La semaine dernière, le patron de l'agence américaine antidopage (USADA) Travis Tygart avait demandé que la suspension de Rusada soit rétablie tant que les données des milliers de contrôles antidopage ne seraient pas authentifiées.

"L'objectif principal, c'est d'avoir accès au laboratoire et aux données. Si c'est avec quelques jours de retard, ce n'est pas la fin du monde", avait déclaré de son côté à l'AFP l'ancien président de l'AMA, Dick Pound, qui est toujours membre de l'agence.

Depuis le début de l'affaire russe, les fédérations internationales sont confrontées à une insuffisance de preuves directes pour impliquer des sportifs et ouvrir des procédures disciplinaires, alors que d'après les enquêtes du juriste canadien Richard McLaren, missionné par l'AMA, le système mis en place aurait bénéficié à un millier de sportifs, dans une trentaine de disciplines.

"Une fois les données authentifiées, nous serons en mesure de passer à la troisième phase et d'aider les différentes organisations sportives et autres organisations antidopage concernées à monter des dossiers solides contre les sportifs dopés", a promis Craig Reedie. Et, "dans ce cadre, de veiller à ce que certains échantillons qui sont encore stockés dans le laboratoire de Moscou soient analysés à nouveau dans un laboratoire agréé au plus tard le 30 juin 2019".

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