Autriche: 14 ans ferme pour la "présidente" d'un mouvement anti-étatique

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La "présidente" autoproclamée d'un groupe anti-étatique autrichien a été condamnée vendredi à 14 ans de prison ferme pour sédition et incitation à la haute trahison, une peine justifiée selon les assises par la dangerosité potentielle de cette mouvance en plein essor dans l'espace germanique.

Monika Unger, une mère de famille âgée de 42 ans, avait créé en 2015 une "Fédération des Etats" (Staatenbund) qui a rassemblé jusqu'à 2.600 membres, selon le parquet.

Contestant la légitimité de l'Etat autrichien, elle avait "ordonné" à l'armée de renverser le gouvernement. Elle avait également écrit au président russe Vladimir Poutine pour lui demander une assistance militaire.

La cour d'assises de Graz (sud-est) l'a condamnée vendredi à 14 ans de prison ferme pour incitation à la haute trahison, un crime passible de 20 ans de réclusion en droit autrichien, au terme de trois mois de procès sous haute sécurité.

Le Staatenbund, qui se considérait comme un Etat à part entière, avait émis des "passeports diplomatiques" et vendait à ses affiliés des plaques d'immatriculation à ses couleurs.

L'organisation, qui interdisait à ses membres de payer leurs impôts, a également récolté près de 40.000 euros au titre d'inscriptions à son propre "cadastre", assurant que cette démarche rendait caduques les éventuelles hypothèques pesant sur les terrains et biens immobiliers concernés.

Le numéro deux du mouvement, un ancien gendarme âgé de 71 ans, a été condamné à dix ans ferme. Une dizaine d'autres accusés ont été condamnés à des peines allant jusqu'à trois ans de prison.

Monika Unger a reconnu avoir cherché à "arrêter" et à "juger" des élus, des juges ou des employés de banque afin de mettre en place sa propre administration, estimant être "victime d'un système d'oppression".

L'intéressée, dont une experte avait relevé un manque de maturité psychologique, a annoncé faire appel, dénonçant un "génocide".

Les accusés avaient été arrêtés en avril 2017 lors d'un vaste coup de filet qui avait mobilisé plus de 450 policiers des forces spéciales.

Constellation regroupant aussi bien des anarchistes, des néonazis que des personnes aux croyances ésotériques, la mouvance des "objecteurs d'Etat" a pris son essor au milieu des années 2010 dans l'espace germanique et est considéré comme une menace sérieuse par les autorités.

En Allemagne, un "Citoyen du Reich" (Reichsbürger), un mouvement apparenté au Staatenbund, a été condamné en octobre 2017 à la prison à vie un an après avoir abattu un policier et blessé deux autres lors d'un contrôle à Georgensgmünd, dans le sud-ouest du pays.

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