A Brumadinho, l'espoir de trouver des survivants s'amenuise

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Les secouristes brésiliens, aidés de militaires israéliens, ont redoublé d'efforts lundi pour tenter de trouver près de 300 disparus de la catastrophe minière de Brumadinho, mais les chances de trouver des survivants s'amenuisent.

Propriétaire de la mine dont un des barrages a cédé vendredi pour des raisons inconnues, Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, a essuyé un coup de torchon à la Bourse de Sao Paulo, ses actions plongeant de 24,5% en clôture, au premier jour de cotation après le drame.

Le dernier bilan officiel provisoire de la catastrophe survenue à Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, est de 65 morts et 279 disparus.

Les possibilités de trouver des survivants sont désormais "très faibles", a estimé lundi le lieutenant Pedro Aihara, porte-parole des pompiers de l'Etat de Minas Gerais, dans lequel se trouve Brumadinho.

Beaucoup d'espoirs reposent sur l'équipe de 136 hommes de l'armée israélienne arrivée dimanche soir à Belo Horizonte, capitale de l'Etat, à la faveur de l'embellie des relations entre le Brésil du nouveau président Jair Bolsonaro et Israël.

Avec ses 16 tonnes de matériel, dont des sonars permettant de localiser des corps à une grande profondeur, l'équipe israélienne est entrée en activité lundi.

- "Sur la liste des disparus" -

Mais les opérations sont compliquées par un terrain particulièrement difficile: de vastes zones de boue qui peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de mètres de large et d'une profondeur allant jusqu'à 15 mètres, dans lesquelles on s'enfonce en marchant.

Au centre d'accueil des familles mis en place par Vale, le silence était interrompu de temps en temps par les sanglots d'un proche de disparu, les yeux bouffis par les larmes et le manque de sommeil.

Jose Ferreira da Silva, un ouvrier de 55 ans, ne perdait pas l'espoir que soit retrouvé vivant son fils Josué, qui venait de fêter ses 27 ans.

"Il reste sur la liste des disparus. On espère toujours qu'il puisse avoir perdu connaissance quelque part", dit-il à l'AFP.

Mais l'ouvrier en veut aux secouristes et à Vale. "C'est très dur d'avoir des informations, elles n'arrivent pas jusqu'à nous et quand on en reçoit, elles sont contradictoires", se plaint-il, ajoutant qu'il aurait voulu aller lui-même à la recherche de son fils.

"On a essayé d'y aller en se cachant. Les voisins nous avaient dit que la terre avait beaucoup séché. Mais on ne nous a pas laissé y aller". "Nous sommes désespérés," dit-il.

Nathanael de Jésus Bispo, 21 ans, attendait pour sa part des nouvelles de son père, de son cousin et de nombreux amis.

"Ce sont sept personnes au total et Vale ne donne pas la moindre nouvelle. Le pire, c'est cette impression qu'ils n'en ont rien à faire de nous", déplore-t-il.

- Elan de solidarité -

Vale a annoncé lundi soir lors d'une conférence de presse qu'une somme de 100.000 réais (environ 23.000 euros) serait versée à chaque famille de victime.

Ce paiement n'entre pas dans le cadre des indemnisations pour lesquelles la justice brésilienne a déjà bloqué 11 milliards de réais sur les comptes de l'entreprise, qui ne versera pas de dividende à ses actionnaires en raison de la catastrophe.

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La justice a décidé lundi un nouveau blocage de comptes de Vale, cette fois d'un montant de 800 millions de réais (212 millions de dollars), toujours pour garantir les indemnisations.

La rupture du barrage a également affecté la communauté indigène du village Nao Xoha ("Esprit guerrier"), où vivent 27 familles qui se trouvent privées d'eau potable en raison de la contamination de la rivière Paraopeba par les résidus miniers.

Un grand élan de solidarité a poussé de nombreux Brésiliens à faire des dons. Mais les autorités ont lancé des mises en garde contre des escrocs faisant des appels aux versements sur des comptes en banque en ligne.

L'Etat du Minas Gerais avait déjà été endeuillé en 2015 par la rupture d'un autre barrage minier près de Mariana, à 120 kilomètres de Brumadinho, qui avait fait 19 morts et causé un désastre environnemental sans précédent au Brésil.

Ce barrage appartenait aussi à Vale, en copropriété avec l'anglo-américain BHP.

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Plusieurs dizaines de personnes ont exprimé leur indignation en manifestant devant le siège de Vale à Rio de Janeiro.

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