A Madrid, le bras de fer entre taxis et VTC se durcit

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Par Anne-Lise Fantino
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Certains chauffeurs ont entamé une grève de la faim depuis plusieurs jours.

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Comme chaque jour, Mariana s'apprête à grimper dans son taxi, mais depuis plus d'une semaine, le compteur est éteint. Cette Madrilène est en grève, avec ses collègues, pour protester contre la concurrence des VTC, comme Uber, qui ont fait fondre ses revenus.

"Ils ont chuté, entre 2014 et 2019, donc sur cinq ans, de plus de 50%", explique-t-elle.

La capitale espagnole compte près de 16 000 licences de taxi pour 6 500 permis VTC. Et chaque statut n'engendre pas les mêmes obligations. Les chauffeurs de taxi pointent une différence de réglementation qui les pénalise.

"Ils ne sont pas soumis à un temps de travail réglementé", poursuit-elle, "ni aux règles imposées pour le choix des véhicules, mais, nous, nous devons seulement utiliser des voitures autorisées par le conseil municipal".

Depuis septembre, c'est aux régions qu''il revient de légiférer dans ce dossier. Une charge qui incombe désormais à l'exécutif, aux mains des conservateurs à Madrid.

L'an dernier, la Cour suprême a mis fin à un vide juridique, en approuvant la mise en place d'un ratio d'un permis délivré au VTC pour 30 accordés aux taxis.

Après avoir manifesté devant le siège du Parti Populaire, Mariana rend visite à Concha, qui a entamé une grève de la faim depuis cinq jours, comme six autres chauffeurs, et qui la veille encore, se trouvait à l'hôpital.

"Chaque jour est une occasion de faire pression sur le gouvernement régional pour qu'il fasse quelque chose", lance Concha_. "Notre corps s'affaiblit, mais notre mental est plus fort que jamais"._

La situation s'envenime, aussi, puisque les téléchargements d'application de VTC ont bondi de 50 % depuis le début de la Grèce des taxis.

"Ici, les taxis circulent mais restent vides", explique Carlos Marlasca, Euronews. "La situation risque de ne pas changer à court terme, et les chauffeurs sont vraiment soudés. Je me suis entretenu avec le gouvernement régional de Madrid, et il semblerait qu'il y ait des limites qu'il n'est pas prêt à franchir".

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